Derniers Avis : Oasiseu - Page 2

Frustrant ! C'est le film le plus frustrant que je n'ai jamais vu de toute ma vie ! Je m'étonne que personne n'ait ressenti la même chose que moi.
Si l'on entre dans l'univers du film, et si l'on est sensible à cet amour "improbable", comment fait-on pour ne pas ressentir de frustration et se contenter de dire "c'est un film magnifique". Je n'y arrive pas !

Pendant tout le film sauf la fin, je voyais le scénario comme un réel chef-d'oeuvre. L'idée de mettre au grand au écran un couple entre un récidiviste et une handicapée mentale est brillante. La manière dont on voit évoluer ce couple, dont il s'amuse assez naïvement, c'est vraiment magnifique. J'ai presque l'envie de pleurer tellement je suis content pour leur bonheur (surtout le bonheur de l'handicapée mentale qui a trouvé "la perle rare" dans le sens où peut d'autres personnes sauront l'aimer d'amour).
Jusque-là, ce film avait tout d'un Grand Film.

Mais à la fin, lorsque ce récidiviste se fait arrêter pour viol (alors que c'est l'handicapée qui voulait le faire), et que personne ne dit rien, ni le récidiviste parce qu'il est trop simplet, ni l'handicapée parce qu'elle a du mal à s'exprimer, ça m'énerve !
Pourquoi ce récidiviste ne se défend même pas auprès de sa famille, au moins ? Pourquoi, même avec le temps, l'handicapée n'a jamais dit à sa famille qu'il ne l'avait pas agressée, mais qu'ils s'aimaient ?

Certes, je comprends le message, à savoir celui du couple rejeté par la société. Mais exprimez-vous, bon sang ! L'un ou l'autre ! La force, par exemple, du film "Elephant man", c'est notamment lorsque la victime a poussé sa gueulade. C'est ça que j'aime ! C'est ce que j'attendais à la fin, mais qui n'est jamais arrivée. Personne ne dit rien, et le vie continue... C'est nul.

Sans doute une question de sensibilité du spectateur, mais autant je peux reconnaître que le fond du film est sublime, jamais je ne le reverrai une seconde fois, jamais (même les pires films, je pourrais les regarder deux fois, c'est dire !). Je l'ai jeté à la corbeille dès qu'il s'est terminé (cela ne veut pas dire pour autant qu'il sera aux oubliettes, bien au contraire, "malheureusement"). Mais j'ai eu le réflexe de venir posté immédiatement après mon avis ici, tellement j'étais révolté (à la fois par la fin du film, et par le fait qu'aucun commentaire ne l'ait mentionné). Vous ne pouvez pas savoir combien je suis dégoûté...

Je suis obligé de bien le noter pour tout ce que j'ai vu de si beau avant la fin, mais la fin m'a mis hors de moi (au moins, ce n'est sûrement pas un film qui laisse indifférent).
Coup de chapeau aux acteurs principaux, surtout Moon So-ri que j'aurais prise pour une véritable handicapée, si je ne la connaissais pas...

Une romance magnifique entre deux marginaux qui doit beaucoup à la qualité de l'interprétation. Lee Chang-Dong est un directeur d'acteurs remarquable et ses personnages ont une rare justesse dès l'écriture.

Quel film ! Quel chef d'oeuvre ! On rentre dans la salle un peu à reculons (malgré mon admiration sans borne pour le réalisateur, depuis "secret sunshine",et ma passion pour la Corée), et on sort les larmes aux yeux. Tout sonne juste. L'équilibre fragile, qui fait qu'on ne tombe jamais dans le voyeurisme ou le pathétique, est si subtil, qu'on se dit que la magie existe bien dans ce bas-monde. Lee Chang-Dong est vraiment habité par le feu sacré du cinéma. C'est vraiment mon réalisateur vivant préféré ! Je vous laisse car je vais acheter le DVD sur internet...

Je me prosterne devant ce film, personne n'avait osé faire un film de ce genre mais Lee Chang-Dong l'a fait : L'amour entre une handicapé physique et un "malade" mentale. Le message est clair, l'amour ne fait pas l'apparence. La fin est à "chialer" (excusez moi de l'expression). Enjoy.

Un beau film attachant, rendu crédible par de très bons acteurs (Moon So-ri mérite le prix reçu à la Mostra de Venise en 2002).
Le handicap n'avait jusqu'à présent jamais été montré sous cet angle là. Dans notre société de l'exclusion, il est salutaire de voir de telles oeuvres.

Le sublime et la laideur grouillent sous la fine couche des apparences sociales. Mais les convulsions des vivants écaillent le vernis et scindent les protagonistes en paillettes d'or ou en scories. Le spectateur se sent soulagé de voir si clair dans cette obscurité sensée fondre les valeurs dans une uniformité banale (une ville, le quotidien, la famille, la nourriture...)
L'amour éclate dans une crasse et une laideur apparente, mais c'est en fait de la beauté qui rampe au sol, qui affiche sa liberté contre la force d'un environnement qui broie et muselle cet appel à la liberté.
La convenance proprette devient dégueulasse et veule.
Nos boyaux se tordent de révolte et d'affection, on s'écartelle à en souffrir. Pour la mise en scène, on mesure la subtilité de cette intelligence qui tague le mur de nos émotions et on titube de vertige devant la subtilité du jeu des acteurs. On ne sait pas comment cette tétraplégique arrive si bien à jouer le rôle d'une personne sans singularité quand elle fantasme de l'être (et pas l'inverse, et c'est là la magie du rôle de cette "princesse").

Oasis est un film qui ne peut laisser indifférent. Cette histoire d'amour impossible entre un jeune adulte et cette handicapée (incroyable prestation de cette actrice) est bouleversante et risque de choquer quelques âmes bien pensantes. Ce long-métrage est emprunt d'une grande poésie, certaines scènes sont vraiment émouvantes et drôles (dans le train par exemple, quand la jeune handicapée s'imagine "normale" et taquine son fiancé). Oasis est une ode à la différence, à l'amour pur et sincère.

GENIAL! TOUT SIMPLEMENT GENIAL!

Autant prévenir tout de suite, la vision de ce film est parfois pénible, non pas que Lee Chang Dong n'ait aucun talent pour mettre en scène et raconter une histoire, mais le sujet, comme son traitement ambigu, met d'emblée mal à l'aise. Les moments de compassion succédant aux scènes de poésie et de voyeurisme sans aucune gêne. Les jugements moraux, comme les préjugés, s'en trouvent ainsi bousculés. Dans le fond, ce n'est pas si mal.

Apprendre à ne pas faire de l'ombre à l'autre, Jog-Du est un maître en la matière. Après avoir fui la prison et ses barreaux/barons... il coupera ces branches fantômes qui terrorisent Gong-ju dans cette chambre-écrin où malgré son terrible handicap, la jeune fille parvient à rêver, rêver follement... au point de nous faire chavirer, de nous troubler complètement dans nos schémas de la perception ordinaire du monde.
"Oasis" n'est pas un mirage de plus. Quand on se re-trouve devant l'écran... et bien après le film... le sentiment de bonheur que procure ce ce dernier, ces personnages stupéfiants de tendresse... demeure. Désaltérant !