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landofshit0
278 abonnés
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4,5
Publiée le 4 octobre 2011
Le parcours d'un simple homme qui se voit en rédempteur du monde.C'est ce que lui offrira l’idéologie nazi dans laquelle il plongera aveuglement.Le parcours de cet homme peut rappeler celui effectué par Nicholson dans shining,et même la réalisation du film rappelle ce qu'a pu faire Kubrick.Un film audacieux qui na rien perdu de sa force,appuyé par des plans et un noir et blanc magnifique.
Un Noir et Blanc somptueux, des cadrages inspirés, un personnage principal terrifiant de naïveté criminelle, une idée de mise en scène par plan... Formidable choc esthétique du cinéma tchèque, L'Incinérateur de Cadavres est une oeuvre à réhabiliter d'urgence. Injustement méconnu ( peut-être en raison de la censure prolongée qu'il dut subir ), le film de Juraj Herz dépeint la montée du nazisme comme une atrocité baroque, non dénuée d'une certaine poésie morbide, avec ce mélange d'élégance non feinte et d'aveuglement moral de son protagoniste. Si ce morceau de cinéma est une prouesse stylistique indiscutable, les thèmes véhiculés font littéralement froid dans le dos : aspiration néfaste à un idéal de pureté, éradication des différences sous toutes leurs formes - incroyable scène où le père de famille tue son propre fils qu'il juge trop mou et féminin - et raffinement artistique flirtant avec l'indécence sont autant d'idées amenant le public à la réflexion. Au final, l'Incinérateur de Cadavres prend physiquement aux tripes, conjuguant à merveille la splendeur de ses images et la richesse de son propos. Chef d'oeuvre, c'est dit !
L'un des plus impressionnants films du cinéma tchécoslovaque (et même mondial). Ou comment, en 1939, le responsable d'un crematorium en vient à adhérer insensiblement aux théories raciales nazies. Très stylisé, dans une atmosphère sépulcrale étouffante, Juraj Herz nous montre un monstre en devenir. Le macabre se teinte parfois d'humour, suffisamment pour ne pas suffoquer devant ce film terrible. Une oeuvre qui explore le côté le plus visqueux de l'âme humaine, et qui peut être considéré comme un film d'horreur sur l'Holocauste. D'origine slovaque, Juraj Herz, a tourné ce film à 34 ans. Il a sa place parmi les chefs d'oeuvre du 7ème art.
Pépite méconnue du cinéma tchèque, "L'incinérateur de cadavres" est un film réalisé par Juraj Herz en 1968 mais sorti seulement en 2000. J'ai rarement vu une oeuvre aussi noire et macabre tout en étant aussi belle, décalée, originale et surréaliste. La mise en scène est particulièrement soignée. Quant à la photographie, elle est de toute beauté. Les textes sont bien écrits et choquent. On comprend pourquoi le film a été victime de la censure. Une oeuvre géniale et atypique. Tout bon cinéphile qui se respecte se doit de la découvrir.
En regardant le film, je n'ai pu m'empêcher de penser au film belge "c'est arrivé près de chez vous". Dans les deux cas, les vérités sont assénées comme des assertions totalement crédibles. Hors l'humour ici qui est plutôt malsain. L'homme qui se sent investi du rôle de sauveur de l'humanité, c'est terrifiant. Et cela l'est d'autant plus avec la mise en scène implacable qui fait de la mort une étape plus importante que la vie. Glaçant quand même
Je découvre avec ce film un réalisateur extrêmement audacieux, qui ne s'interdit ici aucun plan, aucun dialogue, aucun thème. Le résultat est très intéressant bien qu'assez mitigé. Le malaise qu'il instaure dès le tout début ne nous quitte pas jusqu'à la la toute fin. Le personnage principal, Kopfrkingl, est obsédé par la mort en général, et par l'incinération des cadavres en particulier. Atteint par une sorte de folie douce au départ, il glisse progressivement vers une folie qu'on peut qualifier de criminelle, jusqu'à l'indicible. Le poison de la haine raciale que son ami nazi instille peu à peu dans son esprit est habilement exposé. D'abord présenté comme un médecin compétent et dévoué, le Juif Bettleheim devient progressivement un médecin assoiffé d'argent, qui vit du malheur des autres. Au-delà de l'intrigue, c'est la mise en scène de Herz qui m'a surpris. Amateur de gros plans, quand ce n'est pas de très gros plans, le réalisateur se régale de lire la peur, l'envie, le soupçon dans le regard de ses personnages. Les transitions sont elles aussi excellentes. L'acteur qui incarne Kopfrkingl est très doué pour créer le malaise à chaque plan. Ah, sa façon de caresser la nuque de ses interlocuteurs ! Mais le réalisateur s’est un peu trop regardé filmer en gros plans tout au long du film, au risque d'affaiblir l'intrigue et la cohérence de la narration. Une œuvre très originale mais inégalement maîtrisée pour moi.
Quelle ambiance !!! Le film nous fait passer par toutes les sensations, c’est admirablement bien filmé et esthétisé, ça transpire l’audace, des réflexions sur l’existence, l’âme et leurs finalités, l’acteur principal est incroyable de froideur macabre, il y a des passages bergmaniens complètement tétanisants, le thème musical est creepy, bref c’est bourré de qualités. Seul hic c’est que c’est peut être un poil trop bavard, si le metteur en scène s’était servit de toute l’atmosphère qu’il génère pour marquer des silences presque gênants (notamment lors d’une séquence géniale où la famille est à table) là ça pouvait accoucher d’une très grande œuvre.
Un film particulièrement intéressant d'un point de vue formel et narratif car audacieux et original, dans le choix des cadrages, du rythme et en particulier du travail de transitions entre les scènes, assez impressionnant. La musique est magnifique, les acteurs crèvent l'écran et le propos, dans toute son ambiguïté, s'avère traité avec justesse.
Je conseille donc fortement ce film qui n'a pas pris une ride.
Quand on pense à film d'horreur, on ne pense pas à la véritable "horreur" tel qu'on la connaît. Ce film tchèque est un film glauque aux premiers abords, avant de dévoiler sa véritable identité : Une horreur inhumaine, glaçante, et factuellement vraie. Le destin du personnage principal est innatendu au départ, avant que tout soit chamboulé. Par son côté historique, la fascination de côté morbide entraîne le pire de l'humanité. Pour ma part, on se sent impuissant tellement le film est violent par ses mots, et le côté expressionnisme... La réalisation est extraordinaire : Certains plans sont à couper le souffle, accompagné d'un montage exceptionnel pour son époque ; Certaines scènes ajoutent un côté oppressant et malaisant et cela fonctionne à merveille. Pour conclure, L'incinérateur de cadavre est une pépite méconnu qui mériterait beaucoup d'attention par sa radicalité en termes d'histoire ou de réalisation. c est également un film qui définit de manière choquante et vraie, la véritable définition de l'Horreur.
Nul doute, en tournant L’incinérateur de cadavres (1968), Juraj Herz a réalisé un des films les plus audacieux et marquants de la Nouvelle Vague du cinéma tchécoslovaque. Produit sous une dictature (tournage interrompu par l’arrivée des chars en Tchécoslovaquie, montage technique réalisé en secret), le film longtemps censuré relate l’insidieuse folie de son protagoniste principal peu à peu happé par l’idéologie nazi. Pour aborder ce sujet rude à travers la trajectoire de cet homme, Herz fait démonstration d’une grande inventivité et aisance dans la mise en scène adoptée. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2020/12/07/lincinerateur-de-cadavres/
Avec une incroyable maitrise, le réalisateur tchèque Juraj Herz donne forme à la folie dans ce long métrage noir et glauque. La mise en scène tient tout simplement du génie et accentue cet effet de démence progressive affectant le personnage principal qui, il faut le dire, n'est initialement pas net du tout. Gros travail également dans le montage et la prise de son. Si l'ensemble est complètement décalé, le film ne tombe jamais dans l'incohérence même si la compréhension de certains éléments demeure malaisée.
Un film unique en son genre. C'est glauque de bout en bout. Le discours du personnage est glauque tout du long mais devient ignoble passé un cap. Très belle photographie. Paysage et décors splendide Musique étrange et adéquat à l'ambiance étrange de long métrage.
Un des fruits les plus étranges de l’éphémère printemps de Prague, qui a tout juste eu le temps d’être achevé avant que les chars soviétiques ne s’installent en Tchécoslovaquie en 1968. Il s’agit d’une sorte de fable satirique et surréaliste macabre, avec une mise en scène très insolite, des décors et un style baroques. La cible manifeste du film est l’idéologie raciste nazie, mais celui-ci est si profondément perturbant et subversif qu’il n ‘est pas surprenant qu’un régime communiste stalinien orthodoxe ait été suffisamment inquiet pour l’interdire. Notre incinérateur est un chef de famille bienveillant et onctueux, une sorte de mystique pervers, que l’idéologie raciste mène en toute générosité au crime, y compris envers sa proche famille. Le racisme idéologique criminelle (et, on peut généraliser, toute idéologie totalitaire) comme le comble du soin chiropracteur, en quelque sorte.
Karl gère un crématorium en Tchécoslovaquie où il vit avec sa femme et ses deux enfants. Sa fascination pour ce procédé va devenir une véritable obsession, et, contacté par des Nazis il deviendra un de leur « technicien ». Une photographie superbe et morcelée mêlant gros plans furtifs (animaux, parties du corps et du visages...), érotisme (beaucoup de nus) et mort. Le personnage de Karl se dédouble progressivement. Il se sent responsable d'une mission : débarrasser l'humanité de sa souffrance en la brûlant. « Dans la vie rien n'est plus sûr que la mort ». Ce que l'on prend au départ pour un humour cynique, s'avère en réalité être une véritable profession de foi. Karl apprend que sa femme a du sang juif, mais rien de l'arrêtera dans sa quête « mystique », où il se confond de plus en plus avec la réincarnation de Bouddha. Un film bad, d'autant plus que la violence est amortie par ses discours habités, son délire perfectionniste, les tués sans cris, et une musique classique douce qui mettent le spectateur dans un état de malaise permanent. Nous plongeons avec horreur dans la logique d'un fou. Ma scène préférée reste celle où il assiste à une fête juive sombre en tant que taupe, scène où le déclic irréversible se produit : il est fasciné par l'un d'eux chantant pieusement ce qu'il exècre, la douleur et la souffrance. Grand film esthétique et pensée profonde sur l'impact du délire de grandeur dans la destruction des races (et ici le procédé pour Karl compte davantage que l'extinction des juifs en soi semble-t-il), même si perso les 1H30 de super glauque n'ont pas évidente à absorber surtout qu'aucune libération ne se produit dans un quelconque châtiment.