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Julien D
1 221 abonnés
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4,0
Publiée le 1 septembre 2014
Ce n’est que dans les années 60, soit vingt ans après la libération de la France de l’occupant nazi, que le cinéma hexagonal a commencé à revenir sur cette période difficile, avec surtout des films louant les mérites de la résistance face à l’oppresseur. Dans cette veine, on retiendra surtout Paris Brule-t-il (1965), L’armée des Ombres (1969) mais aussi La grande Vadrouille (1966). Mais aucun des films sur l’occupation nazie et la résistance n’avait, trente ans après la fin de la seconde guerre mondiale, tenté de comprendre le cheminement qui pouvait avoir poussé un français à entrer au service de l’occupant. C’est exactement ce qu’a tenté Louis Malle dans Lacombe Lucien, déclenchant ainsi une levé des tabous d’une part de l’Histoire que beaucoup essayait encore d’oublier mais aussi une grave polémique sur la finalité idéologique recherchée par l’auteur. Pourtant, le film ne cherche aucunement de donner raison au personnage principal qui, tant par lâcheté que par recherche d’un certain confort matériel, va collaborer avec les allemands. Mais c’est plutôt de démontrer que c’est à des fins purement carriériste et aucunement idéologique que ce jeune paysan français particulièrement naïf et peu éduqué, se met à rallier la Milice française (une troupe d’agents français travaillant pour la Gestapo), puisque, au début sans la moindre conviction politique, on le voit gravir l’échelle sociale à mesure qu’il adhère aux préceptes nazis et à leurs méthodes brutales. Le fait de ne pas avoir fait de son personnage un odieux antisémite (qui ira jusqu’à vivre une amourette avec une juive) et qu’il semble agir sans réaliser les conséquences de ces actes, donne à cette interrogation psychologique sur le problème de la collaboration une conclusion qui rapproche davantage ce comportement à une preuve de bêtise qu’à une réelle adhésion au fascisme. Cette délicate réflexion psychologique sur le comportement des français pendant cette sombre période n’aurait d’ailleurs pas eu autant d’impact sans l’interprétation brillante de l’acteur non-professionnel Pierre Blaise malheureusement décédé peu de temps après le tournage du film.
Lacombe Lucien, ou comment faire un film sans jugement. Lucien est un jeune homme, qui, parce qu'on lui a refusé l'entrée dans la résistance, décide de devenir collabo à la Gestapo. Ce n'est pas plus compliqué que ça, et pourtant, la non conscience de cet humain nous glace.
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4,0
Publiée le 27 juillet 2013
il aura fallu attendre de longues annèes pour que l'on puisse tourner librement des films sur l'Occupation, ne relevant pas d'une optique « officielle » : de "La bataille du rail" de Renè Clèment à "Lacombe Lucien" de Louis Malle, la route est longue! Sujets tabous donc, à ne pas toucher, certains films sont toujours trop brûlants, malgrè le recul, et on ne doit pas irriter certaines susceptibilitès! Avec cette oeuvre qui fut particulièrement controversèe à sa sortie, Louis Malle adopte un point de vue nouveau sur la collaboration, qui fit scandale! Evolution du genre ? [...] Dans une reconstitution d'èpoque opèrèe avec une grande èconomie de moyens, le cinèaste ètudie le cas psychologique très èquivoque d'un jeune paysan qui s'engage dans la police nazie pendant la seconde guerre mondiale! Dans sa première apparition à l'ècran, Pierre Blaise est bluffant en jeune collabo dans des scènes de braconnage qu'on ne peut oublier! Une puissance d'interprètation qui n'aurait pu aller qu'en progressant puisque cet acteur non professionnel mourut d'un accident de la route peu de temps après le film! Pierre Blaise avait vingt ans et "Lacombe Lucien" lui doit ènormèment même si l'histoire est encore tabou pour nombre de gens qui ne veulent pas toujours se souvenir! Ce qui est fort comprèhensible...
Rares sont les films sur la coopération et la résistance des civils pendant la seconde guerre mondiale. Le film de Malle est plat, lent, monotone, rectiligne, uniforme et décevant tant il manque de rebondissement! Et était ce obligé d'utiliser un interprète amateur nullissime? On se souviendra de la scène d'ouverture, le personnage sursis vélo descendant en trombe la rue!
Louis Malle part du présupposé cinématographique suivant: le spectateur doit avoir de l’empathie pour le personnage principal. Or, comme cela se passerait-t-il si le personnage principal n’a rien de l’étoffe du héros classique de cinéma, et s’il a plutôt l’air d’un antipathique… collabo? Il se créée alors un malaise latent, une ambivalence perturbante. Lacombe Lucien illustre ce trouble à la perfection. Lire la suite sur ce lien: http://quaiducinema.wordpress.com/2012/10/29/un-corniaud-dans-la-milice-lacombe-lucien-louis-malle-1974/
C'est un sujet passionnant , un film réellement interressant et bien fait mais malheuresement il y a vraiment trop trop trop de longueurs a mon gout , dommage , c'est quand meme un bon film
Quel film ! Louis Malle nous démontre que la frontière entre le bon et le mauvais est souvent ténue. Il ne juge pas et laisse à chacun le soin de poser ses propres jugements ; c'est sans doute ce qui en a dérangé certains.
Film qui repose sur ces personnages et les acteurs, d'abord le principal très intéressant Lacombe Lucien jeune abruti qui ne comprend rien à ce qu'il se passe autour de lui et également Albert Horn le juif effrayé. Louis Malle fait encore une belle preuve de son savoir-faire en matière de portrait de société en restant sobre.
L'ascension prétentieuse, perverse et naïve d'un porte flingue illettré à qui il suffit de fournir un costume de bonne coupe pour en faire l'instrument temporaire d'un dominant.
L’acharnement d'un personnage insensible, brutal et maladroit dont les persécutions irréflechies sont entretenus par une population éteinte par la peur.
L'éveil à la sensualité et aux délires d'un jeune age atténuent par instants l'inexpérience d'un adolescent grisé par la récupération d'un rapport de forces.
Pierre Blaise est effarant. Il n'est plus Pierre Blaise il est Lacombe Lucien.
Bien qu'unique en son genre et du même niveau de dénonciation que le chagrin et la pitié "La combe Lucien" n'est malheureusement pas un film exceptionnel. Certes il est mémorable car c'est l'un des rares films qui parle des collabos pendant la guerre mais c'est tout. Car l'histoire de ce personnage, Lacombe et son idylle avec une jeune juive est vraiment sans queu ni tete. Le personnage de la jeune juive est très mal écrit et remplis d'incohérence. L'on manque vraiment d'explication et l'on reste très souvent dans le non dit des personnages qui ne dit finalement rien. Et l'on reste très surpris également par la fin du film totalement plate comme le reste du film. Bref Lacombe Lucien n'est pas LE film du petit collabo mais seulement un film sur un jeune homme très ennuieux
Un film émouvant, qui est surtout un terrible constat de la société française pendant la seconde guerre mondiale. Le destin de ce jeune homme aveuglé par la réussite et deconnecté de l'atroce réalité dans laquelle il vivait, touche le spectateur plus qu'il ne le révolte. Un très grand film !
Sujet difficile mais tellement bien travaillé, Lacombe Lucien traite admirablement la psychologie ambigu d'un jeune homme français durant la guerre, rejeté par les maquisards à cause de son jeune âge. Vivant dans la maison familial d'un petit patelin avec une mère trompant son père parti depuis la guerre (STO, résistance?), celui-ci succombera à l'attrait de l'ascencion sociale que lui permet d'atteindre les auxiliaires français de la Gestapo et sera touché par l'affection que lui porte tous ces adultes. Tout le film semble insister sur la naïveté et l'ignorance profonde de cet enfant qui ne semble jamais vraiment prendre conscience de ses actes mais qui plutôt s'amuse à faire valoir son autorité comme signe ostentatoire et prends un sadique plaisir à intimider et impressionner. Un film habile sur une période très sombre de notre histoire qui vaut largement le détour.
Par quel concours de circonstances un Français lambda se retrouve à collaborer avec les Nazis durant l'Occupation ? Voilà la question posée par ce film. Elle n'y répond qu'en partie. On comprend bien que finalement, ce pauvre type se laisse guider par sa rancœur et par l'appât du gain, et qu'il ne partage en rien les thèses racistes nazies. Très bien. Mais le personnage est trop superficiel, on a l'image d'un gros bourrin ne ressentant rien si ce n'est du désir pour la jolie [je ne suis pas convaincu] juive. On ne voit pas assez ses faiblesses. Il s'agit d'un ado égaré dans un milieu de fanatiques du régime nazi. Par ailleurs, on peut reprocher au film une certaine lenteur. Du coup, je reste un peu sur ma faim.
Un film exceptionnel. Ca laisse le gout d'un plat fin, qui aurait pu être quelconque avec un excès de n'importe lequel des ingrédients. A voir absolument!!