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Un visiteur
1,0
Publiée le 25 mai 2007
Le démarrage est très prometteur ; avec du recul, l'idée de départ et l'intrigue ne manquent pas d'intérêt. Mais un goût prononcé pour le racollage visuel et les idées chocs, ainsi que des choix narratifs curieux, plombent ce film finalement plus agaçant que plaisant. A vouloir avoir l'air cool...
Lorsque qu'un artiste (je regroupe par ce terme cinéastes, musiciens, écrivains, poètes...) nous livre une de ses créations, c'est qu'il a forcément quelque chose à nous dire, qu'il a éprouvé un besoin irrépressible de prendre la parole. Ainsi peut-on légitimement penser que les productions audiovisuelles actuelles venant des pays du "Sud" ont en général plus de facilités à nous montrer quelque chose d'intéressant. Pourquoi ? Du fait de la complexe et parfois chaotique situation économique, sociale et politique du pays où le long-métrage a été tourné. Il y a en effet probablement plus à dire sur les favelas Brésiliennes que sur les chics restos Parisiens, ne trouvez-vous pas ? A armes égales, un polar bien fichu pourra plus ou moins densifier un double-discours selon le contexte dans lequel il a été tourné. Voilà pourquoi un thriller à priori banal (mais bien fait) comme "O invasor" possède un fond certain : hormis son suspense et son intrigue, il décrit également la vie de quartiers pas franchement pacifiés et s'attarde sur le mode de pensée dominant de cette gigantesque jungle urbaine... Certes, l'analyse est très synthétique et ses revendications (perceptibles à travers des morceaux engagés de Rap et de Punk) ultra-classiques... N'empêche qu'au lieu de suivre le film la tête ailleurs, on y pose un regard nettement plus attentif. La mise en scène très brute (caméra à l'épaule, montage parfois saccadé, image graineuse, etc...) lui donne une certaine crédibilité en terme de réalisme, de même que l'interprétation spontanée d'acteurs souvent à la limite de l'improvisation. Sinon, les rebondissements sont tout sauf téléphonés, la fin convaincante, la tension omniprésente, le comportement des personnages souvent imprévisible... Bien sûr, "O invasor" ne casse pas des briques, ne réinvente pas le cinéma : c'est "seulement" un très bon essai de genre (paradoxal ?) possédant une dimension sociale passionnante. Pour les nerveux et les rageurs qui aiment les films directs.
Un petit thriller tape à lil où il ne se passe pas grand choses. Son seul et unique intérêt et de nous faire découvrir le Rio underground, mais ça ne fait pas un film.
Début très convaincant mais au milieu du film grosse baisse de régime! La réalisation ne suit plus et s'égare dans des pseudo expérimentations. Encore plus grave, il n'y a plus de scénario, toutes les 15 minutes une scène de sexe, des injures, de la violence, mais pourquoi? On ne comprend même pas les révélations du film! Bref visionnable mais décevant. Pour voir le Brésil au sommet de sa forme, matez Citade De Deus, là on s'attache au perso et on applaudit à la fin!
Dans la généalogie du renouveau brésilien, O Invasor précède les futurs rejetons que sont Tropa de Elite et Cidade de Deus. Et si vous le voyez après ces deux derniers, il est probable que vous le trouviez un peu falot. Mais l'intrigue, le remarquable jeu des acteurs, et une réalisation que d'aucuns ont qualifié de clipesque, n'empêche pas de broder un scénario enlevé pour un dénouement sans sauvetage. O Invasor vous invite à pénétrer un monde de corruption, qu'on ne quitte pas sans y laisser son âme.
Ajoutons qu'il a obtenu le prix de la mise en scène du festival de Sundance 2002, et que l'un des protagonistes et auteur de la bande son, le rappeur Sabotage est mort peu après le tournage et la promotion du film. Un autre rappel de la Zona Sul. Petit rappel à certains: L'intrigue du film se situe à Sao Paulo, non Rio.