Votre avis sur La Viaccia ?

6 critiques spectateurs

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Publiée le 14 mars 2018
Perdu dans les brumes ou la pluie des rues de Florence, l’amour impossible et tragique entre un jeune paumé sans le sou et une prostituée de luxe, débouche, dans une maison close à l’ambiance oppressante, sur une tragédie inévitable de par un carcan social à la fois répressif et écrasant.
Jamais Claudia Cardinale (Bianca), mélange d’attirance et de répulsion, de passion et de froideur n’a atteint un tel niveau de grâce distanciée. En permanence au bord du gouffre, réminiscence d‘un passé trouble et mystérieux, elle entraine dans cet équilibre précaire sur le fil du rasoir, un Jean Paul Belmondo (Amerigo), épatant, jusqu’à sa chute inévitable. Parallèlement, l’étude de « la maladie de la terre » dont les paysans sont victimes et à laquelle veut échapper Amerigo devenu le souffre douleur d’un père ivre d’ambition terrienne et que la maîtresse de son frère, un marchand de vin florentin aussi cupide que pervers incestueux, finira par anéantir en spoliant totalement le reste de la famille, offre un côté chirurgical d’une précision implacable. Entre ce couple à la laideur infernale, aussi intérieure qu’extérieure, interprété respectivement par Marcella Valeri (Beppa) et Paul Frankeur (Nando) et la beauté à la froideur indifférente du bordel de luxe et de ses clients, le monde de LA VIACCIA selon Bolognini retranscrit bien la décadence morbide de cette fin de siècle.
Illustré par la magnifique pellicule de Leonida Barboni et un choix musical exceptionnel (Claude Debussy), le film bénéficie d’un montage parfait de Nino Baragli, permettant un mariage réussi de la mise en scène élégante de Bolognini avec la passion et la violence. Seule ombre au tableau, l’épisode anarchiste, s’il trouve une justification politique, semble plaqué sur cette double tragédie. Dommage, car le cinéaste rate de peu un chef d’œuvre.
Exécuté très sommairement à sa sortie par une critique qui ne l’avait majoritairement pas compris et résumé à un mélodrame voyeuriste avec bas, jarretelles, corsets et décolletés suggestifs, LA VIACCIA demeure un film injustement méconnu.
2,0
Publiée le 22 octobre 2019
Je ne suis pas certain que La Viaccia (Le Mauvais Chemin 1961) soit le meilleur mélo de Bolognini. Le héros est un fils de paysan très pauvre amoureux d'une prostituée sans cœur. Il est tout d'une pièce, niais, et comme tous les comédiens le savent, ces rôles frustes et entiers sont souvent les plus difficiles. J'ai l'impression que l'excellent Belmondo, capable de bien des compositions, s'y trouve à l'étroit et ne s'intéresse pas vraiment au personnage. Quant à Claudia Cardinale, je trouve qu'elle n'est acceptable que lorsqu’on lui interdit totalement de faire ses petites mimiques de coquette et ses grimaces qu'elles croit mignonnes. Ici, en méchante sans scrupules, elle n'est pas à son avantage, elle en rajoute dans la vulgarité, cela ne lui réussit pas et on sent qu'elle n'aime pas ça.
Certes la mise en scène de Florence, les costumes et le décor du bordel sont somptueux et parfaitement mis en image, mais ça ne suffit pas à faire un de ces chefs d'oeuvre comme il y a en beaucoup dans la cinématographie de cet immense artiste -trop méconnu ici - qu'est Bolognini: on est donc un peu déçu (L'eredità, Metello, Les Garçons, Le Bel Antonio, La Dame aux Camélias, Mademoiselle Maupin, La Vena d'Oro, La corruption etc etc).
3,5
Publiée le 9 novembre 2024
Belle narration, super musique, magnifique ambiance de l'Italie à la Belle-Epoque. Cependant il manque un je-ne-sais-quoi pour en faire un grand film, car il tient surtout à la présence du jeune couple à l'affiche, les beaux et charismatiques Belmondo et Cardinale.
3,5
Publiée le 22 novembre 2024
L'histoire d'Amerigo (JP Belmondo) se déroule dans l'Italie de la fin du 19ème siècle. Le décor social d'Amerigo est sordide, pratiquement circonscrit à la ferme familiale et à la maison close où il rencontré la belle et revêche Bianca. Le malheur des deux amants, enfants de la misère, sera peut-être de ne pas suffisamment désirer s'affranchir de leur condition et de leur milieu. Comme la fatalité de leur classe.
Le réalisme brutal et la noirceur stylisée de la mise en scène témoignent de la chape morale qui pèse sur Amerigo. Le réalisateur Mauro Bolognini décrit, d'une part, l'âpreté de l'existence dans la compagne italienne, la précarité et la peine autant que l'avidité des paysans et, d'autre part, à la ville, l'amour impossible, indicible et hésitant qu'éprouvent l'un pour l'autre Amerigo et la prostituée Bianca.
C'est un beau film, superbement interprété et réalisé, dans lequel l'intérêt se porte à la fois sur la rusticité des moeurs et sur des personnages dont la vérité et la détresse, tant sociales que psychologiques, sont poignantes.
2,5
Publiée le 20 janvier 2023
Un film un peu long et un peu triste sur l'exode rural et les tentations de la ville. JP Belmondo y traîne sa mauvaise humeur et sa violence auprès d'une prostituée de sa chantée. Et cela finira mal
3,5
Publiée le 3 juillet 2024
C'est étonnant comment se film est plein de justesse. Pourtant il est très ancien et il est en noir et blanc. On passe un bon moment. Je recommande
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