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EricDebarnot
209 abonnés
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5,0
Publiée le 11 janvier 2009
"Intervention divine", 16 années plus tard, mais alors que la tension Israelo-Palestinienne vient de déboucher sur une guerre sans merci, reste toujours un pamphlet politique cinglant autant qu'un OVNI cinématographique réjouissant. En s'attachant à décrire de manière aussi minutieuse que burlesque la dégradation de la psyché palestinienne sous la pression de l'isolement et de la répression, Suleiman fait oeuvre de philosophe (il y a quelque chose de Voltairien dans cette chronique acide des bizarreries d'une société frappée de folie) comme de vrai cinéaste : entre Tati et Keaton - superbes références -, Suleiman offre au spectateur enchanté la liberté de construire sa propre histoire à partir des images, toujours superbes, souvent déroutantes, qu'il lui offre, et le guide doucement, pas à pas, dans la compréhension des mécanismes qui mènent du désespoir à la révolte armée.
La description de la situation complexe de ces palestiniens que la pression de l'armée israélienne rend fous à travers une série de saynètes burlesques est d'abord sympathique avant de devenir longuette. C’est quand on commence à se demander si Elia Suleiman est réellement sûr de lui quant à la bonne utilisation de sa mise en scène onirique, que l’on réalise que l'image de ce contexte géopolitique indémêlable est rendu irrésistiblement drôle grâce au jeu de l'acteur-réalisateur digne de Buster Keaton.
L'un des meilleurs films de l'an dernier sort en DVD et l'on ne peut que s'en réjouir. En plein conflit israëlo-palestinien, un couple s'aime, mais chacun habite d'un côté, l'un à Jérusalem, l'autre à Ramallah. Ils ne peuvent donc se rencontrer qu'au check-point. Etant palestinien, le film de Souleiman est obligatoirement engagé, mais il faut voir avec quel recul, avec quelle ironie il fait passer un discours d'un humanisme certain, préférant mettre en évidence l'absurdité des événements. Pour cela, il utilise la plus belle des armes, l'humour. Souleiman pourrait se situer en plein centre d'un triangle équilatéral dont les trois pointes seraient Jacques Tati, Nanni Moretti et Buster Keaton, tant dans la mise en scène, le propos, l'utilisation de la première personne pour traiter des questions universelles et la manière de mettre en scène sa propre personne.
Mouais, cette compilation de scennettes est sympathique dans un premier temps, mais ça ne propose rien au final après une heure trente, j'ai l'impression qu'il n'y avait pas vraiment d'histoire. Que tout ces plans fixes et les personnages muets ne servent qu'à se donner en genre. Et si certaines scènes prêtent à sourire d'autres sont vraiment mal faîtes et bancale. Les partis pris du film sont sympa à la base et intéressant, mais j'ai pas l'impression que Suleiman sache comment les exploiter. Et puis on a l'impression que le mal est toujours du même côté.
Soit l'humour Israëlien est d'une finesse si exquise qu'il est difficilement accessible aux autres, soit ce film est incompréhensible. Je pencherais plutôt pour la première explication, au vu des critiques dithyrambiques de la presse. Hélas, je fais partie de la deuxième catégorie de la population. A revoir peut-être pour une meilleure compréhension.
Exigeant, la moitié de la salle est sortie avant la fin, partisan, sans plus, très cynique sur la condition palestinienne bourgeoise... mais surtout un grand film dans un sens un peu oublié, celui du 7ème art. Presque "art et essai" s'il n'y avait cette distanciation intelligente qui manipule le spectateur et cet humour au deuxième degré, presque du Tati. Par contre pour le suivi de l'histoire, mieux vaut se documenter, il est difficile au début de distinguer les israéliens des palestiniens, mais c'est sans doute voulu. La très bonne BO techno franco-orientale et une photo qui maîtrise son propos. Je ne sais pas pourquoi cette année, je trouve que le cinéma mondial (hors Etats-Unis et France) devient mature et compétitif. Enfin, l'actrice, d'une beauté formidable, sans frontière.
grand film à l'humour absurde et burlesque, elie suleiman prend des chemins de traverses mais en dit long sur l'absurdité et la difficulté du conflit israelo-palestinien à travers ces historiettes de mauvais voisinnages ou la parole n'est d'aucun secours. Même la terre cabossé, réparé, reréparé, semble fatigué de l'activité des hommes. C'est un brin inégal mais il y a du génie dans ce film à la facture Chaplinesque ou Tatiesque
Je n'ai guère apprécié ce qui commençait bien pourtant, il y avait ce père Noël poursuivi, ces voisins plein de détestation, mais ensuite quel ennui et trop de non-dit, un jeu de devinettes , parsemé de gags , ça ne fait pas une belle histoire du tout. Cinéma qui se veut engagé mais qui ne touche pas.
Un film prétentieux et démago qui m'a exaspéré. Je suis choqué de voir un tel consensus autour de ce film complaisant et narcissique sous prétexte qu'il ose aborder le grave problème palestinien. Complaisant au possible, Elia Suleiman aime se regarder en train de regarder l'absurdité du conflit. La vérité n'existe que dans son regard, et manifestement, elle est empreinte d'un simplisme assez dangereux. Détestable.
Il s'agit de la dernière fois que je loue un film après avoir lu les critiques presse. Pourtant, il suffisait de lire entre les lignes : "Le tout est filmé frontalement, longs plans fixes auxquels leur durée donne signification et force". En clair, c'est chiant ! "Intervention divine est une oeuvre totalement originale". En clair, c'est du grand n'importe quoi ! "Une succession de scènes qui évoquent le cinéma des premiers temps". En clair, filmé avec les pieds !
Le type de film que la critique ne pas descendre. Evidemment, on se laisse prendre les première minutes par ces plans fixes qui nous emmènent dans le quotidien de ces gens. Mais on attend, puis attend puis on voit poindre la fin du film et on se dit peu à peu qu'on ne verra rien, quelques scènes étonnates tout au plus. Le genre de film qu'on pourrait regarder comme bonus, en 5 ou 10 fois.
Suleiman est incontestablement un génie. Comparé à Buster Keaton et Jacques Tati... Compliments suprêmes pour un réalisateur. Mais Intervention Divine est bien plus qu'un bel assortiment de références prestigieuse, c'est un manifeste. (Très) peu de dialogue, et pourtant c'est comme si Suleiman nous hurlait à la figure. Chaque plan est un discours, une claque, d'une poésie infinie. Suleiman manie l'absurde avec brio, et on adore. Résolument un des meilleurs film des années 2000.