Le quatrième volet de la série des Police Academy est un des moins bons, et à part la présence anecdotique de Sharon Stone, sincèrement je pense qu’il présente peu d’intérêt.
Je commence par l’interprétation. Celle-ci s’échelonne de bonne (Guttenberg, Bubba Smith, David Graf entre autres), à insuffisante (Goldthwait, ici plus énervant que drôle, Bailey, lui aussi un peu en perte de vitesse dans cet opus). Si Police Academy ne nous a jamais habitué à des modèles de finesse coté prestations des acteurs, ici malheureusement ceux qui sont dotés des rôles les plus « borderline », propices à tout les excès, tombent dans ce piège plus que de coutume. Au milieu de cela se trouvent des acteurs avec des personnages peu intéressants qui se contentent de traverser de manière bien neutre le film, ce qui est le cas malheureusement de Sharon Stone. Pour ma part mon coup de cœur du film va à Corinne Bohrer, dans un rôle pourtant peu conséquent, mais dont elle parvient à tirer un vrai charme, et à Billie Bird, qui, bien que doté pour sa part d’un rôle pas terrible, arrive à livrer une prestation amusante.
Le scénario est risible. Là encore ce n’est pas le point fort de la saga, mais là on est dans les abîmes. L’histoire est simplement prétexte à accumuler les gags, bien lourdingues mais qui font trop rarement mouche. Cédant à la facilité, reprenant des lieux communs notamment vus dans les précédents épisodes, ce Police Academy 4 est très fainéant. Par ailleurs, si la première partie est assez sympathique, la deuxième partie est peu digeste. Elle vire au n’importe quoi avec l’arrivée de policiers étrangers, se concentre davantage sur l’action troquant des gags potaches à deux sous pour des scènes d’action à un franc. On finit par ne plus rien comprendre, mais le problème étant que ce n’est pas parce que le film joue la carte de l’absurde, mais parce qu’il est simplement mal foutu. Le rythme est haché, le dynamisme inconstant, c’est dommage.
Sur la forme, Police Academy 4 est dans la même veine que le reste de la saga. La mise en scène est plutôt très moyenne. Jim Drake n’a pas réalisé des tonnes de films, et aucun n’est un chef-d’œuvre, et c’est compréhensible qu’il n’ait pas persévéré. Si la séquence aérienne finale est plutôt réussie, en revanche dans le reste du film Drake ne s’est pas cassé la tête, et ca se sent. La photographie elle non plus n’a bénéficié d’aucun traitement particulier, et encore moins les décors. Basiques, peu percutant, ils ne retiennent absolument pas l’attention, et peinent même à donner à Police Academy 4 ce cachet si particulier des années 80. Heureusement la musique, plutôt bonnes, avec notamment son fameux générique, arrive à rattraper un peu l’affaire.
Pour conclure, Police Academy 4 essaye surtout de s’en sortir en surfant sur le capital sympathie de la petite équipe, qui s’agrandie pour le coup. C’est un peu juste pour convaincre, étant donné que le reste ne présente pas des qualités suffisantes pour mériter la moyenne. Le film pourra divertir un public peu exigeant et ayant le rire facile. Il n’est pas méchant pour un sou, et on ne peut pas dire que ce soit un immense ratage, mais enfin, la fainéantise pointe, le manque d’idées aussi, et ca c’est mauvais pour une saga. 1.5 mais pas plus.