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Joël P.
8 abonnés
71 critiques
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4,5
Publiée le 5 août 2011
Vingt ans après l'avoir vu au cinéma, ce film ne me quitte toujours pas. Régis Wargnier a signé là son chef-d'oeuvre qu'il n'a jamais égalé depuis. Dominique Blanc n'a jamais plus été aussi bien filmée ; Régis Wargnier aime les femmes, Régis Wargnier n'est pas insensible à la beauté intemporelle de Dominique Blanc, et ça se voit. Ce film, étroitement resserré sur ses quatre personnages principaux, dégage une atmosphère étouffante entre ces deux enfants orphelins, l'un de mère, l'autre de père et ces deux adultes qui se trouvent par hasard et qui resteront aveugles au duel à mort des enfants. Les enfants ; parfaitement coachés, très bien dirigés (trop parfois ?), d'une justesse incroyable ; et dire qu'ils ne sont jamais revenus devant ou autour de la caméra... la relation des personnages est étrange, entre répulsion et attirance ; incapables de s'aimer, dans l'impossibilité de se haïr. Un film sur le fil du rasoir, qui sait ne pas tomber dans le mélo ni dans la surenchère. Jusqu'au dernier moment, il est impossible de savoir si l'on va vers une cicatrisation des blessures des uns et des autres ou vers un drame. Le final est poingnant comme un opéra. Opéra. On y vient. Il n'y a pas quatre personnages, il y en a cinq : la musique de Prokofiev vient s'enchâsser dans l'histoire d'une façon si intime qu'il serait impossible au film d'exister sans cette bande son. Dominique Blanc est sublime, merveilleuse, magnifique ; elle est une actrice immense, bien sûr ; mais dans ce film, elle est plus que cela. Jean Rochefort démontre encore sa maîtrise parfaite de son art ; la scène où il tente de retenir le personnage de Dominique Blanc est anthologique. Bref, voilà un "petit film" peu connu, mais qui marquera non seulement la carrière de Régis Wargnier, mais plus largement le cinéma français du... siècle dernier.
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3,5
Publiée le 1 décembre 2023
D'après le roman de Susan Hill, "Je suis le seigneur du château" (1988) est une oeuvre de Règis Wargnier à (re)dècouvrir, ne serait pour cet affrontement sans pitiè du point de vue des enfants dans un château reculè de Bretagne, enfonçant dèfinitivement le clou du Bien et du Mal, et de l'ambiguïtè! Pas un mot de travers ou une image de trop! C'est cruel à souhait, maitrisè et fort bien interprètè par Jean Rochefort et Dominique Blanc! Les deux enfants qui se dèclarent constamment la guerre dans le film ne sont pas en reste non plus! De leur côtè, le splendide château de Beaumanoir (22) et sa fascinante forêt à proximitè assurent le cadre sombre et quasi-onirique avec une musique classique immersive! Très recommandable si on aime les suspenses psychologiques français qui sortent des sentiers battus...
Un film plutôt prometteur que Je suis le seigneur du château, mais qui finalement s’avère très inégal. Pour moi il est intéressant par son approche du sujet, qu’il place dans une sorte de conte aux accents oniriques et irréels, tout en traitant, pourtant, de sentiments finalement très réalistes ou ancrés dans la réalité. Visuellement le réalisateur va dans ce sens, avec des décors de très belles factures (superbe passage dans la forêt), une photographie soignée. La mise en scène est plus aléatoire, j’ai trouvé qu’elle se montrait d’un académisme assez surprenant finalement, manquant de passion, et peinant parfois à saisir la subtilité des sentiments. Belle bande son, classique, qui aurait peut-être pu avoir un thème plus personnel, c’est en général comme cela qu’une musique est la plus en symbiose avec le film. Si le métrage est beau, force est de constater que le scénario est très inégal. La meilleure partie, quoique pas dépourvues de certaines lourdeurs et d’une versatilité parfois agaçante concerne la relation entre les deux enfants. C’est original, c’est plutôt pas mal fait, en dépit des limites ci-avant présenté. Le problème c’est en fait la partie avec les deux parents. Ils sont très mal exploités dans le film, on dirait que le réalisateur n’a pas le temps de son occuper, et introduit de temps en temps, sans trop que l’on sache pourquoi vu que c’est jamais bien utilisé, leur histoire. Dommage, car la rencontre Rochefort-Blanc promettait beaucoup. Du coup Régis Arpin et David Behar sont largement mobilisés, et les deux jouent bien, surtout Régis Arpin, mais les personnages de Rochefort et de Blanc manquent singulièrement de consistance, leur relation est vraiment amenée comme un cheveu sur la soupe. Malgré cela les acteurs font ce qu’ils peuvent, et Dominique Blanc retient l’attention dans ses quelques scènes par une sensibilité très belle. Rochefort n’est pas mal non plus et, disons-le, le rôle lui va bien. Je suis le seigneur du château est perfectible c’est sûr, et je suis finalement plus déçu que je ne le pensais, car j’avais, dans la première partie du film, mit des espoirs signifiants. Reste que le résultat est original, audacieux, et une étonnante mélancolie onirique plane sur ce film. 3, mais j’ai hésité avec le 3.5
Vingt-cinq ans après sa sortie, le film a un peu vieilli. D'une facture extrêmement classique, il peine à envoûter malgré une très belle image. On ne s'identifie pas au milieu de ce décor très bourgeois et un peu compassé. La cruauté de Thomas agace plus qu'elle ne fascine, quant à l'autre enfant, on se demande pourquoi il se laisse faire, alors qu'il est évident qu'il est plus fort et plus courageux que son rival. Enfin, le dénouement final est complètement invraisemblable, on n'y croit pas. Cela dit, c'est vraiment bien réalisé, et ça peut plaire à certains.
J’ai vu ce film à sa sortie en 1989 il y a plus de 30 ans. Et j’étais bien jeune. J’avais été complètement happé par ce château mystérieux, ces jeux de pouvoir entre enfants et adultes. Les uns reproduisant la subordination des autres. La musique aussi a été pour moi une révélation de Prokofiev. Il faut en parler comme d’un élément primordial dans ces scènes tragiques et douloureuses. La musique tellement élégiaque de Cendrillon et la fureur d’un Ivan IV. Le jeu des acteurs enfin, décrivant deux mondes totalement insondables. Les uns ayant la chambre pour combattre et les enfants, la nature pour s’entretuer. Car il s’agit bien de jeux cruels. De soumission, d’acceptation mais surtout de fascination. C’est tout cela le film que j’ai vu adolescent. Et qui est une perle sublime dans l’univers du 7eme art.
Chef d'oeuvre incontestable des films ayant pour thème celui de l'enfance, Je suis le seigneur du château est un conte cruel bercé par la musique de Prokofiev. Refusant toute mièvrerie, Wargnier décrit l'enfance comme un moment douloureux, fait de blessures à l'âme qui empêche toute innocence. Véritable duel entre deux enfants qui luttent chacun pour leur cause et leur survie, le réalisateur, dans un style proche du gothique, imposait un style novateur dans le cinéma français. Wargnier capte à la perfection la noirceur qui peut alimenter le coeur d'un enfant. Le personnage de Thomas interprété par Régis Arpin est un modèle de froideur et de cynisme dû à une éducation rigoriste et aristocrate. Il se confronte à Charles, enfant du peuple qui souffre terriblement de la disparition de son père. Fragile et innocent, Charles débarque dans la vie de Thomas en venant vivre avec sa mère dans le magnifique château de ce dernier. Le cinéaste montre admirablement le fossé qui peut naître entre deux cultures : la culture aristocrate et la culture "prolétarienne". Entre les deux enfants, une véritable guerre éclate. Une guerre des nerfs déclenchée par Thomas qui trouve sa source dans le besoin de défendre son territoire. Thomas a perdu sa mère et ne supporte pas l'arrivée d'une nouvelle femme dans la vie de son père. En tant qu'enfant, il choisit de déverser sa haine sur son nouveau "frère". Un étranger qu'il faut détruire, car Thomas EST le seigneur du château et ne tolère pas la présence de Charles dans son monde si codifié. Grand film de la mélancolie enfantine qui montre sans détour son absence de goût de vivre, Wargnier va à l'encontre de l'image d'Epinal qui à souvent tendance à représenter l'enfant comme un être candide et ingénu. Un parti pris audacieux pour un film d'une rare profondeur. Les deux jeunes acteurs suivent la partition du réalisateur avec grande justesse et intensité. Régis Arpin dans le rôle de Thomas subjugue par la maturité de son jeu. Totalement hérmétique à la démonstration de ses sentiments les plus enfouis, il donne l'impression d'être possédé par l'esprit d'un adulte camouflé dans le corps chétif d'un enfant. Dans le rôle du père bienveillant et dépassé par les sombres évènements, Jean Rochefort fait des merveilles comme à son habitude. Dans le rôle de la mère, la subtile Dominique Blanc apporte tout son talent au film de Wargnier. Dominique Blanc, peut être la meilleure actrice française à ce jour. Je suis le seigneur du château s'insinue dans nos mémoires comme seuls les contes pour enfant (souvent psychanalytiques) savent le faire. Une véritable petite perle du cinéma français.
Un film qui gagne à être connu. Pas exempt de défauts, de longueurs, de la prétention propre à certains films d'ÔÔÔÔteur (comme d'autres vont au théÂÂÂtre) à certains égards, il n'en reste pas moins une jolie fable que l'enfance, sur la cruauté de l'enfance plus exactement, sur la façon dont le monde adulte vient déteindre immanquablement sur l'innocence de ces deux petits héros de poche qui se disputent le royaume... La lutte des classes n'est jamais loin, en filigrane mais ce qui emporte tout le même le morceau c'et la poésie de cet univers singulier,
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4,5
Publiée le 21 octobre 2020
J'ai vu Je suis Le seigneur du chateau il y a plus de 30 ans et il me semblait si réel et intense que même longtemps plus tard j'étais toujours impressionné et je ne voulais plus le revoir. Si vous le regardez vous comprendrez probablement pourquoi. spoiler: Thomas (Régis Arpin) est le fils de 12 ans d'un millionnaire qui vit dans un grand manoir entouré de bois en France. À la mort de sa mère son père engage une femme de chambre veuve pour s'occuper de tout pendant son absence. La femme amène son fils unique Charles pour vivre avec eux et espérons-le faire de la compagnie au solitaire Thomas. Le garçon riche et le pauvre deviennent ennemis dès la première rencontre. Animé essentiellement par la jalousie et la peur, Thomas décide de transformer la vie de Charles en enfer surtout après que leurs parents sont finalement tombés amoureux. Comme le titre l'indique il veut faire comprendre à l'envahisseur qui est le seigneur du château. La cruauté enfantine n'est pas ici une obsession psychotique mais plutôt un moyen de défense qui est dépassé par la suite. Pour son deuxième film après La femme de ma vie, Régis Wargnier établit un parallèle entre les jeux cruels de l'enfance et la perversité du monde adulte. Les enfants acteurs agissent avec brio à travers ce film inquiétant...
Un vrai choc à sa sortie ...il faut parti des films oubliés qu' on aimerait redécouvrir en édition DVD . Cruel et à la fois plein de vie c ' est un film intelligent et rare . Si vous avez la chance de pouvoir le voir allez y c ' est très émouvant et les jeunes enfants sont étonnants.
Jai eu du mal a accroché. Les acteurs leurs jeux sont plats trop lisses. Les enfants jouent très bien malgré tout. Mais le film je le trouve ennuyeux dans l'ensemble. Vraiment linéaire.... Et même la fin me laisse froide alors que je suis assez sensible.
Un drame sombre mais inabouti qui évoque la cruauté de l’enfance à travers la guerre que se livre deux gamins obligés de cohabiter, déclarée avec lyrisme (sur la Danse des cavaliers de Prokofiev) mais manquant de romanesque.
En voici une bien singulière pellicule ! Regis Wargnier nous y offre un regard différent sur les affres de l'enfance avec cette histoire accrocheuse dès l'entame. L'atmosphère y est particulièrement intéressante et la pincée d'onirisme apporte une touche très personnelle au métrage, bercé par une bande originale marquante signée Prokofiev. Le réalisateur nous met face à la cruauté de l'enfance et pas que celle visible mais aussi celle qui est ressentie et pour se faire il s'appuie sur deux très jeunes comédiens qui rendent une excellente copie, participants grandement à cette lourde ambiance. La réalisation est également étonnamment maîtrisée, ça manque peut-être juste un peu de punch en terme de mise en scène avec de toutes petites longueurs parfois. On profite également de jolis décors et d'un château presque inquiétant, il aurait d'ailleurs été bien senti d'en faire un personnage à part entière en le rendant bien plus mystérieux. Un petit bémol qui va de paire avec la relation entre Dominique Blanc et Jean Rochefort, trop peu approfondie et qui arrive comme un cheveu sur la soupe malgré encore une fois de belles interprétations. Je Suis le Seigneur du Château mérite vraiment d'être connu car il a bien des choses à raconter et à nous faire ressentir, un essai assez ambitieux et allègrement transformé de Regis Wargnier à mon sens.
Le scénario est très bon et le quatuor d'acteurs est excellent. La réalisation de Régis Wargnier n'est pas en reste, c'était une excellente idée de filmer la magnifique région d'Huelgoat en Bretagne comme la forêt Indochinoise (ce qui a du sens par rapport au scénario et annonce son film Indochine). "Je suis le seigneur du château" est un film touchant qui ne laisse pas indifférent. Il m'avait même marqué durablement puisque je l'avais vu en salle à l'époque de sa sortie et que j'en gardais beaucoup de souvenirs, et pour moi il mériterait d'être plus connu.
Sans doute le plus beau film de Regis Wargnier. Il y a quelque chose de majestueux dans la mise en scène, avec une photographie superbe et une bande originale grandiose. Les deux enfants, Regis Arpin et David Behar, sont troublants de vérité, et le rapport instauré entre eux est terriblement complexe. Un très bon Jean Rochefort également, et une excellente Dominique Blanc, qui apporte au film une touche de pureté et de réconfort, au sein d'une histoire difficile. Un chef-d'oeuvre.