Par où commencer ? C'est avec beaucoup d'appréhension que j'écris la critique de l'un des plus grand films de tous les temps. J'ai du mal à me remettre de ce choc esthétique, et j'ai des difficultés à exprimer mes impressions premières. Un chef d'oeuvre ? C'est évident, et ce terme n'est pour ainsi dire pas du tout galvaudé. C'est bouleversant, gracieux, unique, poétique, imposant, incroyable, extraordinaire, ambitieux, sublime, passionnant, drôle, perturbant...et surtout hantant ( si mes films préférés me laissent une trace indélébile, alors L'Arche Russe en fait partie ). L'un des plus beaux happenning de l'histoire du cinéma, une prouesse technique sans précédent, millimétrée et magistrale. Alexandre Sokourov, digne héritier de Andreï Tarkovski, a su comprendre l'essence même du rythme au cinéma : à l'instar de son père spirituel, il pense le rythme dans le plan lui-même ( et non dans le montage ). Son plan-séquence respire, vit et devient en quelque sorte du temps scellé. Une direction d'acteurs au delà de toute espérance, une musique bouleversante, une reconstitution de L'Ermitage de Saint Petersbourg monumentale...Un film qui frise la perfection, un voyage au pays des rêves, une visite guidée indispensable. L'arche du triomphe tient en un seul plan, peut-être le plus beau du septième Art. L'un de mes films préférés avec Orange Mécanique, Elephant ou encore Eraserhead. Incontournable !