J'ai abondonné la vision au-delà d'une heure et dix minutes. J'ai donc raté le meilleur du film selon d'autres spectateurs. Donc pendant une heure, on a droit à un débarquement clandestin en Israël (il existe des documentaires bien plus émouvants que cette fiction), une attaque des anglais, une défense à mains nues entre des hommes armés, et une fuite pour rejoindre un camp. Le groupe "traqué" par les anglais, s'enfuit, fait une halte, puis reprend sa fuite, puis reprend sa suite, il croise les paysans palestiniens "qui fuient leur terre chassés par les juifs". Voilà pour une heure de film. bilan : des clichés simplistes, des acteurs qui n'y croient pas une seconde, un rythme lent, des scènes de bataille et de traque qui s'éternisent et qui n'ont rien de crédible. Jusqu'au risible : le groupe pourchassé fait une halte, scène de plusieurs minutes. On entend des coups de feu. Le groupe s'enfuit dans une grotte qu'on découvre à cet instant et qui est à 20 mètres du lieu de la halte : Les combattants n'avaient pas pensé s'y réfugier plus tôt. (problème d'éclairage sans doute).
Film purement auteuriste, Kedma nous offre artistiquement l'ambiguité des prémisses de l'état d'Israël. On y suit des juifs débarquant en Palestine après avoir quitter les camps. Les Anglais qui occupent encore le pays les chassent, les tuent. De plus, les juifs évadés des camps de concentration doivent faire face aux muslmans qui ne veulent pas laisser leur terre. Amos Gitaï aborde la vision des deux camps, les deux monologues finaux en sont purement représentatifs. Le discours du juif en pleurs montre à quel point son peuple est déchiré et n'a plus d'identité, ni de terre. Le discours musulman est combatif, ils ne se laisseront pas faire et ne lâcheront jamais une terre qui est la leur. Gitaï montre une absurdité, on se bat sans haine, on se bat pour une terre qu'on ne connaît m^me pas pour certains. Le réalisateur montre à quel point la Shoah a été destructive, elle n'a pas fait seulement des millions de morts mais à complètement disloqué un peuple. Les juifs sont devenus des clandestins, ils n'ont plus de terre, sont démunis. Un bon film bien que soporifique à certains moments, certains plans immobiles sont beaucoup trop long. A voir tout de même
Compte tenu de l’insupportable amateurisme technique, des scènes à rallonges, et du message un peu convenu dont ce film pêche et compte tenu du succès qu’il a tout de même eu, une question se pose. Ou devrions-nous dire : s’impose: « Amos Gitaï n'est-il pas très apprécié en France parce qu'il est "critique" vis à vis d'Israël? » Ou moins hypocritement posée la question serait : « N’apprécie–t’on pas autant cet artiste Israélien en France que parce qu’il critique Israël, et que parce qu’il est politiquement correct, en France, de dire du mal d’Israël ? En effet, d’autres auteurs Israéliens bien plus talentueux qu’Amos Gitaï, mais moins « critiques » que lui sur leur société sortent des films d’une excellence incontestable, que la critique française accueille pourtant avec la plus grande indifférence. Troublant…