"Braquage à l’italienne", c’est un peu "Ocean’s eleven" dans le sens que le spectateur est placé devant un sacré casting pour assister à un braquage audacieux. Bien sûr, ça n’égale pas le niveau atteint par le film précédemment cité, mais ce "Braquage à l’italienne" est un bon divertissement malgré le fait qu’on devine très tôt comment ça va se terminer. Donc, pour l’effet de surprise quant au déroulé et à la chute de l’histoire, on repassera. Cependant ce film n’est pas dénué d’intérêts, et ça commence dès le générique de début : on voit des croquis, des annotations, bref on devine que ce sont les préparatifs d’un casse. Bon d’accord, ce n’est pas dur puisque le titre parle d’un braquage. Mais il n'empêche que le film est rondement mené, ne perdant pas de temps à nous offrir une belle scène d’action dans le dédale offert par les canaux de Venise. De plus, la partition de John Powell colle assez bien à l’intrigue. Les comédiens ne sont pas mauvais mais ne sont pas exceptionnels non plus, seule la jolie sud-africaine Charlize Theron tire avantageusement son épingle du jeu avec son interprétation toute en finesse, sans compter qu’elle apporte un peu de glamour à cette équipe composée exclusivement de mecs dont chacun a sa propre spécialité, offrant ainsi une complémentarité indispensable à une équipe de braqueurs qui se veut efficace. Quant à Edward Norton, il campe pas trop mal un méchant plutôt fébrile qui se cache derrière un comportement de gros salopard. La réalisation de F. Gary Gray est honorable, et met en scène un scénario teinté de manichéisme. Qu’importe, la mise en scène est suffisamment efficace pour accrocher le spectateur dès les premières minutes, et cela va durer tout le long du film. Cela dit, quelques facilités scénaristiques n’ont pas su être évitées pour ne pas mourir dans une impasse. Je pense notamment à la scène de l’hélicoptère qui réagit aussi vite qu’un appareil radiocommandé, une scène selon moi mal maîtrisée parce qu’elle ne me semble pas crédible pour deux sous. Question crédibilité, il y a des choses à redire. Pas sur la question de la vengeance, renforcée par la notion de code d’honneur des voleurs, mais sur la sortie du lac gelé : pas un ne semble frigorifié par l'opération impromptue de survie du groupe ! Heureusement, ces erreurs sont suffisamment rares pour ne pas voler le statut de bon divertissement à ce "Braquage à l’italienne".