Un film plutôt prometteur que Je suis le seigneur du château, mais qui finalement s’avère très inégal.
Pour moi il est intéressant par son approche du sujet, qu’il place dans une sorte de conte aux accents oniriques et irréels, tout en traitant, pourtant, de sentiments finalement très réalistes ou ancrés dans la réalité. Visuellement le réalisateur va dans ce sens, avec des décors de très belles factures (superbe passage dans la forêt), une photographie soignée. La mise en scène est plus aléatoire, j’ai trouvé qu’elle se montrait d’un académisme assez surprenant finalement, manquant de passion, et peinant parfois à saisir la subtilité des sentiments. Belle bande son, classique, qui aurait peut-être pu avoir un thème plus personnel, c’est en général comme cela qu’une musique est la plus en symbiose avec le film.
Si le métrage est beau, force est de constater que le scénario est très inégal. La meilleure partie, quoique pas dépourvues de certaines lourdeurs et d’une versatilité parfois agaçante concerne la relation entre les deux enfants. C’est original, c’est plutôt pas mal fait, en dépit des limites ci-avant présenté. Le problème c’est en fait la partie avec les deux parents. Ils sont très mal exploités dans le film, on dirait que le réalisateur n’a pas le temps de son occuper, et introduit de temps en temps, sans trop que l’on sache pourquoi vu que c’est jamais bien utilisé, leur histoire. Dommage, car la rencontre Rochefort-Blanc promettait beaucoup.
Du coup Régis Arpin et David Behar sont largement mobilisés, et les deux jouent bien, surtout Régis Arpin, mais les personnages de Rochefort et de Blanc manquent singulièrement de consistance, leur relation est vraiment amenée comme un cheveu sur la soupe. Malgré cela les acteurs font ce qu’ils peuvent, et Dominique Blanc retient l’attention dans ses quelques scènes par une sensibilité très belle. Rochefort n’est pas mal non plus et, disons-le, le rôle lui va bien.
Je suis le seigneur du château est perfectible c’est sûr, et je suis finalement plus déçu que je ne le pensais, car j’avais, dans la première partie du film, mit des espoirs signifiants. Reste que le résultat est original, audacieux, et une étonnante mélancolie onirique plane sur ce film. 3, mais j’ai hésité avec le 3.5