C’est l’histoire d’un mec, tellement malchanceux, qu’il travaille en tant que «porte-poisse » dans un casino, à Las Vegas. Il est un outil précieux pour son employeur et pour la survie de son Casino. Car aujourd’hui à Las Vegas, les casinos, c’est plus ce que c’était. On y fait entrer n’importe qui, habillé n’importe comment, comme à Disney Land. Pourtant, le Shangri-La, est resté un établissement classe, qui ne se soucie guère de la nouvelle vague de client, et qui souhaite garder son fonctionnement significatif de l’ancien Las Vegas. Difficile pour son employeur -Alec Baldwin, excellent- de tenir face aux investisseurs et hommes d’affaires, qui voient dans le Shangri-La, l’occasion d’en faire un Casino plus moderne, plus polyvalent, plus accessible, plus rentable, quoi.
D’un autre côté il y a Bernie, le « porte-poisse » -génialement interprété par William H. Macy, plus loser que jamais. Lui, le Casino, il s’en fout. Tout ce qu’il souhaite, c’est remboursé sa dette et se tirer. Il lui reste plus qu’une semaine, et c’est fini. Pourtant, l’idée que sa dernière chance de maintenir tel quel son Casino s’en aille, effraye littéralement son employeur. Alors pour y mettre un frein, il décide d’introduire dans sa vie une serveuse –Mario Bello, miam miam- histoire de lui donner une raison de rester. Les deux vont tomber amoureux, ce qui va être une source inattendue de problèmes. C’est original et bien écrit. Macy est énorme, le personnage lui colle à la peau, il lui donne une vraie profondeur et cela en est touchant. Ce qui brille dans Lady Chance, se sont ses personnages, campés génialement par tous ses acteurs. L’ambiance jazzy y ajoute une touche plus intimiste, et l’atmosphère sombre est prenante. Une bonne surprise qui, malheureusement, perd un peu de sa réussite dans le dernier quart d’heure, et en fait un film plutôt anecdotique. Mais dans l’ensemble, c’est très plaisant à suivre, et l’humour noir garanti quelques bons moments.