N'étant pas sémite, je ne suis coupable d'aucun arbitraire, et il faut dire que sur la judaïcité, il faut marcher sur des oeufs, même en matière de critique cinéma !
Ce film est tout simplement beau, de la beauté exigeante et triste du frottement de corde des violons Yiddish.
La bande annonce est trompeuse, le sujet principal n'est pas la conversion de Girardot mais plutôt l'identité juive actuelle, vécue par des Ashkénazes, autant troublés par notre siècle que les autres.
Beaucoup d'émotions, d'humour, de règlements de comptes et d'amour.
Bien sûr, malgré le côté pédagogique et idéaliste, il vaut mieux connaître un peu cette culture pour bien goûter aux subtilités.
Un film sur l'identité et le choix individuel ou collectif, mais un film qui montre bien la valeur des pays européens où tous les choix sont encore possibles... pour l'instant.
Un Michel Jonasz étonnant de préciosité dans son travail et un Hyppolite inattendu, quant à l'épouse arabe, sa beauté transcende les dernières frontières.
Un film qui nous fait partager la tristesse millénaire de la diaspora juive, sans pathos, tout en excellant, pour une fois, dans le contournement de l'histoire et de ses martyrs, en s'accrochant au présent.