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Un visiteur
4,5
Publiée le 3 janvier 2017
Ils sont affreux, ils sont sales, ils sont méchants... tous tant qu'ils sont, toute la smala de crevards dans leur bidonville de miséreux, toute la misère humaine dans sa crasse, ses bas instincts et ses coups les plus bas ! tous à comploter pour voler le patriarche salopard alcoolique...
Ettore Scola signe son second meilleur film après Nous nous sommes tant aimés avec dans cette "épopée" l'un de ses acteurs fétiches, l'incroyable, l'impérial Nino Manfredi, proprement stupéfiant, éblouissant ici !
C'est presque un documentaire, effarant, mais pas tout-à-fait ; c'est un drame, un mélodrame même et certains (réalisateurs) y trouveraient amplement matière à faire pleurer les violons de toutes parts, à dignement s'apitoyer et à se révolter la main sur le coeur.
L'approche de Scola est différente et d'ailleurs conforme aux canons du meilleur cinéma italien : elle est satirique, tragi-comique, comico-dramatique et cruelle, si cruelle que le film n'a pas de fin en soi, pas de fin "satisfaisante" qu'elle soit belle ou mauvaise... il s'agit sans doute du seul reproche que l'on pourrait faire au film.
Plein d'ironie cinglante et impitoyable, le film dénonce, il déride les zygomatiques, il provoque sans cesse et en même temps reste fidèle à une réalité crade et sinistre qui revient comme le reflux d'une marée nauséabonde, inexorable.
La musique d'Armando Trovaioli qui avait travaillé également sur NNTA sert adroitement le film, illustrant un peu plus l'inéluctabilité de la misère froide et dégueulasse dont on rit sardoniquement, car comme l'a dit Dante Alighieri "ris si tu le souhaites".
Enfin, cet Affreux, sales et méchants sonne comme un chant du cygne du cinéma italien, lequel a certes connu des déboires auparavant mais ne produira plus d'ici la fin des années 70 de tels chef-d'oeuvres à l'avenir.
Affreux, sales et méchants est un étrange film et je ne sais pas trop quoi en penser. Les acteurs sont plutôt bons. L'histoire est assez marrante (un vieux père de famille tellement immonde et paranoïaque qu'il instille lui-même l'envie dans sa famille de lui voler l'argent). Après, le problème, c'est que tous les personnages sont infects (et leur crasse est même dérangeante) et je ne me suis accroché à aucun d'eux. Ça se regarde, mais il y a mieux parmi les classiques italiens.
Affreux sales et méchants est une de mes plus mémorables découvertes cinématographiques. Il est passé à la télé un soir où mes parents étaient sortis et je ne suis pas sûre qu’ils m’auraient laissé le voir s’ils avaient été là. Pourtant, j’ai été captivée. Je crois que c’est grâce à ce film que j’ai découvert la puissance de la fiction. Affreux sales et méchants se déroule dans un bidonville romain des années 70 . Un endroit tel qu’il y en avait dans toutes les capitales européennes à l’époque. A travers le quotidien de Giacinto Mazzatella, qui cache un magot de 1 million de lires dont il ne veut pas faire profiter sa famille qu’il déteste et qui le lui rend bien, c’est de pauvreté qu’il est question ici...
Ce film est une épreuve tant sa laideur est appuyée. Des personnages affreux, des scènes sordides, des gros plans en pagaille assez dégoutants. C’est assez abject et une utilisation du vocabulaire exécrable. C’est une peinture assez piteuse de la condition humaine. On a quand même le droit à une petite scène romantique qui ne dure que 2 minutes qui rend le héro humain parmi les hommes mais on quitte vite ce monde pour retourner comme le dit la nouvelle femme « chez les sauvages ». Assez dérangeant quand même.
Affreux, sales et méchants est un film qui porte bien son nom! Ce long-métrage de Ettore Scola nous vivre avec une famille dans un bidonville de Rome où chacun tente de voler l'immense magot du père de famille. Bien que la réalisation ne soit pas très originale et assez plate, le scénario est excellent et les dialogues sont truffés de répliques cultes avec un humour noir assassin. Les décors ne sont pas très variés mais sont baignés par une très belle lumière, le montage est efficace et la musique agréable. Les acteurs sont tous excellents et interprètent leur personnage de façon admirable. Ce film a su ouvrir la porte à un nouveau genre de comédie très répandu aujourd'hui mais on comprend facilement pourquoi le film a fait scandale à sa sortie! Un film culte à voir et à revoir.
Je suis pourtant amateur d'humour trash mais là j'ai pas ri une seule fois. Amuser la galerie avec les miséreux je trouve ça aussi désopilant que les blagues sur les somaliens.
"Affreux sales et méchants" réussit un exploit quasiment unique dans l'histoire du cinéma en ne montrant que des personnages ignobles. Le film va très loin en enchaînant les situations sordides férocement drôles, mais dramatiques aussi. Car finalement on sait bien que de tels individus existent et que Scola ne fait que les condenser dans une même "tribu". On peut se demander alors ce que cherche Scola : faire de la provocation gratuite en se moquant des pauvres, ou alors critiquer un système qui produirait de tels monstres d'immoralité ? Je penche évidemment pour la deuxième solution, et pour moi cette réponse se trouve dans les longs plans sur les enfants aux regards innocents et dans cette terrible scène finale de la petite fille spoiler: - elle est maintenant enceinte... et on imagine bien ce qu'il s'est passé - qui vient condamner sans appel les conséquences de l'indigence et de la misère sociale.
Une famille de dégénérés, voleurs, bandits et immoraux autour d’un patriarche aux accents de « L’avare » ; ce sont eux les pauvres vivant dans un bidonville de Rome affublés de ces trois qualificatifs sonnant comme une provocation. Mais Ettore Scola veut montrer par là que tenir les gens à l’écart du progrès et en marge de la société ne créé que frustration. Il se démarque de son aîné Vittorio De Sica, du néo réalisme italien et de la bienpensance catholique. La pauvreté ne fait pas naître l’abnégation. Au revoir le manichéisme, et non, les pauvres ne sont pas forcément gentils ; ils sont à l’image des conditions de vie que leur impose la société. Scola vote alors pour la fable crasseuse pamphlétaire dirigée contre le gouvernement italien qui a laissé prospéré ces bidonvilles. 800.000 personnes vivaient encore dans ces conditions au début des 70’s ; et Scola dit au bourgeois : s’ils sont affreux sales et méchants c’est de votre responsabilité. Il n’y met pas trop les formes en choisissant la comédie outrancière. Son film sera un vrai bide commercial. Aujourd’hui il est un film phare de la comédie italienne. A sa sortie, il reçu le Prix de la mise en scène à Cannes en 1976. Et ce prix vient saluer le travail d’orfèvre d’Ettore Scola. Dès la scène d’ouverture, il concocte un plan séquence virtuose. On est dans la maison, enfin la seule pièce où vit le vieux, sa femme, leurs 10 enfants avec leurs conjoints et les petits enfants ; la caméra tourne dans cet espace où tout le monde dort, s’occupe des bébés, font l’amour,… On est tout de suite plongé dans cette réalité puis une jeune fille aux bottes jaunes ; première levée va chercher l’eau à la fontaine. Le même plan virtuose clora le film à deux détails près ; ils seront 40 au lieu de 20 dans cette bicoque et la fille aux bottes jaunes ne sera plus tout à fait la même. Scola brise tous les tabous de la bienpensance durant ce film ; et avec la parabole finale autour de la fille aux bottes jaunes, il franchit une limite morale dont on pensait être épargné… Le sort des enfants. En effet l’enfance semblait préservée jusqu’à ce final. Mis sous grillages semblable à une prison ; les enfants sont en fait en sécurité derrière ces barrières. Déposés là comme à la crèche pendant que les adultes se préparent dès le matin à aller bosser ; enfin effectuer leurs rapines, se prostituer,… Et puis les comédiens sont inénarrables avec un Nino Manfredi donnant une épaisseur hors norme au chef de famille. Le reste du casting est composé de comédiens de théâtre mais aussi d’habitants de bidonville aux trognes improbables. Giacinto (Nino Manfredi), en parfaite inadéquation avec la société, sans véritable évolution psychologique au cours du film ni prise de conscience, semble bien un héros burlesque, à l'instar de Charlie Chaplin ou de Buster Keaton par exemple. Un grand moment du cinéma italien… Mais faut pas craindre, c’est « No limit » et bien dans l’esprit des seventies.
Bon, ce film porte bien son titre. On va y suivre une famille de résidents de bidonvilles beaufs, idiots, haineux et tous plus répugnants et antipathiques les uns que les autres. Scola réussit à ne jamais tomber dans la complaisance ou la surenchère avec ce film et c'est probablement ce qui fait sa principale force. Le propos est simple Scola dénonce sans concession la bêtise due à l'ignorance. La mise en scène est très réussie, la BO accompagne bien le film et les acteurs sont tous bons, là-dessus rien à dire... Toutefois, car oui, il y a un (gros) toutefois, je n'ai vraiment pas accroché au film. La raison est simple : j'ai énormément de mal à m'intéresser à un film dans lequel tous les personnages me dégoûtent et ne m'inspirent ni empathie ni fascination. De ce fait j'ai trouvé le métrage longuet et un peu mou du genou... Disons qu'à part quelques scènes il ne se passe pas grand chose, ça tourne un petit peu en rond. On m'avait "vendu" le film comme une comédie, et je n'ai vraiment pas l'impression que ça en soit une. C'est certes cynique et corrosif, mais jamais Scola ne semble vouloir faire rire. Donc voilà, je n'ai pas détesté ce film, je pense qu'il mérite plus que la moyenne, mais je n'ai pas spécialement adhéré au délire. Dommage.
Le film est une "comédie dramatique". Pour la comédie, on repassera. C'est bien trop outrancier pour que l'on rie. On est plus dans le drame : les personnages sont dans la fange et s'y complaisent : couardise, fainéantise, luxure, violence, délinquance, bêtise : ils ont toutes les tares ! Le plus dramatique reste la conclusion du film : spoiler: lorsque l'on voit que la nouvelle génération, celle dont on pouvait espérer un renouveau car elle était la seule à bosser, tombe dans les mêmes errements : la misère appelle la misère !
Ce qui frappe en premier lieu, en revoyant ce film, c'est son côté politiquement incorrect, cette audace outrancière propre aux comédies italiennes des années 1970. Toujours désireux d'offrir un autre regard sur la société italienne, Ettore Scola plonge dans le monde miséreux des bidonvilles de banlieue (ici à Rome). Une plongée sans concession, sans filtre. On est loin des représentations clichés de la pauvreté, qu'elles soient idéalisées (ah... la dignité des pauvres), condescendantes ou tout empreintes d'un pathos mélodramatique. Le film porte bien son titre. Les personnages sont effectivement affreux, sales, méchants. Et le scénario y va gaiement en matière de vulgarité, de violence, de bêtise crasse, de sexualité débridée. Alors, qu'y a-t-il derrière ce grand spectacle de beauferie trash ? D'abord la critique du phénomène d'exclusion sociale qui mène à cette marginalité bordélique et immonde. Ensuite la mise en lumière des laissés pour compte de la société, d'une réalité que l'on ne souhaite pas voir, mais qui coexiste avec d'autres réalités plus reluisantes. La vue sur la basilique Saint-Pierre, au loin, est bien ironique. Mais il semble y avoir aussi, derrière le burlesque vachard et l'humour noir d'Ettore Scola, un constat désespéré face à la capacité de ces communautés pauvres à cultiver en vase clos le même bouillon de bas instincts, à reproduire les mêmes cercles vicieux, à s'autoreproduire... Le dernier plan sur la jeune fille enceinte est ainsi déprimant. Cela dit, c'est bien la truculence qui imprègne l'essentiel du film. Une truculence savamment mise en scène. Le début est génial : plan-séquence de nuit, dans un taudis, entre les corps enchevêtrés des membres d'une même famille, toutes générations confondues, jusqu'au patriarche qui sort un fusil de son lit ! La suite donne à voir, de façon chorale, toutes sortes de personnages interprétés par des acteurs non professionnels pour la plupart, issus eux-mêmes de bidonvilles. Mention spéciale à la grand-mère qui apprend l'anglais devant sa télé. Ça braille, ça jouit, ça cogne tous azimuts. Avec un point d'orgue : le fameux banquet vengeur, filmé comme un règlement de comptes de western. Alors bien sûr, ce film féroce et naturellement peu ragoûtant ne plaira pas à toutes les sensibilités, mais il reste assez extraordinaire dans l'histoire du cinéma, comme tableau social et comme tableau familial. "La famille, c'est comme les bottes. Plus c'est serré, plus ça fait mal !"
J'ai deux lectures de ce film. D'un côté Affreux Sales et Méchants est un film-réaction à la mort de Pasolini. En effet, ce dernier devait réaliser le prologue de ce qui devait être à la base un documentaire sur les bidonvilles romains. Pasolini s'est toujours revendiqué d'être du côté des pauvres, qu'il considérait épargnés de la corruption de l'âme. Mais il était parmi eux l'homme de pouvoir, par son statut social et son argent, pouvoir qu'il exerçait notamment en rétribuant des prostitués. L'un deux l'a tué en 1975. Le personnage de Manfredi, bien éloigné du génie de Pasolini, incarne pourtant lui-même un homme puissant (par son argent) et lui-même « assassiné » par des représentants de l'extrême pauvreté. Dans le film, la coupole de St Pierre de Rome est toujours au-dessus des personnages comme un symbole de leur « innocence » tout comme la musique sacrée de Bach accompagnait les protagonistes d'Accatone. Il me semble inimaginable que ces coïncidences soient infondées. Je pense que Scola a voulu condamner d'une part l'assassinat de Pasolini et d'autre part l'idéalisation du caractère sacré des petites gens. D'un autre côté, le film n'est absolument pas un film politique. Il est plutôt un film ontologique sur un certain nombre de défauts inhérents à l'humanité et qu'on devrait combattre pour mieux vivre ensemble. L'avarice du grand-père, la jalousie de la famille, la luxure exercée comme la possession d'un corps par un autre. Il n'est pas non plus une comédie, mais il relève de la tragédie grecque. Il n'est pas lisse mais dérangeant. Tous ces éléments font qu'à mon sens il s'agit d'un film important.
C'est au cœur d'un bidonville du Rome du début des années 1970 qu'Ettore Scola nous entraîne avec "Affreux Sales et méchants", son cinquième film. Il nous fait suivre la vie d'une famille tournant autour d'un patriarche borgne et tyrannique qui possède une liasse d'un million de lires...
Scola nous immerge dans ce bidonville romain et met en scène une chronique de cette famille où ils vivent tous les uns sur les autres, entre pauvreté, gueulerie, haine, prostitué, crasse ou encore bagarre, le tout sous l'autorité d'un patriarche borgne qui ne pense qu'à sa liasse de billets et croit que l'on veut lui voler. Oscillant entre comédies, satire et véritable tragédie familiale, Scola maîtrise son sujet à merveille, dans un style parfois proche du documentaire où il pose sa caméra et observe les moments de vie de cette famille, notamment lors de la première partie du film, avant que le patriarche ne tombe amoureux.
Finalement Scola justifie son titre à travers la virulente description quotidienne de ce bidonville. Il met en scène des rejetés de la société, la misère dans ce qu'elle a plus de dégradante et grossière, tout est affreux, sale et méchant, que ce soit les personnages ou l'environnement autour. Il ne cherche pas à embellir quoi que ce soit (ce serait même le contraire !) mais pose juste sa caméra. Il montre des choses qui devraient être choquante de manière tout à fait banale et met en avant la nature humaine dans ce qu'elle a de plus bestiale, tels la jalousie, la haine, la cupidité, "l'amour"...
Scola orchestre son récit avec brio et ne tombe pas dans la lourdeur ou les excès malvenus. Il livre finalement une tragédie noire autour d'une famille nombreuse où chacun cherche à récupérer le magot du patriarche avec ses séquences d'humours noirs qui marchent à merveille ainsi que plusieurs riches idées très bien exploitées, tel le "lavage d'estomac" ou les dialogues crus entre les personnages. Les interprètes sont formidablement naturels et rendent cette chronique plus vraie que nature.
Prix de la mise en scène au festival de Cannes 1976, cette chronique d'une famille représentant la noirceur de la nature humaine et les laissés-pour-compte de notre société ne manque ni de maîtrise, ni d'humour et ni de tragédie.
Une peinture burlesque de l'Italie des bidonvilles des années 70. On y découvre une critique de la société à travers cette (grande) famille italienne qui vit avec le strict minimum (voire en dessous). La famille est composée de tout ce qu'on trouve ans la société: un transexuel, un chanteur, une prostitué, une ouvrière, un coiffeur, etc... Tout y passe. Le titre décrit très bien l'atmosphère du film: il est crade, dégueulasse, sale. Les actions des gens sont sauvages, on ne trouve que peu d'humanité à travers les personnages qui se battent, se frappent, se tirent entre-eux. Et les insultes fusent aussi. Malgré cela ils dorment sous le même, car ceci reste la famille, on ne l'a pas choisie. Ce film est bon, voir excellent car il dépeint une réalité avec ses personnages à caractères prononcés mais toujours intéressants. Je salue ce film qui est bien fait, belle interprétation d'une réalité très triste.