Sous prétexte de diffuser à un large public les remarquables exploits des femmes engagées par l'état durant la seconde guerre mondiale (infiltration, espionnage, manipulation, élimination de l'ennemi), "Les femmes de l'ombre" se la joue digne d'apparence, pour cacher un côté lucratif assez désagréable. Ou comment se faire pour une énième fois de l'argent sur le dos de l'Histoire. Car ici, vu le budget impressionnant de la chose opposé au manque de détail, de réalisme et de crédibilité, on ne peut qu'en conclure qu'il s'agit d'un beau projet gâché par la présence d'une grosse somme, un film de courage mille fois vu, mais cette fois-ci avec des visages de femmes. Si l'intention est louable, le résultat laisse à désirer : interprétation inégale (côté féminin, seule Julie Depardieu est pleinement convaincante, face à un Moritz Bleibtreu saisissant), mise en scène académique et sans souffle, scénario complètement improbable, articulation grossière, musique ridicule... à part la belle photo de Pascal Ridao et quelques séquences sympathiques de tension (notamment celle de la mise en scène sur le quai de la station Concorde), "Les femmes de l'ombre" est un film historique rongé par les clichés, dénué d'un quelconque sens du détail et de la précision, une oeuvre moulée et prévisible de A à Z. L'effort sur les costumes et les décors finissent par ne plus suffir, le montage invraisemblable fatigue, la construction du récit dépite par sa platitude et sa banalité, jusqu'à un gros et lourd symbole caché incrusté dans le plan final ; la dernière survivante (qui d'ailleurs est la seule à avoir vraiment exister, les autres personnages étant fictifs ou nourris d'autres femmes ayant réellement vécu et agit durant cette période) sort d'une église et se conduit vers la gauche. Peu importe la portée du message, on aurait simplement aimé de la fièvre dans cette belle histoire, de la profondeur, de l'audace et de la chair. On ne se contente que d'une deuxième partie simplement agréable, d'