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Arthur Debussy
154 abonnés
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3,5
Publiée le 23 avril 2017
Sommet de l'oeuvre ascétique de Robert Bresson, «Au Hasard Balthazar» constitue une métaphore chrétienne et désespérée de la vie humaine. Comme avec «Mouchette», Bresson réalise là une parabole sur la noirceur d'âme de certains et la bienveillance inébranlable d'autres. Evidemment, ce sont ces derniers qui subissent les pires tourments : l'âne Balthazar, l'innocence même, et sa maîtresse Marie. Toute l'oeuvre de Robert Bresson est parcourue par ces personnages purs, ces saints extrêmement vulnérables qui affrontent sans se défendre la méchanceté des hommes, comme si ces monstres à visage humain étaient jaloux de ne pouvoir atteindre une telle abnégation, une telle grâce, comme si la bonté leur était insupportable. Mais au delà de cette vision très pessimiste, Bresson demeure incontournable par la perfection de son art. Il était le cinéaste préféré du génial Andreï Tarkovski, ce qui veut tout dire. D'une grande subtilité, son cinéma était en effet caractérisé par la recherche de l'absolu, par l'utilisation interdépendante des images et des sons afin d'en tirer l'essence même. Bresson parlait de « cinématographe » : pour lui tout ne devait être que suggestion, dépouillement, les acteurs ne devaient pas « jouer » mais « être » leurs personnages. Il s'agissait donc d'un artiste d'une grande rigueur mais aussi d'une grande clairvoyance. Sans conteste l'un des plus grands maîtres du 7ème art. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Film assez inégal je trouve. Il y a des passages très réussis et d'autres beaucoup moins, la faute à un scénario qui se perd et qui ne semble plus vraiment savoir ce dont il veut parler. Le parti pris est intéressant (faire de son personnage titre un âne, il fallait oser), mais j'aurais aimé qu'il aille plus loin, j'aurais aimé qu'on reste concentré sur cet âne et ceux qui vivent avec lui et non pas qu'on aille se perdre parfois dans des choses qui m'ont semblées vraiment inutiles et très peu intéressantes. D'ailleurs, je trouve que Bresson arrive bien mieux à capter la beauté d'un moment avec la fille, l'âne etc. que lorsqu'il s'aventure sur les autres protagonistes.
Peu d'espoir dans ce film de ce point de vue le film est une réussite. L'idée directrice s'avère aussi pertinente dommage qu'il y ait tant de tours, détours, d'ellipses et de préciosité dans la réalisation. C'est le paradoxe chez les réalisateurs qui veulent des acteurs amateurs "pour que ça ne fasse trop joué" .
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4,5
Publiée le 21 juillet 2019
L'un des grands films de Robert Bresson, analyse implacable de la sociètè paysanne française des sixties! Second cycle d'oeuvres du cinèaste commencè avec "Au hasard Balthazar" où un âne recueilli va mourir à petit feu par de mauvais traitements! Le titre lui même vient de la devise des comtes de Baux qui se disaient descendants du roi mage Balthazar, nom biblique par excellence, toute d'humilitè et toute de saintetè! Orgueil, avarice, sensualitè et le besoin de faire souffrir! Au hasard des maîtres entre les mains desquelles passe l'âne et dont il pâtit avant la mort! Premier film d'une immense actrice au visage gracieux qui a tournè avec les plus grands noms, Anne Wiazemsky! Et un regard fait pour le cinèma d'auteur! On n'oubliera pas de citer ègalement l'inoubliable musique de "Au hasard Balthazar" où l'âne, hèros du film, est symbolisè par le thème du mouvement lent de la « Sonate en la » de Schubert! Une sonate qui souligne d'èmouvantes sèquences avec l'âne victime où la mort chez Bresson revêt toujours un cèrèmonial exceptionnel...
Certains films traversent les âges malgré le temps, et certains ne subsistent plus qu'à travers les cours de cinéma ou les "intellectuels" en mal de marginalité. Parce qu'il faut bien l'admettre, la métaphore christique de l'âne ou la description pessimiste de l'homme ne sont pas immédiatement prégnantes (...), et si tant est qu'elles le soient, les acteurs sont plutôt mauvais (délicat à dire pour un film aussi vieux et considéré mais c'est pourtant vrai, regardez vous-même) et - diantre ! - qu'est-ce que c'est long ! Préférez plutôt un bon petit Noe.
Bresson a l’ambition d’un art cinématographique en rupture radical avec le théâtre filmé, tout en austérité, en ellipses, en stylisation, au service du mystère. Le choix du point de vue d‘un animal domestique, innocent et essentiellement victime, bien qu‘à forte charge mythologique, va pleinement dans le ce sens. « Au hasard Balthasar » parvient à une absolue singularité nettoyant le regard de tout lieu commun.
Les premières minutes sont d'une beauté absolument époustouflante, ce passage avec ces enfants, cette promesse d'amour, cet âne, j'en redemande. Le reste du film n'en est pas moins bon, mais cette ce début de film qui m'a le plus touché, le reste du film est "juste" excellent. Anne Wiazemsky est sublime, Bresson a décidément un style particulier que j'adore, il y a quelque chose de sublime et de divin dans ce film, quelque chose qui est d'une beauté profonde.
Bresson signe dans "Au Hasard Balthazar" une des ses œuvres parmi les plus plus pessimistes sur l'humanité. Loin d'être misanthrope pour autant, le cinéaste nous montre bien que même si chez certaines personnes, la bonté et l'honnêteté existe, la nature humaine dans ce qu'elle a de plus néfaste, en effacera indubitablement toute trace. D'une part, en se servant bien entendu de l'image de l'âne, mais aussi en mettant en scène le parcours de Marie, jeune fille sensible, naïve et innocente. Bresson personnifie l'âne au delà d'un simple être humain pour en arriver presque à un statut "d'être divin". L'âne semble comprendre mais ne jugera jamais. L'âne subit, mais ne se rebellera jamais. Je vous laisse ensuite déterminer le rapprochement avec un certain personnage biblique ... La naïveté de ces deux êtres permettra de refléter une certaine vision "objective" de la société. Marie est à l'image de l'âne, mais sera quant à elle, contaminée par les vices de l'Homme, ce qui provoquera sa perte. Le sort de l'âne est tout aussi triste, mais ce dernier réussit malgré tout à conserver son innocence jusqu'au bout, c'est à dire jusqu'à ce que l'Homme vienne transpercer sa chair... Si le caractère religieux peut rebuter certains, il n'en demeure pas moins que le discours du cinéaste est, malheureusement, extrêmement juste. Bresson arrive encore une fois, grâce à son cinématographe, à pointer du doigt les travers de l'homme avec une efficacité redoutable.
J'avais plutôt aimé Pickpocket de Bresson et j'ai apprécié "Au hasard Baltazar". D'ailleurs quelques plans sont communs aux deux films, où la camera est au coeur et au plus proche de l'action. Bresson arrive à donner une emotion forte même à travers un âne, car l'âne de ce film à quelque chose de magique grace à la réalisation de Bresson. Seul petit bémol que j'ai pu trouver, quelques fois le jeu d'acteur est limite et frolle même l'amateursime mais cela reste rare et négligeable à coté de la beauté du film.
Un film "prout-prout" qui sacrifie le plaisir sur l'autel du symbolisme. J'apprécie l'analogie âne-Christ (même s'il faudrait rappeler à certains que l'âne auprès du petit Jésus est apocryphe). Je trouve que l'idée de se servir de cette bestiole comme fil rouge est excellente. J'ai ressenti de l'émotion dans la partie finale. Mais... Je me suis emmerdé comme jamais. Les personnages ne m'ont pas touché. J'ai trouvé certaines allusions trop grosses, par exemple les deux voitures qui vont dans le fossé juste après que le petit merdeux dise "C'est beau la modernité" (ou un truc du genre). Je crois vraiment que je suis hermétique au cinéma de Bresson.
Un film atypique sur les défauts de l'être humain à travers l'histoire d'un âne souffrant de la méchanceté de ses maîtres. Oeuvre cruelle aux dialogues froids et dépouillés. Magnifique !
Une merveille signée Robert Bresson. Sans doute son meilleur film avec le "Procès de Jeanne d'Arc". Avec ce film, Bresson remet l'homme à sa juste place, créature parmi les créatures... Quant à l'âne Balthazar.. La fin est bouleversante !
Je suis vraiment du genre à encourager les gens à découvrir le cinéma qui ne nous est pas forcément des plus accessibles, mais là...
Je crois que c'est, à mes yeux, probablement le film le plus chiant que j'ai vu depuis très longtemps. C'est d'une lenteur, c'est d'un vide sidéral. Sans parler du jeu inexpressif et totalement artificiel (les comédiens [si on peut les nommer de la sorte] répêtent très souvent deux fois la même phrase de manière fausse.
Bref, je suis très déçu d'avoir perdu plus d'une heure de ma vie pour ça. Mais sinon, rien à dire sur le film !
très beau film, d'une incroyable densité. mise en scène magnifique, et photographie splendide de Ghislain Cloquet (qui a aussi signé celle de "Nathalie Granger" de Duras)