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Eowyn Cwper
124 abonnés
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3,5
Publiée le 6 février 2017
L'histoire d'une famille romaine frappée par le pouvoir tout médiéval que l'Eglise arrive encore à se ménager dans les niches d'hypocrisie qui se dressent comme des furoncles sur la peau déjà rugueuse de la vie socio-familiale. Au travers d'un personnage partial, un artiste, ce film offre une vision un peu folle de l'influence vaticane telle qu'elle s'insinue dans la vie d'un père. Les conflits de foi émaillent l'histoire et c'est ce qui fait son piment avec le portrait qui est dressé de l'intérêt de quelques uns. C'est en cela une réussite qui s'encombre quand même pas mal de plans techniquement pas nécessaires et dont certaines choses apparaissent dans le scénario avec autant d'à-propos que le Titanic au beau milieu du Sahara (sans DiCaprio). Pour ce citer que deux exemples : le personnage de Diana ou les excès d'une théorie du complot qu'on oublie de vraiment réfuter.
Une satire corrosive et subtile qui interroge sur le poids de l’Eglise catholique dans la société italienne, à travers l'histoire d'un peintre athée (interprété par l’excellent Sergio Castellito) qui voit sa vie chamboulée quand il apprend que sa mère est pressentie pour être canonisée. 3,25
Un immense Bellochio. On aurait pu croire que l'Eglise aurait été séduite par la lumière - photographique - du film, digne des plus belles cathédrales. Mais la lumière - intellectuelle - qui questionne en permanence l'existence de dieu ainsi que le réseau d'influence du catholicisme en Italie a abouti à ce que ce film ne soit joué dans aucun des salles possédées par le Vatican dans toute l'Italie et une interdiction aux mineurs de 18 ans malgré l'absence de toute scène de sexe ou de sang. La musique, bien que non originale, est superbe et contribue également à la dimension spirituelle du film. Tous les éléments sonores et visuels sont donc réunis pour créer une ambiance mystique qui finirait par corrompre le personnage principal. Le spectateur, quant à lui, est entrainé dans la passion.
Ouh la la !! Quelle barbe ! Rarement vu un film dont le sujet m'a aussi peu interpellé ! C'est pompeux, pénible, inabordable pour quelqu'un d'athée et franchement je suis passé complètement à côté de ce film !!
Un film particulièrement poignant, foûtrement beau. De cet original et drôlement absurde sujet de départ (la découverte par un homme du processus de canonisation de sa mère), Bellocchio réussit une oeuvre à part, émouvante et poétique. Le personnage d'Ernesto, sympathique comme tout, semble perdu dans un monde étrange auquel il a heureusement échappé et qu'il ne connaît pas, celui de l'Eglise et de la soumission. Désarmé mais résistant. Son athéisme fait figure de rebellion face à l'ordre établi, face à la convention familliale. Sergio Castellitto, héros tragique à la dégaine fatiguée de quarantenaire en crise, est fantastique. C'est avec lui que nous vibrons durant tout le film. L'amour paternel, la rage contre la famille, la remontée des souvenirs, le coup de foudre : tout est d'une intensité incroyable. Chaque scène, filmée dans un magnifique clair-obscur des plus mystérieux, semble subtilement nous parler à tous. Sorte de profession de foi athée, le film exalte la force de l'art et de l'amour face à l'obscurantisme et la superstition. En permanence, la frontière entre rêve et réalité est floue, lointaine. Cette atmosphère onirique fait du Sourire de ma mère, bien plus qu'un film de gauche anti-clérical, une réflexion sur le pouvoir du souvenir, la pression familliale, la culpabilité aussi. C'est un film mélancolique mais qui n'en oublie pas pour autant la pincée d'humour requise pour être réaliste. Une ambiance de presque-polar, puisque le questionnement est permanent : qui était vraiment la mère d'Ernesto ? Une sainte ou une femme stupide qui abreuvait ses enfants d'interdits religieux ? On ne tranchera pas, mais l'obstination de la famille d'Ernesto à se convaincre de la première solution est risible. Le Sourire de ma mère, de par l'alchimie parfaite des images, de la musique et du jeu des acteurs, est un grand film doux et envoûtant.
J'ai été profondément imperssionné par ce film de Marco Bellochio que rediffuse le Grand Action à l'occasion de la sortie du dernier opus du maître italien, "La belle endormie".
Un artiste athée (Sergio Castellito au sommet de son art) est sommé de témoigner au procès en canonisation de sa mère, assassiné par son frère simple d'esprit. Rome y est une ville pluvieuse, bruyante, embouteillée. A mille lieux des clichés d'un Woody Allen. Intitulé en italien "L'heure de religion", "Le sourire de ma mère", projeté à Cannes en 2002, est un film d'une grande densité, d'une grande profondeur qui interroge à la fois les mystères de la foi et la place écrasante qu'exerce le Vatican sur la vie de la cité romaine. Un film ancré dans la réalité politique de l'Italie politique contemporaine et en même temps happé vers une interrogation métaphysique. Un film hélas à côté duquel je suis complètement passé parce que je n'avais pas la tête à ça, que j'étais fatigué et que mon voisin ronflait trop fort.
Il est des films comme des êtres humains : on loupe parfois de belles rencontres pour des motifs idiots.
c'est un film étrange, poétique, irréel ; sur un sujet philosophique et psychananalytique, Marco Bellocchio nous raconte le choc d'un homme qui apprend que le procès en béatification de sa mère est sur le point d'aboutir, mené par tous les autres membre de sa famille à son insu, lui l'athée artiste. Le récit est une suite de scènes juxtaposées, sans suivi narratif. Il y a du surréalisme dans ce film, un coté Bunuel, la scène du duel par exemple, ou la rencontre avec le cardinal lors du repas, ou la vieille dame en fauteuil roulant entourée de ses petites filles. Cela donne l'impression qu'Ernesto fait un cauchemar, et qu'il va se réveiller de cette histoire absurde, parcourue par la figure de la mère, bête et haïe, qui ne comprend pas ses enfants, mais qui va devenir un exemple pour la société. Le film pêche par un côté trop intellectuel, on ne ressent pas les émotions d'Ernesto, à part une espèce de stupeur effarée devant cette histoire, qu'il ne quitte que pour la scène finale avec son fils.