Suspect zéro est un film catastrophique, il n’y aurait presque rien d’autres à ajouter. C’est vraiment le genre de métrage qui a coulé le genre du serial-killer, en sombrant dans les pires délires.
Franchement, en dehors du casting il n’y a pas grand-chose, encore qu’il ne faut pas être regardant. Si Eckhart et Moss sauvent encore l’honneur, se contentant de faire le boulot avec des rôles prévisibles et mal dégrossis, Ben Kingsley n’est pas du tout crédible. Sa prestation pseudo-mystique est lourde, vide de sens, son personnage pas crédible pour un sou. Il aurait pu être effrayant, mais là non, vraiment, il n’est pas bon. Ce genre de rôles ne lui sied pas du tout. Pour le reste c’est sans intérêt.
Le scénario aurait presque pu tenir la route, mais le final est lamentable, et le déroulé ennuyeux. Suspect zéro n’existe en vérité que pour sa révélation finale, mais elle est tellement médiocre, tellement simpliste, qu’on se dit : « quelle arnaque ». Et comme tout le reste n’est qu’un gonflage boursouflé, on se dit : « mais pourquoi j’ai perdu mon temps ? » Suspect zéro est un film bancal, ennuyeux, peu crédible dès sa séquence d’ouverture, et toute l’indulgence qu’on peut avoir en espérant un dénouement exceptionnel tombe dès qu’on s’aperçoit que c’est du flan, et que le scénariste ne savait pas mieux que nous comment s’en sortir sans se salir.
Visuellement c’est atroce. Mise en scène tiquée d’une laideur sans nom, image dégueux, effets horrifiques clinquants et pathétiquement foutraques (ils sont peu nombreux et insérés n’importe comment), même les décors sont sans saveur. Le film a sacrifié à une esthétique poisseuse tellement mal maitrisée qu’on évolue dans un festival parodique. Depuis L’Empire des loups j’avais rarement vu plus moche et plus vilain visuellement dans un vrai film de cinéma. Quant à la bande son, mieux vaut ne pas en parler.
En toute honnêteté, Suspect zéro est sûrement un des plus mauvais films de serial-killer des années 2000. Il a contribué à enterrer le genre, c’est sûr. Ne mérite vraiment pas le détour, et je donne 1 pour Eckart et Moss.