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Un visiteur
2,5
Publiée le 9 mai 2010
Par ces méticuleuses reconstitutions des costumes d'époque, Zokourov a voulu en quelque sorte nous faire assister à l'histoire de la Russie (et encore l'histoire de la Russie relatée n'est que la mémorable), mais ces évènements sont bâclés et nous laisse dans une frustration permanente. De plus, le scénario par son manque de consistance nous mène à une confusion nous touchant dès les premières minutes. Certes, admirer ces nombreuses œuvres (Van Dyck, Rembrandt, Canova, ...) est un plaisir pour les yeux, mais de courte durée, s'attarder sur un peu plus de ces trésors aurait été plus captivant plutôt que d'avoir affaire à une visite express de ce musée. L'énervant et caricatural personnage n'ayant aucun relief et entamant des discussions stéréotypées avec les passants s'avère être vite agaçant. Ne restera qu'à garder en mémoire son principal atout qu'est évidemment cette grandiose prouesse technique qu'est de tourner un film de 96 minutes en un seul et unique plan-séquence alliant une superbe photographie et une certaine virtuosité de la caméra. Le film aurait pu être intéressant et devenir un film phare avec un peu plus d'approfondissement sur le reste, dommage.
Le délire visuel offre une réelle poésie de l'image mais ne suffit pas comme seul argument du film. Pour pleinement apprécier une telle série de tableaux nostalgiques, il faut avoir l'âme et la culture russe. Pour les autres, reste la prouesse technique du plan séquence qui coupe le souffle mais finit par lasser le spectateur qui reste passif devant un tel défilé de costumes et d'époques.
Musique fantomatique semblant trembler d'outre-tombe, des voix naissent d'un néant et aussitôt apparaît la nimbe qui pare les 96 minutes ininterrompues. «Russkiy kovcheg» (Russie, 2002) d'Aleksandr Sokurov a l'ambition de réanimer 300 ans d'histoire russe dans un film réalisé en un seul et incessant plan-séquence. Caméra fluide, ondoyante, se faufilant dans les méandres du musée de l'Ermitage où est enregistré le film et dans les dédales de l'Histoire russe. Accompagné par la voix paisible de Sokurov, le spectateur explore par procuration les étapes historiques de la grande Russie. De Pierre le Grand (XVIIème) à Catherine II (XVIIIème) jusqu'au XXIème siècle en passant Pouchkine (XIXème), le voyage du cinéaste explore la mémoire russe. La singularité, et le génie, de cette exploration consiste à ce baser majoritairement sur les oeuvres d'art. Voir le monde et ce qu'il a été par l'Art. Sokurov est indubitablement un très grand poète du cinéma. Chacune des salles renfermant une époque de la Russie, le hors-champ se fait zone temporelle, ainsi le cinéaste égalise l'espace et le temps voire les confonds avec maestria. Chacun des mouvements anticipés laissent deviner un aspect du temps, un aspect de l'Histoire. La poétique du cinéma comme témoignage du temps est ici à un plein essor. Néanmoins, «Russkiy kovcheg» n'est pas que l'apanage du temps passé, il est aussi une vision critique sur l'avenir de la Russie. Accompagnée par un Marquis français qui n'a de cesse de juger l'art russe et son histoire, la caméra Sokurov est invité à redéfinir les rapports conflictuels entre la Russie et l'Europe. Car quand dialogue Sokurov et le Marquis, c'est, modestement, la Russie et l'Europe qui se confronte. L'arche russe est le viaduc qui unit l'Europe à l'Asie mais c'est aussi l'hégémonie de l'art dans la culture russe. Les oeuvres d'art sont tant d'espèces d'animaux sauvés par l'arche de Noé, les témoins de ce qui a été et les survivants qui feront ce qui sera.
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3,5
Publiée le 15 octobre 2024
Avec "L'arche russe" (2002), Alexandre Sokourov a effectuè ici un authentique tour de force! Difficile de faire une critique sur ce film sans parler de cet ètourdissant et unique plan sèquence! "L'arche russe" est bien plus qu'une simple visite guidèe dans un musèe! Le magnifique musèe de l'Ermitage de Saint-Pètersbourg dans lequel nous pènètrons semble presque irrèel, de la fine fleur des officiers russes aux belles toilettes! Chacune des pièces est remplie de souvenirs et d'ombres, de joies et de tristesses dont la vie a fait l’histoire de la Russie! C'est à la fois beau et fascinant à voir sans surpasser toutefois le cinèma de Bondartchouk ou Tarkovski! Aujourd'hui, on ne conseillerait à aucun jeune directeur photo d'entrer dans les pas de l'immense Tilman Büttner, ce serait un suicide professionnel absolu! Le cinèaste de "Faust" (2011) a sans doute accompli quelque chose de grand en tournant cette oeuvre virtuose en une seule prise et avec ses 1000 figurants, mais, comme un roman sans ponctuation, l’effet peut s'avèrer èpuisant pour le non-initiè...
Au-delà de la performance, le film qui est presque un documentaire est assez énervant dans sa forme. Le guide est assez antipathique et le narrateur qui chuchote tout le temps c’est assez insupportable. Toutefois, l’essai est vraiment beau et le décor en lui-même est tout simplement magnifique. On en ressort donc mitigé mais on en prend plein les yeux.
Impressionnante réussite technique, ce plan-séquence unique parcourt le joyau architectural de l'Ermitage à travers des séquences emblématiques de l'histoire russe. Bien que les repères ou connaissances puissent manquer, cela n'importe guère puisque cette déambulation menée par un marquis français et le narrateur conserve son ambiguïté didactique, permettant d'admirer les beautés artistiques encloses dans le palais, de goûter la richesse des divertissements de cour, de plonger dans l'intimité scellée des grands personnages, jusqu'à cet ultime plan sur une mer morose à l'égal de laquelle "nous sommes condamnés à vivre éternellement"... Ainsi, l'utopie monarchiste d'Astolphe de Custine se heurte à la lucidité du réalisateur qui fasciné par les décors, les costumes, le lustre aristocratiques y voit aussi la réalité d'un divertissement aveugle aux troubles extérieurs et conscient de l'infini recommencement humain. Des différents sens de la culture...
Russian Ark est filmé en une fois. C'est la quatrième prise qui fut la bonne après que Sokourov eût pénétré le Musée de l'Ermitage avec 867 acteurs pour capturer une visite de près de 100 minutes. Cette visite, on l'accomplit aux côtés de l'Étranger, sorte de Voltaire hors de son temps, et d'une voix off qui vient de notre époque. À eux deux, ils découvrent l'histoire de l'art, et par conséquent un peu de l'histoire russe, car la collection de l'Ermitage a commencé du temps des tsars.
Dans l'ombre ou la lumière de salles étonnantes (dont une est encore en ruines après la guerre) et à la lumière de rencontres furtives, la traversée est cryptique. Filmée dans un style en avance sur son temps mais dans un goût très passéiste, elle a d'intemporel à la fois le contenu et le contenant, installant la parfaite ambiance pour rendre l'art plus étrange que jamais aux yeux du plus néophyte. Les dialogues se décollent du temps.
La vocation du film se perd toutefois dans le dédale de la prouesse technique et la multiplicité des genres, des époques et des énigmes qu'il transmet. On a beau être continuellement obnubilé par cette séquence unique où défilent des myriades de costumes et des pièces superbes, mises en valeur par une caméra qui sait se glisser partout et tout filmer à la fois, que ce soit un tableau, un personnage, une foule ou une galerie, on a beau donc vibrer de toutes ses cellules cinéphiles devant cette merveille, il semble que notre rôle de spectateur se résume à nous taire et à contempler bouche bée. Ce sont de grands esprits qui ont conçu L'Arche russe, mais elle ne donne pas de grain à moudre au nôtre.
Bref, cest un film qu'on est heureux de voir et de connaître, une pépite de la technique qui ne passera pas de mode et qui prouve que même si l'on ne vit que 100 minutes de temps réel à travers un écran, on peut traverser les siècles. C'est aussi un film qui ne parle qu'aux yeux.
long mou, le scénario n'a aucun sens et pourtant l'histoire de l'art avait du potentiel dommage, le narateur devient un personnage critique (dinguerie absolue), le personnage principal est inssuportable, les acteurs sont plutôt doué faut l'avouer et de très jolies tennues traditionel. il n'y a aucune musique rien c'est fade, sans saveur, l'hstoire de royauté est nul...
Le défi était de taille : faire non seulement un film en un seul plan mais le faire en plus au cœur du musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg avec des centaines d'acteurs et plus d'un millier de figurants. Il en résulte une prouesse technique jamais vue et une mise en scène millimétrée qui nous entraîne avec fluidité au cœur du musée. Mais le résultat vaut surtout pour sa technique car il faut avouer qu'au bout du moment, on s'ennuie et ce malgré la poésie certaine de l'ensemble. Le début nous émerveille et la fin (avec la scène de bal) est magnifique mais au milieu le rythme faiblit. Et pourtant les décors et les costumes sont superbes mais à force d'être trop contemplatif, "L'Arche russe" finit flotter entre deux émotions, la fascination et l'ennui.
Quelle incroyable performance !! Un seul et unique plan séquence de 95mn qui nous emmène dans le dédale d'un musée russe à Saint Petersourg, guidé par un auteur français des plus étrange. D'un point de vue technique, ce film est superbe : un seul plan et malgré tout des angles de camera superbe, des effets très Sokurov et une image magnifique. Coté jeu d'acteur, on ne peut que saluer la performance de Sergei Dreiden qui récite un texte des plus complexe sans fausse note durant 1h30 sans disparaître (ou presque) de l’écran. Niveau scénario c'est un peu moins réjouissant. En revisitant l'histoire de la Russie, le film se contente de nous faire visiter le musée L'Ermitage en traversant les époque. On échappe pas à la post synchro bizarre, habituelle chez Sokurov. Au final, ce film s’avère intéressant pour l'exploit technique mais peu intéressant niveau histoire. Elle l'est peut être plus quand on connait l'histoire de la Russie... Un film à voir (quand même).
Un film étrange, un film d’auteur, qui a le mérite de faire revivre, après en avoir visité le Musée, le Palais de l’Ermitage à St-Petersbourg, en traversant l’histoire, via Nicolas 1er et Catherine II. Constitué quasiment d’un unique plan-séquence (ce qui ne présente à mes yeux qu’un intérêt technique), il rappelle l’histoire de ces Palais, de l’incendie qui les ravagea en 1837, et reconstitue une de ces époques au cours d’un bal somptueux, incontestablement le point fort du film. Il considère également les problèmes éternels de la Russie, que ce soit avec l’Europe ou avec la République. A voir.
Certes l'idée est originale, à savoir nous faire revivre le passé à travers les œuvres d'arts du musé de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg. Ce qui offre un superbe décor, au sein duquel Sokourov relève sans nul doute un très beau défi technique (tounage en un jour, et en long plan-séquence intégral). Mais il y manque une intrigue, il ne se passe en effet pas grand chose et l'Histoire reste abordée de manière très allusive.
Mère et fils , père fils, le soleil et donc cette merveille représentent à coup sur la crème de sokourov. Jamais personne n'avait osé , je pense, à une telle façon de filmer ou alors rarement. De plus , il se regarde fort bien, tel un musée (celui de l'ermitage en l'occurence) qui, envieux de vous conter l'histoire des diverses oeuvres qui embellissent ces appartements, serait devenu entité vivante de chair et d'os . Un gros bémol : pas de dvd ce qui est franchement écoeurant.