Au grè d'une intrigue qui semble au premier abord simpliste (et qui se révèle finalement l'être, malheureusement...), Promets-Moi narre le voyage initiaque d'un jeune Serbe nommé Tsane qui habite, avec son grand-père (véritable entité du cliché de l'inventeur fou) et sa maîtresse - complétement hystérique, dans un village totalement inhabité au fin-fond d'une Serbie fantaisiste, purgée temporairement de sa misère pour montrer au spectateur un pays joyeux, riche et déjanté à l'humour (franchement) douteux. Pourtant, un beau jour, le grand-père hypocondriaque du jeune homme fait une crise et lui annonce, sur un ton plaintif des plus risibles, sa mort prochaine. Il lui demande alors de lui accorder l'accomplissement de trois requêtes : l'achat d'une icône de Saint-Nicolas, l'élaboration d'un souvenir heureux et, comble du point de départ pour une comédie-romantique, de se chercher une belle demoiselle à marier.
C'est avec cet intrigue tirée par les cheveux que l'on se voit embarquer dans ce patch-work à l'humour gras, où notre chemin va bizarrement croiser celui de deux cow-boys pleinement déjantés, d'une bande de mafiosos zoophiles, avant d'en arriver au kidnapping (hors-caméra, à préciser) de la jeune fille (Marija Petronijevic, le seul point positif du film, elle est rayonnante du début à la fin) dont tombe amoureux Tsane et qui se retrouve prisonnière dans la maison close du maquereau - et amant, de sa mère. C'est avec ce dernier élément que l'on aurait été dans le droit d'attendre (ou d'espérer) une histoire plus sobre, peut-être même manichéenne qui sait, mais du moins fondamentalement dramatique, au lieu de se servir (grossièrement) de l'endroit pour réveiller un spectateur assoupi, surtout pour créer des gags tout aussi pervers que stupides - réservés aux ados potaches, et agrémenter ainsi la bande-annonce du film d'images qui font vendre.
On devient rapidement conscient du joyeux bordel de 2h10 dans lequel on vient d'embarquer au bout d'une demi-heure..