Avis sur The Miracle Woman

Hormis l'excellente performance de la jolie Barbara Stanwyck dans le rôle principal, j'ai eu du mal à véritablement m'enthousiasmer devant ce long-métrage de Frank Capra. L'histoire s'avère bien peu passionnante à suivre et la mise en scène de Capra possède, certes quelques bons moments (comme celle concernant l'incendie à la fin du film), mais dans sa globalité je l'ai trouvé assez terne. une oeuvre au final assez décevante en ce qui me concerne, car son sujet de départ paraissait bien intéressant.

Capra nous offre avec The Miracle Woman un beau mélodrame jonglant entre une touchante histoire d'amour et la dénonciation de ses évangélistes qui sévissent aux USA, l'évangéliste en question est joué par la jeune et charmante Barbara Stanwyck et il est difficile de lui résister en la voyant faire ses prêches dans sa jolie tunique blanche. The Miracle Woman débute de manière très forte avec cette scène se déroulant dans le lieu de culte ou Barbara Stanwyck se lance dans un virulent discours dénonciateur et il est amusant de voir les paroissiens outrés. Ce The Miracle Woman m'a bien plu, on peut juste regretter que passer les 20 premières Capra préfère se concentrer sur l'histoire d'amour et oublie un peu ce qu'il pouvait tirer sur ces spectacles de la prédicatrice. A savoir que ce film s'inspire d'une véritable prédicatrice, la Canadienne Aimee Semple McPherson.

Un pathos sentimentalo-religieux, dont le propos rappelle plus d’une fois celui du magnifique Elmer Gantry de Richard Brooks. Après un début plus qu’honorable où une étincelante fille de pasteur incendie les ouailles qui ont laissé son père mourir de chagrin, l’intrigue englobe un personnage d’aveugle de guerre pas très crédible et aboutit à une fin conventionnelle complètement tirée par les cheveux… Le sujet est celui de la foi « aveugle » exploitée trop facilement par des escrocs sans scrupule avec le concours de quelques croyants honnêtes mais bien naïfs. Hélas, contrairement à Richard Brooks (qui pouvait compter au départ sur le support d’un roman prodigieux de Sinclair Lewis), Capra se perd trop souvent dans son propos qui devient même par moments carrément confus, notamment au niveau de sa position sur la foi religieuse. Au rayon des satisfactions, on peut noter sa mise en scène fluide et précise et surtout la présence charismatique de Barbara Stanwyck, alors au faîte de sa gloire et de sa beauté, dont on n’a aucun mal à croire qu’elle puisse entraîner des milliers de fidèles dans son sillage… Par contre, David Manners est mal à l’aise dans un rôle trop grand pour lui, que Gary Cooper aurait sans doute magnifié… Mais, répétons-le, il manque surtout à ce film un scénario digne de ce nom pour que Capra y trouve sa mesure, celle qu’il va déployer quelques années plus tard, à partir de New York – Miami.

Dans ce film mèconnu de Frank Capra, Barbara Stanwyck croit plus à la ruse qu'à Dieu dans un rôle inspirèe de la prèdicatrice canadienne Aimee Semple McPherson! Le cinèaste du mythique "It's a Wonderful Life" signe une violente satire des sectes qui rappelle parfois par son sujet un certain "Elmer Gantry" de Richard Brooks! L'argument est simple, la fille d'un pasteur, ayant perdu la foi après la mort de son père, accepte de servir les intèrêts d'un charlatan qui vient de fonder une secte! La scène d'ouverture file sur un train d'enfer, aux dèpens d'une rèflexion sèrieuse (pour l'èpoque) avec une superbe Barbara Stanwyck (son sermon dans les premières minutes est mèmorable) dont le charme opère si bien qu'on finit par croire à cette histoire qui n'èvite pas certains clichès mais dont l'hèroïne trouvera la force de tout quitter pour un bel aveugle, afin de retrouver la paix! Un Capra à dècouvrir...

Allez pour ma 2000ème critique (publiable !!!), pourquoi pas un film d'un de mes cinéastes favoris avec une de mes actrices favorites. Il est certain que ce n'est pas le meilleur film de leurs carrières respectives mais ça a dix milliards de fois plus de prestige de faire sa 2000ème critique sur un Capra-Stanwyck que sur un Onteniente-Dubosc (désolé d'employer des grossièretés !!!). La séquence d'ouverture très puissante, devant laquelle on se dit que la Barbara était une sacrée putain de formidable actrice incroyablement talentueuse, où le personnage principal met les gens "respectables" d'une petite ville face à leurs bassesses et leur hypocrisie est à classer comme une des meilleures scènes du cinéma de Capra. Le reste, qui n'est pas sans faire penser au futur chef d'oeuvre de Richard Brooks, manque un peu d'allant mais aborde avec une franchise audacieuse le sujet brûlant de la religion spectacle. Un peu de guimauve avec l'histoire d'amour avec un aveugle mais qui donne lieu à des scènes bien inspirées et à de très beaux très dialogues. Pas un grand Capra mais comme 99/100 de ses films, une oeuvre qui mérite grandement le détour.

Le film part bien avec une Barbara Stanwyck inspirée et avec une réalisation de Capra un peu différente que celle attendue. Du moins dans un premier temps car par la suite on revient dans un schéma plus connu mais qui ne fonctionne pas très bien avec l'engagement fort du départ.