Je ne connaissais pas ce John Wayne. Un western de facture moderne dans la mesure où l’action se déroule en 1909 avec la présence de l’automobile et d’une moto. John Wayne-le-conservateur préférera poursuivre à cheval les brigands qui ont enlevé son petit-fils. Un de ses fils conduit une moto ; sa scène m’a paru stérile pour ne pas dire ridicule spoiler: avec ses allers-retours dans le camp des malfrats emmené par Richard Brook, échappant étrangement aux balles qui le visaient. Il finira par se crasher !
Une séquence à rien ? Pas sûr. Le réalisateur me dit en substance que le progrès motorisé a encore du chemin à faire pour trouver sa place dans les westerns !
Cela dit « Big Jake » n’a pas trop mal vieilli spoiler: hormis la scène de tuerie dans le ranch commandé par Maureen O’Hara. On y voit des personnages riposter face aux hommes de Richard Brook de façon empruntée, maladroite, naïve. Sans compter le sang ketchup quand on pensait à l’étaler.
Autrement, le récit tient bien la route avec un John Wayne (à cheval) fidèle à lui-même. On n’en oublierait le nom de son personnage : Big Jake. Une nouvelle aventure de Big John Wayne suffit…
Dans « Big Jake », la tradition s’oppose à la modernité. L’automobile et la moto viennent ici concurrencer le cheval et le Duke n’est pas peut fier de démontrer que le papy qu’il est en a encore sous la botte. Un western moyen non dénué d’humour, de fusillades et de violence.
Western tourné au tout début des années 70, mais avec le parfum des années 50; comme tous les westerns que Wayne a tournés à cette période, notamment ceux réalisés par Andrew Mc Laglen ou Burt Kennedy. Donc, nullement question ici du désenchantement ou de la mélancolie propre à cette époque de la contestation, de l'effondrement du rêve américain et de la contre culture. Un peu beaucoup d'humour qui empêche de regarder celà d'une manière vraiment sérieuse. Le moment le plus marquant est la scène d'ouverture avec la présentation en voix off d'une galerie de méchants rarement égalée au cinéma. Procédé un peu analogue à celui employé par Roger Corman pour son AFFAIRE AL CAPONE.
Voilà un film produit par la famille Wayne et réalisé tant bien que mal par un George Sherman à la santé déclinante. On dirait un travail d'amateurs, réalisé dans une école de cinéma et sur un scénario repris des films des années 50. Les dialogues sont cruellement plats, parfois ridicules (en tout cas en version française). C'est presque saugrenu d'y voir le grand John Wayne qui aide malgré tout le spectateur à tenir jusqu'à la fin.
Production familiale de Michael Wayne, fils de John, auquel participent aussi Patrick et Ethan, deux autres de ses fils. J’ai bien aimé le début qui situe le contexte et le contraste civilisationnel entre l’est et l’ouest américain, puis décrit un ranch prospère. La suite se dilue dans un mélange des genres raté à la gloire du maître (John) qui fait son numéro habituel puissance 4. Le résultat est un western totalement prévisible, tardif puisqu’y apparaissent – sans intérêt particulier - les premières automobiles, au scénario bâclé et à l’humour épais.
Depuis le début des années 60, on constate que John Wayne joue principalement dans des westerns plutôt moyens qui tournent autour de sa personnalité, avec un jeu d’acteur plutôt stéréotypé et convenu. Tout comme « Le grand McLintok » (1963) ou « La caravane de feu » (1967), « Big Jake » (1971) met en valeur l’immense acteur. Dans ce film, on retrouve une fois de plus une de ses partenaires de choix, Maureen O’Hara. On retrouve également dans le film des « fils de » (Patrick Wayne et Christopher Mitchum). La première scène, violente à souhait, pose le film. Mais il va progressivement perdre en intensité. Le combat final, intense et soutenu, parachève l’histoire et offre un dénouement heureux. Richard Boone est un excellent méchant, froid et cynique. Bruce Cabot joue l’Indien de service plutôt maltraité (la scène à l’hôtel et plus encore). « Big Jake » est un bon film d’action, assez inégal et divertissant ; guère plus. Retrouvez mon amour du Far West dans le roman WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU - Eds VERONE - TOME 1.
Un john Wayne vieillissant dans le rôle d'un vieux pionnier de l'ouest, une très bonne peinture de l'ouest sauvage face à la modernisation, un des rares western ou le Duke affronte des "vrais méchants" avec à leur tête un inquiétant Richard Boone. On retrouve dans ce film Maureen O'Hara, ainsi que Patrick Wayne, Christopher Mitchum et Bobby Vinton dans le rôle des trois fils de John Wayne.