Europacorp, Canal pour la production sur un film de Gérard Krawczyk et de Didier Bourdon.
Scénario de Jean Cosmos et Luc Besson d’après le film «Fanfan la tulipe» de Christian-Jaque écrit par Henri Jeanson, Réné Wheeler, Réné Fallet et Christian-Jaque. Avec Vincent Pérez et Pénélope Cruz (Hélène de Fougerolles, Michel Muller, Philippe Dormoy, Jacques Frantz, Gérard Laroche, Guillaume Gallienne – de la comédie française -, Gilles Arbona, Jean-Paul Dubois)
Imbécile et fougueux, inconscient et téméraire quoi que ce ne soit pas inconscient puisque c’est à la hauteur de ses capacités (pas mal pour un Fanfan relooké sauce familière, seconde d’une autre époque), ce cape et d’épée là séduit pendant une bonne moitié du film – la première partie – puis ennui profondément en s’engluant dans les milles fois ressassés gags du genre auxquels aucun film n’échappe.
Trouver que la guerre est le sport «co» le plus pratiqué au monde, entendez par là collectif, qu’avec l’artillerie commence le début des carnages et que du fait qu’ils se mettaient à tirer de plus en plus loin et que de ce fait ceux qui déclenchaient les guerres s’en tenaient aussi de plus en plus éloignés et que donc cela ne facilitait pas leur compréhension des choses, boire des chocolats et avoir l’impression d’être dans une ambiance surfaite jusqu’au sourire derrière les oreilles ; il n’en reste pas moins qu’on a sous la main une troupe d’acteurs comédiens jusqu’aux bouts des doigts. Ils font plaisir à entendre mis à part qu’on tombe sur des lieus communs du genre «militaire d’abord, princesse ensuite, mains douces=mains de paresseux» ou, pire encore, «ses cris de bécasse, elle aurait pu se les garder» et pourtant trouver la comédie riche en teneur, consistante, où rarement le début connaît des moments de calme. Cela ne dérange personne et la farce se transforme en film de geste, en chanson du relationnel. Tout y est : les duels à l’épée se révèlent être de magnifiques acrobaties, prouesse de cirque techniquement réalisée à grand coup de renforts, les clignements des yeux, le remuement des oreilles ? Le jour, le lieu, ils le trouveront aussi. Waterloo ? Passée la caricature d’un adjudant Fièrabras, d’un amusement de colonel, une fois franchie le coup classique de la passerelle avant qu’elle ne se referme et c’est reparti. On en voit encore de plus belles : l’armure vide qui vous tombe dessus et le film à plat, en plan. Et puis une grande scène d’hystérie dont raffole le cinéma lorsqu’elle est jouée par une bonne comédienne avant qu’il ne soit dommage qu’on passe par la couette comme en rebond ? Non, juste un baiser du cinéma ! Un tour en carrosse, doubler la belle au bois dormant et puis ras la clochette avec leurs sempiternels «ils vécurent heureux car ils eurent beaucoup d’enfants» et nager dans la musique insignifiante de «quand la Madelon»… ouais, bien quant à la Madelon, elle risque pas de finir aux oubliettes !