Don Quichotte- Mocky est fatigué. Imaginant une campagne présidentielle où les candidats sont tour à tour assassinés par une organisation commandée par une mystérieuse "Araignée", Mocky tourne un film plan-plan, à l'image du personnage de flic indolent qu'il interprète lui-même. Si le cinéaste a perdu de sa vigueur et de son mordant, au point qu'on ne sait pas trop ce qu'il dénonce ici, sinon les sempiternelles turpitudes des politiciens, il n'a pas perdu son ironie
en zigouillant des candidats nommés Dufer, Dubois ou Dugland ou Dupond (Dominique Zardi avec une perruque !).
C'est l'époque où Mocky tourne vite des films fauchés. A l'évidence,il filme les scène en une seule prise, de telle façon que la direction d'acteurs est plus qu'approximative et que les comédiens, amateurs ou pas, sont tous nuls, livrés à eux-mêmes. Mocky, en inspecteur de police Gordon, joue à la vitesse d'un papy et on n'a même pas droit à ses coups de gueules! Si l'abnégation dont fait preuve le cinéaste pour tourner force le respect, on peut toutefois lui reprocher d'avoir écrit trop vite le scénario, à peigne digne d'une Bd pour enfant. C'est un festival de maladresses, parmi lesquelles on pioche de jolies perles
(le simple flic Gordon qui dîne en tête-à-tête avec le Président de la République, cet interrogatoire d'un témoin commencé 14h33 et terminé à 14h27...)
. Un film où Mocky est réalisateur, acteur, monteur, compagnon du premier rôle féminin ne peut être que savoureux.