Ah, là c’est le genre de film qui rien que sur le papier part avec toutes les tares possibles. C’est une comédie française des années 80 réalisée par celui qui fut surtout dans le cinéma un producteur de films pornos, et au casting il y a tout le gratin du cinéma nanar franchouillard ! Du lourd je vous dis !
Et le résultat est à la hauteur. C’est facile et ça peut rapporter 20 ans est une comédie foireuse, mais très drôle prise au centième degré.
Bon ne soyons pas complètement méchant, le casting s’en tire finalement à peu près honorablement. A part Robert Castel qui pourtant espagnol dans le film nous gratifie d’un accent juif pied-noir très bizarre, les autres acteurs tiennent bien leurs rôles, et même Castel ne démérite pas. Ce dernier n’est pas mémorable, mais il est parfois bien drôle malgré tout, et il joue très bien le côté « dialogues improvisés », avec des approximations linguistiques par exemple que l’on vit souvent au quotidien. Ça c’est un point plutôt positif, et face à lui Katia Tchenko ne démérite pas du tout. Charmante, elle est aussi une actrice de qualité, si tant est qu’on lui donne la possibilité de le montrer, et ici elle a quelques scènes pour cela (très crédible dispute conjugale avec Castel par exemple). Michel Galabru en revanche n’en fait pas lourd, mais c’est compensé par un Jacques Balutin plutôt bon. Pour ma part, j’ai trouvé l’interprétation plutôt bonne pour un tel produit, et ce n’est déjà pas si mal.
Le souci du métrage, c’est clairement l’histoire. Comme souvent, ce genre de comédie n’existe que sur un postulat beaucoup trop ténu, et le réalisateur ne sait pas comment faire avancer son film passé le quart d’heure. Alors ensuite ça enchaine les situations improbables, vaudevillesques, souvent sans queue ni tête et sans liant entre elles. Du coup on peut rire parfois, même si c’est rare, mais surtout on s’ennuie pas mal devant un métrage qui s’excite, qui fait du bruit, qui tourbillonne, mais sans que l’on sache bien pourquoi ! A noter que le réalisateur cherche à nous offrir un rebondissement final, mais s’en est risible. En somme, attendez-vous à un grand bazar, décousu et à la narration calamiteuse.
Visuellement ce n’est pas bien bon non plus, mais enfin j’ai vu plus indigent quand même. Il y a quelques extérieurs sympathique, un côté exotique de certains décors plutôt bienvenu. Après, Luret n’est pas un grand réalisateur, il le confirme ici. Ce n’est pas techniquement nul, mais il est incapable de faire vivre l’humour, les gags, le comique de situation. La séquence de la morgue par exemple aurait pu être assez rigolote d’humour noir, mais c’est filmé comme une patate. Ça tombe à plat. A souligner aussi que musicalement ça ne casse pas la baraque.
Bon, je dois être honnête, même si cette comédie est tout de même ratée, ce n’est pas si horrible que ce que je craignais et que ce que certains avancent. L’interprétation plutôt juste et quelques moments drôles parviennent à relever l’ensemble, et à le rendre presque supportable. Presque, car le manque total de maitrise de l’histoire et de son déroulé sonne tout de même très mal. 1.5