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Pierre Lecomte
52 critiques
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4,0
Publiée le 13 janvier 2015
Chef d oeuvre : rien que pour le travelling de Kirk Douglas dans les tranchés ! Les images sont surprenantes, belles, dures, blanches.... mais que le film et le sujet sont noirs.
Stanley Kubrick nous livre là un chef-d'oeuvre, un moment de cinéma très fort émotionnellement, qui laisse une trace. Il parvient à garder le spectateur proche du film, et à lui faire traverser les émotions et les sentiments de chacun dans un moment de cinéma poignant. Le sujet est intéressant et les scènes, quelles qu'elles soient, sont parfaitement jouées. Kubrick nous montre des moments d'histoires que l'on connaît peu. Kirk Douglas est au sommet de son art, les acteurs collent très bien à leurs personnages, et le scénario est brillant. La fin est magnifique, poignante, et l'on sort de cette heure et demie de cinéma exquis complétement chamboulé par une telle oeuvre.
Inspiré de l'affaire des caporaux de Souain, quatre soldats français fusillés pour l'exemple lors de la Première Guerre Mondiale (et réhabilités plusieurs années après), Les Sentiers de la gloire est un film d'une très grande maîtrise. Avec le grand Stanley Kubrick aux commandes, rien d'étonnant. Connu pour son très grand perfectionnisme, sa mise en scène est juste parfaite. A travers le portrait d'un général idéaliste merveilleusement incarné par Kirk Douglas, le cinéaste américain – qui nous apprend au passage que les Poilus s'exprimaient au sein des les tranchées dans un Anglais courant, étonnant n'est-ce-pas ? – nous dépeint les coulisses peu reluisantes de l'armée. De l'armée française en l'occurrence, mais en fait de toutes les armées du monde. Ici tout n'est qu'ambition personnelle, et les officiers n'ont que peu de scrupules à envoyer leurs soldats à l'abattoir pour une promotion. L'un des principaux officiers ira même jusqu'à ordonner de bombarder ses propres troupes afin de les « motiver » à aller au front. 30 ans avant Full Metal Jacket, Kubrick semblait donc déjà ne pas porter l'armée dans son cœur.
La guerre est le thème le plus souvent abordé par Stanley Kubrick, lui qui pourtant s'est essayé à quasiment tous les genres. Et c'est avec "Les Sentiers de la gloire" qu'il aborde pour la deuxième fois ce thème. Et pour ce deuxième essai, Kubrick s'en sort plutôt bien et parvient à contenter les spectateurs que nous sommes. Dans ce film, le futur réalisateur de "Shinning" ne va pas nous offrir un film avec de grands affrontements sanglants, des soldats qui se tirent dessus et s'affrontent à mains nues dans la boue et les viscères. Non, dans ce film, Kubrick va se concentrer sur un aspect plus "politique" de la guerre, loin du no man's land. On va suivre le parcours d'un colonel lors de la Première Guerre mondiale qui va recevoir l'ordre de mener l'assaut contre les allemands pour prendre une position stratégique appelée "la fourmilière" bien que cela semble très compliqué. Sauf qu'au moment d'attaquer, une partie de l'escouade, voyant leurs camarades tomber comme des mouches devant cette "fourmilière", refuse d'y aller... Là où le film impressionne, c'est par sa critique de la guerre, et plus particulièrement de ceux qui donnent les ordres sans jamais aller sur le front. Ces gens là ne comprenaient pas où se cachaient volontairement la vérité. Cette effroyable vérité de la vie abominable que menaient les soldats dans les tranchées. Ces soldats qui étaient purement et simplement envoyés à l'abattoir par des hommes pour qui seul la victoire comptait. Et lorsque les soldats n'obéissaient pas, les hauts gradés les punissaient de ne pas être aller se faire tuer (chercher la logique...). Kubrick va profiter de ce film, qui est l'adaptation d'un roman éponyme, pour critiquer la justice martiale instaurée pendant la guerre pour juger les soldats. Il nous livre alors une grande œuvre dramatique, où de nombreuses conséquences et absurdités de la guerre sont exposées, notamment l'impact d'une telle barbarie et idiotie sur la vie de pauvres innocents. "Les Sentiers de la gloire" est donc l'une des premières œuvres de Kubrick et également l'une des meilleures. Il réitérera cette performance mais en mieux avec "Full Metal Jacket" qui sortira précisément 30 ans plus tard.
Il est simplement dommage que de telles excellentes intentions soient desservies par des fautes indignes d'un réalisateur consciencieux. Non Monsieur Kubrik, on ne rend pas la justice en France comme on la rend en Amérique (même si ça se revient souvent au même). Quant à la longueur de la dernière scène elle devient lourdeur (ce qui constitue un joli paradoxe géométrique)
Même à ses débuts, Kubrick avait déjà un talent indéniable. Au delà d'un film, il nous propose un véritable témoignage poignant et tristement réaliste sur l'absurdité de la guerre mais surtout sur la cruauté de l'armée française durant la guerre des tranchées. La photographie et la réalisation en noir et blanc sont superbes donnant un véritable cachet et poussant le réalisme et l'immersion encore plus loin. Le réalisateur nous offre des plans et des séquences splendides, accompagnés par une musique militaire très bonne, et notamment une scène de fin des plus cultes où l'homme est montré sous ses deux facettes, de la plus touchante à la plus sombre et perverse. Ce film est un véritable plaidoyer contre la guerre et sa hiérarchie et Kubrick n'est pas tombé dans le piège du misérabilisme en nous montrant son aspect sordide mais aussi le plus beau : on suit un général abruti par la guerre mais aussi un colonel vaillant et humain (Kirk Douglas est très bon en tant que colonel Dax) et bien sûr la scène de fin est un très bel exemple également. En résulte, un excellent film, mais surtout un très beau témoignage de cette absurdité de guerre.
Le film est court, mais je peux vous dire qu'il remue les sens. L'idée qu'il est tiré de faits réels glace le sang et on ne reste pas insensible face au sort de ses pauvres soldats qui se jettent dans la gueule du loup pour gonfler la gloire de supérieurs sans scrupules. Kirk Douglas est bien investi dans son rôle mais les autres ne sont pas en reste non plus, notamment George Macready dans son personnage de Général Mireau, une vraie tête de salaud. Kubrick nous concoctent une mise en scène des plus virtuoses : Explosions, bruitages, musique, tensions, tristesse, cruauté, tout est là...Du vrai grand cinéma.
Quelle deception !!! Film de guerre, oui les dix premières minutes, avant de passer a une pseudo affaire Dreyfus. Sauf que de l'intrigue au dénouement, rien d'excitant, rien d'intéressant.
Vu il y a de nombreuses années, c'est avec beaucoup d'émotion que je me suis replongé dans ce chef-d’œuvre interdit en son temps et durant de nombreuses années parce qu'il dénonçait la boucherie orchestrée par l'état major français, ce film admirable et très cruel montre une page de notre histoire sur laquelle, nous français avons souvent du mal à nous plonger. Indispensable en cette commémoration des 100 ans de la grande guerre. grand inconditionnel du regretté Stanley Kubrick...
Beaucoup plus qu’un simple film sur la Première Guerre mondiale, «les Sentiers de la Gloire» est une puissante plaidoirie contre l’armée et ceux qui l’a dirigent. C’est d’autant plus glaçant que ce film relate des faits avérés. Le scénario est vraiment bien écrit, la mise en scène de Stanley Kubrick, déjà pleine de promesses visuelles, est parfaitement maîtrisée et recrée l’ambiance des tranchées de manière fort réaliste. En tête d’affiche, Kirk Douglas incarne avec force et réelle conviction un Colonel Dax magistral. Aussi émouvant que révoltant, un monument du cinéma contre les absurdités de la guerre.
Magnifique prestation de Douglas dans ce film ! La mise en scène "selon Stanley", comme toujours impeccable.. Et puis aussi, j'ai surtout apprécié les dialogues.. Bon film ! Mais c'est dommage que le film soit si court ...
Ce film a ceci de particulier qu'il résume à lui seul tous les travers de la guerre au sens large. Tout le monde devrait l'avoir vu, c'est un film essentiel, osons le mot : un chef-d'oeuvre. Et la réalisation efficace de Kubrick (Kirk Douglas arpentant longuement les tranchées enfumées, caméra face à lui, ou encore les plans divers pendant le procès...) y est pour beaucoup.
Certains peuvent déplorer que l'armée francaise y soit mise en accusation, mais le spectateur est assez grand pour comprendre que cette histoire s'applique à toutes les armées.
Avant tout je tiens à préciser la grande malice et maîtrise de Kubrick pour ce film relatant les enjeux et le climat durant la Grande Guerre. En effet, si la première partie, pompeuse, ennuyeuse et particulièrement mal dessiner pour du Kubrick trace la conquête des français vis à vis d'une position allemande, la seconde partie jouissif, bien écrit et bien joué où la tension résonne sur chaque personnages, raconte le procès de jeunes soldats fusillés pour l'exemple. Une émotion va alors surgir chez le spectateur notamment grâce à la prestation de l'impeccable Kirk Douglas ou de Ralph Meeker. C'est tout simplement sublime, réalisé avec beaucoup de précision et d'intelligence; du vrai Kubrick. Dommage que la première partie reste un vulgaire film de guerre, bourrés par la même occasion de quelques incohérences historiques ou encore (pour la première fois !) de nombreux reflets de caméras. L'esthétique NB est parfaite.
Moi qui ne suis pas fanatique du cinéma de Kubrick et encore moins un cinéphage du cinéma des années 50, je ne sais même pas comment j'ai atterri devant celui-là. En tout cas j'ai bien fait. Du haut de mes 16 ans je crois que je peux l'affirmer sans trop de doutes, ce film, c'est LE film sur la première guerre mondiale, une guerre souvent occultée des écrans au profit de la suivante. Côté reconstruction ce n'est pas forcément marquant surtout aujourd'hui, plus de 50 après sa sortie. Le film n'a pas eu un budget monstre et en conséquence il n'essaie pas d'impressionner par des batailles parfaitement fidèles à la réalité, je crois me souvenir que lors de la seule scène de combat hors de tranchées, seuls trois pauvres gusses sont filmés. D'un autre côté OSEF ce n'est pas le but du film qui est avant tout un plaidoyer humaniste et anti-militariste. Les batailles sont filmées hors-champ, la caméra ne quitte jamais les tranchées et c'est tant mieux, l'horreur de la situation et la peur de ce qu'il y a au-delà des tranchées sont parfaitement retranscrites et on se met d'emblée dans la peau de la chair à canon qui n'a pas plus envie que ça de se faire trouer par l'ennemi. Le film prend par la suite toute sa dimension humaniste dans son regard sur le haut commandement de l'armée qui envoie à la mort ses propres soldats d'une manière ou d'une autre sous couvert d'une parodie de procès. Pas étonnant que le film ait été interdit en France à sa sortie. Kirk Douglas crève l'écran mais il serait injuste d'oublier les autres en particulier les trois condamnés, la dernière réaction de ceux-ci face à la mort est sans doute la scène la plus forte du film. A tout ça s'ajoute la réalisation génialement "filigrane" de Stanley Kubrick en particulier l'image du jeu d'échec qui parsème le film. Noir et blanc ou pas c'est vite oublié, moi qui suis loin d'être friand des vieux films comme celui-ci je ne suis pas rentré dans le film aussitôt assis dans mon canapé mais une fois dedans impossible d'en sortir. Alors foncez !