Marco Bellocchio entendait dénoncer dans son film le conformisme religieux. Pour lui les Italiens se font baptiser et se marient à l'Eglise par précaution mais sans vraiment y croire. Il ajoute: "Je suis réalisateur, et pas homme politique, je voudrais pourtant que notre monde change. La religion - pardon pour la simplification- me semble un obstacle au changement."
L'autre grand thème du film, en dehors de la figure de la mère sainte, est la question des rapports entre religion et liberté. Ernesto, le personnage principal est plongé dans une attitude détachée et insensible. Quand il apprend que sa mère va être béatifiée, il est obligé de faire des choix vis à vis de la religion, de sa mère, de son fils qui grandit et de sa femme dont il est séparé.
Ce film a été sélectionné en compétition officielle à Cannes en 2002.
Ernesto, le personnage principal du Sourire de ma mère, est peintre. Certaines des oeuvres qui apparaissent à l'écran sont signées Marco Bellocchio. A 20 ans, le cinéaste avait hésité à devenir peintre.
Des évêques du Vatican ont attaqué le film jugé par eux "anti-religieux". Il a été interdit aux mineurs en Italie et écarté des salles de cinéma qui sont la propriété de l'Eglise, ce qui a réduit sa distribution.
Ce film a plusieurs origines. D'une part, le réalisateur avait fait un court métrage avec ses étudiants de Bobbio sur un homme qui parle de sa mère défunte comme d'une sainte. D'autre part, il a pensé à la figure de la mère sainte véhiculée par l'Eglise catholique : "Le sacrifice de la mère, en termes d'idéologie catholique, conduit à sa sanctification. Je n'ai jamais spécialement étudié ce sujet, mais je pense que dans le passé de l'église catholique il y a toujours eu ces personnages, devenus saints parce qu'ils étaient utiles qu'il le soient."