Avis sur L'Oiseau d'argile

Film très intéressant et sensible sur la vie d'un jeune garçon au Bangladesh qui malheureusement ne m'a pas emballé. C'est fort et réaliste mais terriblement ennuyeux et les lenteurs ont fini par me déranger. J'ai bien aimé mais je ne n'en garderai pas un souvenir impérissable malgré le message fort.

J'ai trouvé L'oiseau d'argile fort réussi, à commencer par son titre qui est une jolie métaphore, explicitée durant le film lui-même. La période précédant la guerre de libération du Bangladesh, durant laquelle il se déroule, est bien décrite, et l'histoire est prenante.

Le film raconte l'histoire du jeune Anou, envoyé à la madrassa par son père, qui souhaite le soustraire à l'influence hindoue, omniprésente dans la vie quotidienne du village (notamment via les diverses fêtes). C'est, de manière plus générale, l'histoire tragique de toute sa famille qui est décrite : ses parents, sa sœur Asma, son oncle Milton...

Plusieurs seconds rôles sont particulièrement réussis, à l'image de l'oncle d'Anou, jeune idéaliste qui le corrompt très gentiment, en lui offrant des bonbons (qualifiés de "païens" par son sinistre père) ou en l'emmenant voir divers spectacles ou compétitions sportives. Sa mère également est un personnage très riche, la plus belle scène du film étant probablement la rupture, au moins verbale, entre les parents d'Anou, sa mère reprochant à son père d'avoir fait le vide autour d'elle.

Il y a dans le cinéma de Tareque Masud un petit côté Satyajit Ray, à plusieurs reprises ce film m'a fait penser à Tonnerres Lointains, chef d’œuvre de ce dernier.