Doucement les basses est une curiosité car c’est une comédie avec Delon dans le rôle titre ! Ca reste malheureusement de l’ordre de la curiosité car ce film est catastrophique sur plein de points ! Pour ma part, je sauverai deux choses véritablement : la bande son, totalement glauque et sinistre pour une comédie qui s’avère assez réussie quoique totalement en décalage avec le film (encore que !), et le cadre breton. On sent l’authenticité de l’église, la présence de vraies bigoudens, c’est tourné en Bretagne et on en a l’ambiance, le cadre, on sent les embruns pour de vrai. Ca donne au film un certain cachet visuel.
Après cela, le reste est globalement foiré. L’écriture est mauvaise. A la limite, les dialogues surécrits (un peu dans l’esprit d’Audiard) auraient pu passer dans une pièce de théâtre, mais ici ça ne passe pas. Hormis Préboist qui arrive à les rendre crédibles (faut dire que l’acteur est dans son élément et qu’il n’a pas énormément de répliques non plus), ça sonne toujours beaucoup trop écrit pour faire réalistes, ou même, pour ne pas faire rire malgré eux. De surcroît, ils sont aux services d’une histoire qui tourne rapidement en rond. Partant d’un postulat assez peu crédible, mais qu’on accepte, le film, pourtant court, ne sait pas quoi en faire et finit par s’enliser, accumulant les numéros cabotins d’un Delon en roue libre. Autant Préboist et Meurisse arrivent à sauver l’honneur et sont crédibles dans leurs rôles qu’ils jouent avec finesse, autant Delon fait n’importe quoi. Il se prend pour Louis de Funès (ou même plutôt Darry Cowl) et s’agite, crie, trépigne tout du long comme s’il était sous excitant. La comédie ne lui va pas, mais alors pas du tout, et surtout pas ce genre de rôle ! En face de lui Nathalie Delon fait vraiment trop souvent potiche, elle débite ses répliques sans conviction, on a beaucoup de mal à croire en son personnage et à s’y intéresser.
Ce film, rare comédie du réalisateur et de l’acteur principal prouve qu’il vaut mieux éviter de s’aventurer sur un terrain glissant, même avec Pascal Jardin au scénario. Criard et bruyant pour pas grand-chose, rarement drôle, limite j’ai trouvé plus crédible l’ambiance un peu gothique du début du film que la dimension comique du métrage, c’est dire le foirage ! Bref, 1.