La Cité De Dieu est une favela située à Rio De Janeiro au Brésil, où s'est déroulé conquêtes ultra-violentes de territoires, trafics de drogues ou encore guerre de gangs. Sur le sujet était déjà sorti un livre, dont ce film peut être considéré comme l'adaptation car suivant à peu près le même schéma de narration, à savoir l'étendue des événements importants de l'histoire à travers le portrait d'une petite vingtaines de personnages (trois cent dans le livre), dressés dans le film avec tout de même un fil rouge constant et sous une voix-off très appréciable du personne principal qui magnifie la qualité de la réalisation, qui est elle moderne, arrive à faire sortir le film des sentiers du documentaire et on suit sans relâche l'histoire de cette Cité (qui porte assez mal son nom dans les circonstances que nous montrent sans cesse le film (ces circonstances oscillant très souvent entre meurtres et violences extrèmes)) dominées par des voyous en tout genre qui n'ont comme seul point commun leur brutalité extrèmement violente. Car, et c'est bien quelque chose qu'il faut avertir (même si je pense que si vous avez lu ma critique jusque là vous devez sérieusement comprendre pourquoi), s'il y a bien quelque chose de prépondérant dans le film, c'est la violence, qu'elle soit implicite ou graphique, même si elle commence à devenir souvent explicites après la prise du pouvoir de Pékinio, personnage très important dans l'histoire. Et puisqu'on en vient aux personnages, autant vous rassurer : il y a bien un personnage central, Fusée, qui est d'ailleurs la voix-off qu'on entendra durant le film, et même si c'est surement celui-la qui a le plus de personnalité (et le plus de moralité aussi) et auquel on s'attache le plus facilement, normal après tout parce qu'il est un des seuls à essayer de ne pas s'empièter dans des affaires trop sales, mais les autres personnages sont tout aussi intéressants par le fait qu'ils ont presque tous une histoire, et on arrive (pour certains bien plus que d'autres bien entendu) à presque leur éprouver de la sympathie. L'autre force du film, c'est un réalisme poignant qui fait quasi-documentaire, et rend encore plus intense les scènes d'ultra-violence (encore une fois, âmes sensibles s'abstenir (un avertissement qui devient routinier)), car on sait que cette violence, autant chez les enfants que chez les grands voyous est réelle (ou du moins l'était à ce point vers les années 70/80, sachant qu'heureusement aujourd'hui on peut marcher trentes mètres au Brésil sans voir un cadavre par terre), et peut-être même pire dans cette dure réalité qu'illustre le film. Au niveau des acteurs, tous inconnus du grand public, ils servent bien la dureté du film en même temps que ses quelques petits moments joyeux où on sait que le personnage principal peut s'en sortir et qu'il peut avoir une belle vie à hors de ce territoire de violence et d'argent facile. D'ailleurs, au niveau des mélanges des genres, on vogue entre un documentaire très réaliste et bercé par une violence sans retenue, un drame éprouvant et intense, un film sur le destin d'un homme avec un point de vue sur le monde bloqué dans un cercle vicieux dont il ne pourra peut-être pas sortir ("Dans La Cité De Dieu, tu restes, tu crèves, tu pars, tu crèves"), et même sur un thriller à la Scorsese avec lequel il partage la même violence crue, l'ambiance malsaine des débuts et surtout un véritable effort dans la narration, sans laquelle La Cité De Dieu serait devenu au fil du temps un simple documentaire que personne n'oserait voir à cause de sa violence et de sa crudité et n'aurait pas eu sa renommée (et son succès puisqu'il s'agit du film le plus vu au Brésil (nous avons Titanic, film grand publicet qui prône l'émotion, ils ont La Cité De Dieu, film interdit aux moins de 16 ans sans concession qui prône la crudité...)) qu'il mérite amplement puisque La Cité De Dieu est surement le meilleur film brésilien des années 2000 (en même temps direz-vous que c'est le seul film Brésilien des années 2000 que j'ai vu, ce qui n'est pas faux...). Conclusion : Cru, réaliste, poignant, captivant, éprouvant, violent, mais qui ne manque pas de travailler des personnages, des situations, un scénario, une photographie, bref, du culte pur et très dur.