Ivre de femme et de peinture est un film du réalisateur coréen Im Kwon-Taekqui fêtait là s'est quarante ans de carrière. Le film est une biographie de Jang Seung-ub, un populaire peintre coréen du 19° siècle qui est ici interprété par Choi Min-Sik, acteur que l'on retrouvera plus tard dans le film à succès Old Boy. Vous l'aurez donc comprit, le film tournera autour de la peinture, à vrai dire cette dernière représente un vrai point de ralliement dans la structure narrative du film de Im Kwon-Taek. Les personnages défilent, les courtisanes aussi, le temps passe, les points de passage se font nombreux. Mais tout rejoint toujours la peinture, seule point de repère du peintre dans son long périple. Jang Seung-ub, c'est ce peintre constamment à la recherche de la perfection, au point parfois d'en perdre la tête. Plus rien ne le satisfait, il peint sans ligne directrice, avec comme seul motif la recherche de la perfection. Il signe toujours ses tableaux mais en fait disparaître la majorité. Il peint dans l'excès, même si rien n'est jamais de trop. Il est plus que jamais inspiré une fois abusivement imbibé d'alcool ou après avoir connu un rapport charnel avec une femme. La peinture c'est les sens, où plutôt la perte du contrôle des sens. Et ce point là Im Kwon-Taek le résume très bien par les quelques ralentis toujours judicieusement choisis, les oiseaux qui fendent le ciel, la main qui caresse tendrement la toile - comme une amante -. Choi Min-Sik, impressionnant dans son rôle évolue dans des décors qui ne sont pas s'en rappeler de véritables peintures, summum de la création. Ivre de femme et de peinture est un film cohérent de bout en bout et paradoxalement à son personnage : sans excès. C'est donc avec une certaine logique qu'Im Kwon Taek se voit décerner le prix de la mise en scène à Cannes (2002), alors premier réalisateur coréen à recevoir un prix important. Et rassurez vous ce n'est pas le dernier, la corée ayant fait un chemin épatant depuis le début des années 2000.