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BlindTheseus
298 abonnés
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5,0
Publiée le 10 juillet 2009
Un commerce malhonnête même pas égalitaire, des vols, une confiance béate dans l'avenir, des gens incapables de tout changement et ne s'exprimant que de façon grégaire, un bel éventail de ploucs moyens pleutres et stupides (et encore + idiots que le patriarche): tout pour plaire.
"La famille, c’est comme la merde : plus c’est proche et plus ça pue": le ton est donné dès le début du film par le génial Nino Manfredi, patriarche radin, aigri et acariâtre d'une famille nombreuse dans un bidonville romain. La crasse n'est pas seulement installée dans l'environnement de cette famille populaire, elle est présente dans l'esprit de chacun des membres de la famille. Seuls les enfants, innocents et non corrompus, sont épargnés par les bassesses du monde adulte. Cependant, le film est un peu long à s'installer et manque de rythme; il prend tout son intérêt lorsque l'idée de vengeance naît chez les uns et les autres. Humour noir, trouvailles (les enfants parqués), scènes mythiques (le banquet familial)... "Affreux, Sales et Méchants" est un peu le pendant de "La Grande Bouffe" de Marco Ferreri: immondice, morbidité, rire gras et jaune...
Brutti, Sporchi e Cattivi est la preuve indéniable que les Italiens sont bien les maîtres dans l'art de se moquer d'eux-mêmes. Cette plaisante faculté de l'esprit a permis aux années 1960, en parallèle de l'émergence ou de la confirmation du talent de grands cinéastes tels que Fellini, Antonioni, Rosi, Visconti ou Pasolini, de voir arriver sur les écrans une série de comédies formant le mouvement de la grande comédie italienne grâce entre autres à Monicelli ou Risi. Quelques années plus tard, Ettore Scola à son tour enfantera des comédies féroces dont Affreux, sales et méchants est un exemple parlant. En effet, en dépeignant avec un réalisme déconcertant les moeurs plutôt dissolues de cette famille vivant dans un bidonville, Scola parvient, eu travers d'un sujet hautement politique à procurer quelques fous rires bien sentis, un rire jaune car il masque aussi bien la pauvreté révoltante dans laquelle cette famille vit, mais aussi le peu de sens moral dont ils font preuve. Car Scola ne fait rien pour la rendre sympathique, cette petite tribu. Dominée par un patriarche acariâtre, aigri, paranoïaque et très porté sur la chose (Nino Manfredi est vraiment bluffant), toute cette famille va chercher tout au long du film à lui dérober sa fortune. Et tous les moyens semblent bons : entre un fils (pas si) travesti (que ça), un autre qui tente de lui extorquer de l'argent pas les bons sentiments, une belle-fille nymphomane modèle pour magazines masculins et bien d'autres encore, la galerie de portaits est on ne peut moins élogieuse. Rarement une comédie se sera permise d'être aussi subversive et immorale, et c'est jubilatoire. On ne s'ennuie pas une seconde et on se plaît à se dire qu'on a de la chance de ne pas les connaître. Résultat : une comédie acerbe, satirique et engagée enlevée et très drôle. Très réussi.
Affreux,sale et méchant, voila trois très bons adjectifs qui qualifient le film,par un manque cruel au niveau du scénario,on est prêts a dormir dessus.Pitoyable.
Tout est dans le titre, ils sont sordides, et on explose de rire, sacrés italiens, drolement doués pour nous parler de leur societé, chapeau Scola et Manfredi.
L'équilibre est trouvé entre la farce "bête et méchante" très noire et le tableau bien documenté du quart-monde. E. Scola n'a pas réussi tous ses films (dans mon souvenir "La nuit de varenne" est un pudding de commande vraiment indigeste) mais en l'occurrence il a réussi un modèle de comédie italienne.
Une comédie satirique grinçante et corrosive, souvent drôle, en dépit de sa description réaliste et tragique de la misère d'un bidonville romain. Pour Scola, qui alterne entre ironie et gravité, mieux vaut en rire. Nino Manfredi est grandiose, à la fois odieux et pathétique, hilarant et émouvant.
Un film au titre plus évocateur, cela n’existe pas. En quelques minutes, Ettore Scola va nous faire regretter de s’être aventuré dans ce bidonville de la banlieue romaine. Giacinto, père tyran et avare, règne en maître au sein de la famille. Pourtant, il ne peut s’empêcher de se sentir menacé, possédant avec lui un million de Lires suite à un accident de travail, ses enfants essaient par tous les moyens de les lui dérober. Entre complot, machination, empoissonnement, mensonge, … rien n’y fait, il ne lâchera pas un centime ! Deux ans après Nous nous sommes tant aimés (1974), Ettore Scola nous bluffe durant près de deux heures, avec ce chef d’œuvre absurde et grossier. Affreux, sales et méchants (1976) alterne avec humour et méchanceté, gentillesse et grossièreté, le dégoûtant et l’absurde. Un film hors norme, que l’on a rarement l’occasion de voir. On fera néanmoins, un certain rapprochement avec Chat noir, chat blanc (1998) de Emir Kusturica, ne serait ce, que par son côté extravagant et insensé. Signalons en plus de cela, que Ettore Scola s’est vu remettre lors du 29ème Festival de Cannes, le Prix de la Mise en Scène pour ce film !
Documenté et donc réaliste, ce film d’Ettore Scola ayant gagné le prix de la mise en scène à Cannes en 1976 est une petite perle d’humour noir, de méchanceté et d’immoralité dans laquelle Nino Manfredi s’en donne à cœur joie en vieux patriarche tyrannique et mauvais. Porté par un scénario vraiment intelligent, des dialogues cinglants et des personnages tous aussi barrés les uns que les autres, cette comédie italienne vaut plus qu’un simple détour tant elle est riche dans son message (notamment lorsque le Vatican apparaît en arrière plan). On sait maintenant où Bernie Bonvoisin a trouvé son inspiration pour son très fort Les Démons De Jésus...
Un grand film à l'ironie mordante...C'est la première fois que je vois un film d'Ettore Scola, et je ne suis pas déçu. Nino Manfredi joue impeccablement son rôle de père de famille odieux, sorte d'Harpagon sans scrupules qui possède un magot important, convoité par le reste de la petite tribu. Un jour, les différents personnages tentent de l'empoisonner...Mais le bougre est coriace ! Après une scène d'ouverture hilarante, on assiste à la description des bidonvilles du sud de Rome, un portrait décapant de cette vie misérable . Il est intéressant de voir que le cinéaste italien n'a pas cherché à embellir hypocritement le prolétariat, il le montre tel qui est réellement ( c'est à dire affreux sale et méchant ). Le film devait à la base s'ouvrir sur une préface de Pier Paolo Pasolini, mort quelques temps auparavant. Ettore Scola s'affirme comme étant un grand réalisateur ( il me tarde de découvrir Nous nous sommes tant Aimés ou encore Le Bal...). Si vous souhaitez passez un agréable moment, regardez ce film qui n'a pas son pareil pour dépeindre la médiocrité et la mesquinerie du genre humain. Très drôle.