Je devrais probablement le voir une seconde fois , mais je ne m'y résoudrais qu'à grande peine ... j'ai éteint la lumière et hop ! Même pas le temps de ciller que l'ennui le plus total fondait sur moi . Je me suis emmerdé . C'était long . C'était long . Long . Ça n'en finissait pas . Ce pauvre âne . J'ai connu un âne . On était comme cul et chemise . J'ai de l'empathie pour les ânes . C'est peut-être cette empathie , finalement , qui m'a rendu le visionnage de ce film pénible ( en partie ) . ... Non mais sérieusement ... Tout à fait entre nous ... *chuchote* C'est juste ... spoiler: CHIANT .
Après avoir détourné avec bonheur Jacques Le Fataliste dans les Dames du Bois de Boulogne, Bresson s’est amusé avec Au Hasard Balthazar à parodier les Mémoires d’un Âne de la Contesse de Ségur. Lorsqu’on lit les exégèses du film par ceux qui tiennent « notes sur le cinématographe » pour la Bible du 7eme Art, on regrette que Bresson ne soit pas allé jusqu’au bout de la mystification en signant la réalisation et le scénario Boronali.
Un mot pourfend le sylphe. « Balthazar, je te baptise ». Le reste est magie, ballet sublime, tant gestuel que verbal. Ils sont déjà là où l’éphémère voisine avec l’éternel, où l’on se cache pour mieux se découvrir. Plus précisément, je pense à la fille alitée qui tend un morceau de sucre à l’ânon, celui-ci le prend et effectue un léger mouvement de tête, laissant apparaître derrière lui le corps d’une infirmière assise sur le banc du jardin, s’apprêtant à son tour à tendre une cuillère à l’infirme. Les plans défilent au sein d’un montage très serré, sans que nous ayons le temps d’en contempler la plasticité. Quelque chose de sibyllin se passe, dans et entre ces regards, ces gestes, ces voix, donnant lieu à de véritables faisceaux de sensations. Mais ce que la caméra a l’air de cueillir, à l’extrémité des objets et des êtres, c’est toute l’énigme et la profondeur de l’homme...