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    Madeleine
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    Pascal
    Pascal

    159 abonnés 1 651 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 février 2024
    Si David Lean, cinéaste anglais de premier ordre ( la revue Sight and Sound le classe comme le neuvième meilleur cinéaste de l'histoire du septième art) est surtout connu du grand public pour sa carrière américaine ( " le pont de la rivière Kwaï", " docteur jivago", " Lawrence d'Arabie " ) sa carrière anglaise est formidable.

    En témoigne ce "madeleine" (1950) dont on peut s'interroger sur la part d'inspiration qu'il a pu représenter pour J.Triet et son "anatomie d'une chute" tant les points de convergence sont grands.

    Tiré d'un fait réel s'étant déroulé à Glasgow en Ecosse au milieu du XIXEME siècle, le scénario repose sur une affaire judiciaire qui conduisit au procès d'une jeune fille de la haute bourgeoisie soupçonnée d'avoir empoisonné son amant d'extraction sociale modeste.

    Ann Todd épouse de Lean, lui suggéra l'idée du film et très curieusement le cinéaste ne fut pas satisfait du résultat. Pourtant, "Madeleine" qui trouve aussi des points de convergence avec un des chefs d'œuvre de William Wyler "L'héritière", est d'une très grande réussite.

    Certes, la partie du procès qui occupe la dernière demi-heure du titre est un peu moins accomplie. On se demande tout de même comment l'avocat de l'accusée parvient à convaincre le jury, compte tenu du caractère vraiment discutable des arguments développés dans sa plaidoirie, mais il en fût ainsi.

    "Madeleine" est filmé de façon admirable et me semble d'un niveau de réussite comparable avec " brève rencontre " et " les amants passionnés" autres très grands films de Lean.

    Le spectateur sera livré à lui-même pour interpréter les fondements psychologiques du personnage féminin ou le caractère toxique du père, le laisser-faire de la mère sous la coupe de ce dernier, l'étanchéité des classes sociales, l'insincérité amoureuse de l'amant sans doute intéressé par des considérations de lucre n'y sont pas étrangères.
    Ti Nou
    Ti Nou

    496 abonnés 3 495 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juillet 2014
    Au fait divers relaté, David Lean préfère brosser le portrait d'une femme ambiguë : amoureuse, naïve mais aussi fatale et vénale. Et ce sont cette ambiguïté et ce mystère planant sur le film même après son final qui le rendent si percutant.
    Benjamin A
    Benjamin A

    712 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 mai 2014
    Huitième film de David Lean, "Madeleine" s'inspire de l'histoire vraie de Madeleine Smith et de son procès, accusé d'avoir assassiné son amant. David Lean commence son récit en nous présentant Madeleine, le cadre dans lequel elle vie, son père autoritaire dont elle a peur et son amant mais dont les différences de classes sociales vont à l'encontre des conventions de l'époque et donc de l'avis de son père qui souhaite qu'elle épouse un homme de son rang qui lui fait une cour assidu. Puis la suite et le déroulement sont bien écrit et intéressant, Lean montrant peu à peu les différents qu’elle aura avec son amant. Intelligemment Lean laisse toujours planer le mystère grâce au personnage de Madeleine qu'il arrive à rendre attachant et que l'on a du mal à croire Lean reprocha quelques années plus tard à ce film d’être trop académique et si ce n’est pas forcément son meilleur film (la concurrence est assez rude !) et qu’il a tendance à parfois ne pas savoir quelle direction prendre (romance, film de procès ou encore étude des mœurs), on aurait tort d’oublier ce film, servi par une gracieuse et mystérieuse Ann Todd, impeccable de bout en bout, une atmosphère parfois romanesque ainsi qu’un beau noir et blanc, quelques jeux d’ombres intéressant et un ensemble captivant et mystérieux de bout en bout.
     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 avril 2014
    Avec une construction habile du récit en deux temps, David Lean nous plonge d'abord au cœur d'un triangle amoureux, puis dans la complexité de l'affaire judiciaire qui suit. Tout en ne résolvant pas le mystère de l'enquête, Lean prend des positions très fortes et parvient à les mettre en image avec assurance et élégance. C'est surtout le personnage de Madeleine qui passionne, avec son évolution tout à fait surprenante. D'abord femme passionnée, puis victime, et qui finit (peut-être?) par être perverse et manipulatrice, elle conduit la direction philosophique du film. D'une réflexion sur la passion amoureuse et les liens familiaux, on arrive à une question sur le lien qui unit la vérité à la preuve. D'un classicisme époustouflant car sans retenue, "Madeleine" est d'une étrangeté et d'une puissance redoutables. Là où beaucoup auraient tentés de masquer le drame par des bons sentiments ou de l'apaisement, Lean, lui, étouffe le spectateur en le sortant de son confort. De simple témoin, il faut se faire juge de cette histoire. Un dernier plan d'une intelligence et d'une malice rares pour un film brillamment orchestré.
    AMCHI
    AMCHI

    5 814 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 janvier 2013
    Madeleine est un bon Lean mais apparemment moins apprécié que ses autres films pour ma part j'ai aimé ce film inspiré d'un fait divers qui défraya la chronique de son époque (ça se passe en Ecosse au milieu du XIXème siècle). Histoire de manipulation comme je les aime ; ici c'est la femme qui sera la manipulatrice alors que dans un premier temps on l'a prend pour la victime naïve d'un séducteur (un Français) ; Lean met en scène élégamment comme à son habitude un excellent scénario avec une bonne dose de cynisme et d'hypocrisie et une pointe de perversité.
    il_Ricordo
    il_Ricordo

    103 abonnés 407 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 août 2012
    Est-elle timide ou insensible ? D'une candeur imperturbable ou d'une cruauté calculée ? Pour beaucoup, le cas de Madeleine reste une énigme. Mais pour le spectateur, non.
    David Lean, 34 ans avant La Route des Indes, réalise ce drame autour de la passion d'une femme de l'aristocratie écossaise pour un homme de basse condition, Français de surcroît. La passion n'a pas détruit la candeur de Madeleine, mais elle la traine dans la boue et malgré ce qu'on pourrait appeler aux yeux de l'époque une tentative de rédemption, son honneur lui serait définitivement perdu.
    Une magnifique succession de deux plans orsonwellessiens montrent à Madeleine qu'elle est perdue pour sa famille : son père vient d'apprendre que sa fille avait un amant, et que ce dernier vient de mourir. Madeleine raccompagne l'informateur jusqu'à la porte, qui se referme avec discrétion, tandis qu'à l'extrême avant-plan se détache le visage horrifié du père. La fille lui lance un appel désespéré et tente de se raccrocher à lui, elle se jette à ses genoux. Le deuxième plan la montre à terre, implorant son père, et celui-ci arrache avec difficulté et autant de cruauté la main de sa fille qu'elle tenait dans la sienne. Ces deux plans montrent toute l'ignominie dans laquelle elle est tombée, plus encore que la foule qui l'injurie à l'entrée du tribunal : c'est la même qui l'acclame peu après quand elle ressort acquittée.
    Ainsi, peu présent à l'écran mais sans cesse dans l'esprit de Madeleine, le père est une figure centrale du drame. C'est à cause de lui que Madeleine cache sa liaison. Quand elle découvrira que son amant éprouve un intérêt indissociable pour elle et sa fortune, ce n'en sera que pire. Tout le monde l'observe, tout le monde épie le moindre de ses gestes, comme en témoigne la terrifiante séquence du tribunal : depuis les juges jusqu'aux dessinateurs-journalistes. Seul son fiancé n'ose pas la regarder dans les yeux.
    Madeleine n'est donc pas cruelle, elle n'a jamais eu de détermination. Il est évident qu'elle a eu le désir de se débarrasser d'un amant aimant mais trop encombrant, quant au passage à l'acte, il reste un mystère qui finalement ne modifierait pas l'image qu'on a d'elle, presque innocente au point de n'être pas consciente du bien et du mal.
    A titre personnel, je me suis posé deux questions quant à la reconstitution de l'époque : la première est s'il est normal d'avoir une chambre à l'entresol dans une riche maison de Glasgow ; l'agent immobilier la présente avec toute la banalité possible, or je pensais qu'il s'agissait plutôt d'un accommodement propre aux pauvres. La deuxième est à propos de la présence du bal que les roturiers observent depuis un balcon aménagé spécialement pour eux apparemment. J'ignorais cette pratique, était-elle courante ? Il s'agit donc d'une peinture sociale plus aigüe qu'on ne veut le penser, et David Lean est un maître dans cet art.
    Caine78
    Caine78

    6 712 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mars 2012
    Adaptation d’un fait divers qui défraya la chronique en 1857, « Madeleine » démarre par un beau portrait de femme et une histoire d’amour classique dans son intrigue, ancrée dans une certaine réalité sociale, celle d’une femme riche, éprise d’un jeune homme aux origines modestes. Le raffinement visuel est évident, mais la progression narrative manifeste quelques difficultés, notamment à établir les intentions du cinéaste. Ces considérations sont toutefois largement compensées par l’atmosphère étrange qui émane de l'oeuvre, à l’image de sa belle et mystérieuse héroïne. Alors que le scénario aboutit en cours de route au meurtre de l’amant, il est ici autant question de traiter d’une romance impossible sur fond d’opposition sociale que de dessiner le portrait ambigu et fascinant d’une femme hors de tout soupçon. Le personnage de Madeleine Smith, beau, sensible, raffiné, trouve en Ann Todd une interprète idéale pour troubler le récit : il est a priori impossible de l’imaginer coupable. Nous avons beau prendre partie corps et âme pour cette douce et séduisante héroïne tragique, le doute n’en est pas moins réel, comme en témoigne le procès qui découlera afin de savoir si celle-ci est bien la meurtrière de son bien-aimé, décédé après avoir avalé de l’arsenic. Alors que sa culpabilité ne fait presque aucun doute après avoir entendu le réquisitoire du procureur, notre perception change diamétralement lorsque nous entendons le contre-interrogatoire passionné et magnifique de son avocat. Sans jamais trahir le déroulement du procès ni son dénouement, David Lean crée à la fois un suspense quasi-insoutenable et un superbe personnage de cinéma, qui laisse des traces longtemps après le visionnage. Mal accueilli lors de sa sortie, « Madeleine » apparaît ainsi comme une oeuvre à réévaluer d’urgence tant par sa savoureuse ambiguïté que son éblouissante modernité technique, à l’image d’un procès merveilleux dans sa construction, un petit film à lui seul ! Belle réussite.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 726 abonnés 12 426 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 novembre 2011
    David Lean, dans sa pèriode acadèmique, signe une très belle histoire d'un procès authentique qui s'inspire du procès de Madeleine Smith et de sa correspondance amoureuse avec son amant Emile L'Anglier! Dans une mise en scène particulièrement belle et soignèe, Ann Todd incarne avec brio cette jeune femme de Glasgow dont le plan final intrigant est absolument superbe! Bonne composition de Ivan Desny qui se rèvèle un remarquable comèdien dans la lignèe d'un Welles à ses dèbuts et qui tournera plus tard chez Fassbinder en redonnant du coup un second souffle à sa carrière! La rèputation de Lean dèclina après ce drame de qualitè (ce qui paraît injuste) mais retrouvera heureusement une notoriètè internationale avec ses mythiques superproductions! Une « Madeleine » à dèguster dont le masque impassible d’Ann Todd est brillamment bien rendu rendant l’histoire extrêmement passionnante...
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    592 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 juin 2011
    Ce film rare n'a pas une bonne cote et il n'y a rien d'étonnant puisque chacun ,en dehors des cinéphiles,en sort frustré. David Lean y a mis cependant tout son talent et surtout toute son honnêteté intellectuelle pour composer une magnifique reconstitution historique du plus mémorable procès de l'époque Victorienne. Il est impossible, comme lors du jugement,d'avoir une juste opinion sur les deux amants. Anne Todd est parfaite, Ivan Desny cependant un peu moins par rapport à ce que l'on sait de cette étrange histoire; il manque un peu d'ambiguïté, ce qui le charge davantage à nos yeux. Le père lui,est exceptionnel et il est a remarquer que malgré sa douleur, il paye à sa fille le meilleur avocat d' Ecosse. Bref, un grand moment d'authenticité même si la vérité reste finalement au fond de son puits. Coté cinéma ,ce n'est que du bonheur avec des portes ou des fenêtres qui en s'ouvrant sur les acteurs nous éblouissent d'un éclairage enchanteur. Oublions vite la scène sur la plage pour ne garder que celles de la rue,de la maison et l 'escalier menant au rez-de-chaussée du tribunal. Madeleine voyait toujours en premier les pieds d'Emile, ceux des magistrats lui rappelleront ses moments de bonheur interdit et plus tard ceux des autres lui donneront peut-être cette force surhumaine, à mes yeux, d'emporter un tel secret au delà de la vie. Merci à Lean d'avoir fait ce film, il est à montrer dans les lycées lorsque le cinéma y trouvera la place indiscutable qu'il est en droit d'attendre. Quant au cinéma anglais, il n'a décidément pas la place qu'il mérite chez nous.
    Plume231
    Plume231

    3 891 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 juin 2011
    Pas un grand David Lean, d'ailleurs c'est le moins bon film du réalisateur que j'ai vu jusqu'ici (et sachant que je les ai presque tous vu, c'est pour vous dire que c'était un très très très grand réalisateur!!!). Le sujet du film aurait pu très bien donné lieu à un portrait féroce de la bourgeoisie mais comme c'était pas le genre de Lean donc passons... Alors techniquement l'ensemble du film, à l'instar des autres oeuvres du cinéaste, est plutôt très soigné, même si on peut regretter une mauvaise transparence lors de la scène à cheval sur la plage indigne du metteur en scène de la séquence magnifique du cimetière dans "Les Grandes Espérances" ou des somptueux plans du désert dans "Lawrence d'Arabie", mais elle manque un peu d'audace si ce n'est deux heureuses exceptions : lors d'un plan dans le tribunal la caméra adopte le point de vue subjectif de l'accusée regardant les chaussures du procureur pendant qu'il fait sa plaidoirie et la dernière scène très ambigüe laissant sur une interrogation. On peut déplorer aussi que même si la figure centrale du film est bien évidemment la supposée meurtrière les personnages secondaires, mise à part l'amant, ne soient pas plus approfondis en particulier le fiancé et le père autoritaire. Mais le sens du spectacle du réalisateur ne pouvant décidément pas être mis en défaut, le film tiré d'une histoire vraie est prenant du début jusqu'à la fin. De plus, Ann Todd (qui habituellement n'est pas ma tasse de thé!!!) est parfaite dans le rôle-titre. Allez à voir parce que David Lean est un cinéaste si exceptionnel (peut-être pas là c'est sûr!!!) qu'il mérite qu'on cherche à voir sa filmo complète.
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