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Freaks101
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4,0
Publiée le 8 juin 2013
Un bon film d'action qui cache un grand film politique. Dans sa version intégrale, « L'ultimatum des 3 mercenaires » est une charge violente contre la politique américaine au Vietnam, mais c'est également une mise en garde contre le danger que fait peser la raison d'état sur la démocratie. Le président des état unis (touchant Charles Durning) n'étant plus qu'un pion que l'on peut sacrifier à loisir sur l'échiquier. Les scènes d'actions, vigoureusement mise en scène, possèdent autant de tension que les négociations qui se déroulent dans les grands bureaux feutrés de la maison blanche. Aldrich utilise habilement le procédé du split screen pour rendre compte de la confusion ambiante. La conclusion n'est pas très optimiste sur l'état de la démocratie américaine, l'histoire lui a en partie donné raison. Dans l'esprit, on peut donc rapprocher ce film de « 7 jours en mai » de John Frankenheimer.
"L'ultimatum des trois mercenaires", est un solide film d'action d'un vétéran d'Hollywood, Robert Aldrich, mettant en scène un casting de poids réunissant lui aussi des vétérans comme Burt Lancaster, Richard Widmark ou Joseph Cotten. Tel a été vendu le film en France après son cuisant échec lors de sa sortie US. Nous avons là une des preuves les plus flagrantes de la dénaturation d'une œuvre sacrifiée sur l'autel du profit. En effet la dénonciation acerbe du système politique américain par Aldrich dans son antépénultième film qui avait fait un flop dans son propre pays ne risquait pas de séduire les producteurs français déjà très frileux concernant l'exploitation des films se penchant sur leur propre histoire nationale. On connait les déboires de distribution de films comme "Les sentiers de la gloire" (Stanley Kubrick,1957), "La bataille d'Alger" (Gillo Pontecorvo, 1965) ou "Avoir vingt ans dans les Aurès" (Gilles Vautier,1972). C'est donc autant par conformisme que par souci mercantile que le film a été rebaptisé et amputé de 53 minutes sur le sol français. Ce massacre n'a rien rapporté à ses auteurs, le film d'Aldrich n'étant pas un réel film d'action, il fit aussi un bide sous son nouvel habillage. Comme quoi il y a encore une justice. C'est grâce à la précieuse maison d'édition Carlotta qu'il nous est donné de voir enfin ce chef d'œuvre crépusculaire dans son intégralité. Lancaster et Aldrich se connaissent bien pour avoir déjà travaillé trois fois ensemble dont la dernière pour le formidable western antiraciste "Fureur apache". Les deux hommes partagent les mêmes idées progressistes, condition première pour entamer la collaboration sur un tel projet. La démocratie américaine vacille sur ses bases depuis l'enlisement au Vietnam et la révélation du scandale du Watergate qui faisant suite aux assassinats de John et Robert Kennedy enterrent définitivement l'insouciance des années 1950 où le pays tout auréolé de son statut de sauveur mondial, goûtait sans retenue aux joies du consumérisme. La confiance en les institutions est donc fortement ébranlée et des cinéastes engagés vont traduire ce sentiment avec des films dits paranoïaques regroupés au sein d'un trio magique composé d' A cause d’un assassinat (Alan J Pakula, 1974), de Conversation secrète (Francis Ford Coppola, 1974) et des Trois jours du condor (Sydney Pollack, 1975). Robert Aldrich ne pouvait bien sûr pas être en reste et c'est seulement deux ans après ces trois films majeurs qu'il se lance dans cette diatribe plus violente car sans détour mettant directement le doigt là où ça fait mal. Son film moins virtuose notamment dans sa partie action et gâché par sa distribution en salles n'est pas passé à la postérité. Pourtant revu aujourd'hui on ne peut qu'être époustouflé par la force et le courage de son propos. Avec le recul, on peut même se demander comment il a pu sortir dans sa version initiale aux Etats-Unis. L'assaut peu probable d'une base nucléaire du Nevada par un commando de quatre ex-militaires sortant de prison, mené par un général paria (Burt Lancaster) et la menace qu'il fait peser sur la sécurité du pays par la possibilité de l'envoi de 9 missiles sur l'URSS, sert de prétexte à une réflexion profonde sur l'équilibre du pouvoir entre le Président élu et le haut commandement militaire. C'est la révélation d'un rapport secret sur les réelles motivations de l'intervention au Vietnam (Pentagone paper) qui va servir de point de rupture à tout le propos d'Aldrich. Devant le chantage au risque d'une troisième guerre mondiale, la terrible question sera de savoir si les pouvoirs militaire et politique vont accepter de révéler à l'opinion que depuis 1945 les seuls objectifs de ses interventions extérieures sont de persuader l'ennemi communiste de la détermination de l'Amérique à rendre coups pour coups en affichant sa capacité à sacrifier avec le plus grand cynisme nombre de vies humaines. Si le Président hésite longtemps avant d'adopter la solution de raison, il va vite comprendre que ses conseillers moins torturés par les considérations humanitaires, n'hésiteront pas à le sacrifier lui aussi . Le constat d'Aldrich fait froid dans le dos mais il a depuis pris du crédit quand on pense aux manipulations de l'opinion orchestrées par les conseillers de Georges W Bush pour justifier l'intervention en Irak en 2002. Le suspense réside donc dans la mise en scène très habile de la prise de décision qui se joue dans le bureau ovale plutôt que dans les scènes d'action sans grand intérêt car trop statiques. On peut donc vraiment parler d'un massacre quand on songe aux coupes faites pour l'exploitation européenne du film . Aldrich qui avait déjà expérimenté le procédé dans "Le grand Nord" et dans "Plein la gueule", manie ici avec virtuosité le split screen pour spoiler: montrer la panique qui s'empare du haut commandement quand le général félon est sur le point de déclencher l'envoi des missiles. Il nous indique aussi que les temps sont en train de changer avec le recours intensif à la vidéo qui permet non seulement au staff présidentiel de suivre les opérations en direct mais aussi de manipuler le général rebelle en lui donnant à voir des images tronquées. Le film est dénonciateur mais aussi prémonitoire, ce qui lui donne une valeur accrue avec le temps qui passe. Le casting réuni par Aldrich, de Joseph Cotten à Melvyn Douglas en passant par Paul Winfield ou Gerald O'Loughlin est au diapason de l'enjeu mais c'est bien Charles Durning qui constitue la révélation du film, campant avec brio un président humaniste, prisonnier de sa charge, comprenant un peu tard la vacuité de son rôle. Quant à Lancaster il est bien entendu parfait dans la peau de ce général certes en révolte contre les débordements de l'institution qu'il représente mais qui ne peut s'empêcher de raisonner en militaire borné, prêt dans son combat à appliquer les méthodes qu'il dénonce. A ce propos Aldrich fort habilement confronte dans une scène remarquable l'entêtement du vieux gradé un peu dépassé avec le bon sens du soldat de base qui l'éclaire sur la véritable issue de leur combat. Si son film comporte quelques failles, Aldrich qui avait une faiblesse pour "Twilight’s Last Gleaming " (« les dernières lueurs du crépuscule ») a réalisé en fin de parcours son œuvre la plus intense à défaut d'être la plus aboutie.
Long et pas fameux, Aldrich se perd dans les détails et film très mal les scènes d'actions qui apparaissent à la limite du ridicule. Le film pouvait être sauvé par un trio d'acteurs Lancaster, Widmark, Durning mais seul le dernier ce donne à fond sur la fin.
Un film remarquable signé Robert Aldrich ("Les 12 Salopards", notamment), un de ses derniers, un de ses meilleurs, avec un casting à tomber (Burt Lancaster, Richard Widmark, Burt Young, Melvyn Douglas, Joseph Cotten)... mais, en raison d'un gros coup du sort à sa sortie en 1977, le film sera un retentissant bide, et est tombé dans l'oubli pendant de longues années. La raison ? Un film éminemment politique, assez osé (des militaires américains dissidents évadés de forteresse prennent le contrôle d'une base militaire équipée de missiles nucléaires, et menacent de les utiliser contre leur propre pays, sauf si le gouvernement accepte de rendre des comptes sur la guerre du Vietnam). Oui, c'est osé. Tellement que, de 140 minutes à la base, le film sera coupé de... 50 minutes, passant à un minable 90 minutes (la réédition DVD et BR propose l'intégralité du film, en VOST, ouf). Quasiment du jamais-vu ! A ce niveau-là de censure, il aurait sans doute été préférable de carrément interdire la sortie du film à l'époque, non ? Le film étant disponible désormais en intégralité, on ne va pas se plaindre. Surtout que c'est une réussite majeure, doublée d'une vraie ode au split-screen (il y en à tellement que le film ne sortira pas en VHS à l'époque, ce procédé technique empêchant une vraie exploitation en VHS, l'image aurait été presque illisible). Un film absolument fantastique, osé, courageux, par un grand réalisateur, avec de grands acteurs... Que demander de plus ? 5 étoiles me semble être une note un tantinet vacharde, pour le coup. Allez, 6 étoiles sur 5, c'est le jour de l'An !
Dans Twilight's Last Gleaming (le titre français est ridicule d'ailleurs pendant longtemps j'ai cru que ce film était un western) on retrouve le goût d'Aldrich pour des sujets grinçants voire dérangeant, ici un général en prison s'échappe et réussit avec des complices à s'emparer de silos nucléaires voulant forcer à faire dire au Président des USA que la guerre du Vietnam fut une énorme fumisterie. Et ce durant plus de 2H20, Aldrich a été mieux inspiré mais Twilight's Last Gleaming reste malgré une photographie vieillissante et des scènes d'action un peu faibles de la part d'Aldrich, un bon film avec un suspense soutenu, de bons dialogues et aussi un casting impressionnant. Un film solide et intelligent (certes on peut le trouver un peu facile dans ses propos et manquant de profondeur), bien mené et bien joué, davantage de nervosité n'aurait pas été un luxe, L'Ultimatum des trois mercenaires est un film à voir au moins une fois.
Profitant de la ressortie de ce film oublié du grand R. Aldrich (sortit uniquement dans une version de 1h30 avec uniquement les scènes d'action), j'ai pu découvrir le film maudit par excellence : tête d'affiche luxueuse, propos engagés et visionnaires mais échec total à sa sortie. Et pourtant, c'est une véritable claque, presque un chef d'oeuvre mais en aucun cas un film mineur. Anti-conformiste, sombre, dense, ironique, patriotique et à la philosophie intéressante, ce film est un pamphlet philosophique troublant et d'une puissance évocatrice intacte. Car si le film est un peu cheap et lent, il n'en reste pas moins d'une vitalité incroyable dans ses propos, les débats entre politiciens ou avec les mercenaires se révélant bien plus passionnant, même si on retrouve cette violence froide et graphique propre au cinéma de son auteur. Visuellement, ce n'est pas le meilleur Aldrich mais jamais son propos ne s'était exprimé avec un tel impact, une telle puissance émotionnelle et un mordant intact malgré l'âge. Et comme les acteurs sont tous formidables, c'est un incontournable pour tout cinéphile digne de ce nom. D'autres critiques sur
Le cinéma de Robert Aldrich n'a pas perdu de sa force avec les années qui passent. La preuve avec ce film fort dans lequel un ancien général de l'armée américaine s'empare d'un bunker qui contient des missiles nucléaires et menace de lancer les ogives si le Président ne rend pas officiel un document rendant coupable les États-Unis de bien des choses par rapport à la guerre du Vietnam. Aldrich frappe droit là où ça fait mal et utilise le traumatisme de la guerre du Vietnam alors qu'il encore récent pour mieux dénoncer la politique de son pays et de la façon dont il est géré. Ce qui est très fort avec ce film, c'est que l'on comprend aussi bien le général voulant lancer les ogives (Burt Lancaster, parfait en homme vieillissant qui tient encore à certains idéaux) que le Président des États-Unis, coincé en plein dilemme (Charles Durning, trouvant sans doute un de ses meilleurs rôles, aussi complexe que touchant) et malgré tout on sait que cela ne peut que mal finir. Le cinéaste fait une excellente utilisation du split-screen pour montrer la simultanéité des actions ("terroristes", militaires et gouvernementales) et sa mise en scène est aussi efficace que son propos qui fustige les grands pontes de l'administration américaine sans jamais oublier de plonger le spectateur au cœur de son histoire, vraiment prenante. Avec en plus un casting choisi avec subtilité (Richard Widmark en général fasciste, Joseph Cotten en conseiller cynique), cet ultimatum est un vrai régal de cinéma.
Très certainement méconnu, car très certainement produit avec courage pour l'époque mais très certainement pas exploiter en salle à sa juste valeur. Pas besoin de se retrouver dans la jungle du Vietnam pour dénoncer l'absurdité et l'horreur de cette guerre, la preuve est faite avec ce film de Aldrich. Le propos est si bien amené qu'il est plausible de bout en bout. Pas de temps mort, les officiers et les vieux bureaucrates qui ont vu défilés plus d'une présidence montrent toute l'hypocrisie et les rouages d'un système presque mafieux. Le final démontre que le système l'emportera à nouveau, que les hommes qui détiennent le pouvoir ne le lâcheront pas, pas de jeunes ambitieux dans le bureau ovale, que de vieux briscards près à tout pour garder leur fauteuils. C'est cynique, l'accueil lors de sa sortie au US a naturellement été mauvaise; mais cela n'enlève rien à la justesse de ce brûlot. Il faut aussi noter et remarquer l'implication de ces stars qui n'hésitent pas à prendre position, remettant leur statut dans les mains des spectateurs.
Aldrich réalise un film qui donne du système politique américain une image désastreuse. Où le crime au plus au niveau est utilisé pour éviter que ne soit reveleau peuple les vrais raisons de la guerre du Vietnam. Lancaster et Widmark on eu le courage de participer à cette démonstration. Cee qui est tout à leur honneur. La réalisation permet de suivre l'action à tous les niveaux. la direction de l'état, les dénonciations. Bien sûr c'est du cinéma, mais est ce si loin de la réalité ?
Un étonnant film d’espionnage, méconnu et sous estimé en raison de son charcutage lors de sa sortie en salle ! Une vraie bonne surprise pour les amateurs de bonnes série B...
Robert Aldrich est un réalisateur connu pour ses œuvres engagées au service d'une cause. Déjà, ses premiers westerns portent la marque de son combat en faveur des indiens : Bronco Apache (1954), La flèche brisée (1950), La porte du diable (1950). Twilight's Last Gleaming est le type même de film opposé à la guerre au Vietnam, dénonçant la toute puissance de l'état fédéral et la manipulation de l'opinion américaine. Trois acteurs dominent la scène. D'abord, Burt Lancaster dans la peau du général Dell, ancien détenu évadé, accusé à tort d'un crime qu'il n'a pas commis et qui décide de lancer une opération en investissant un site de lancement de missile avec un commando de trois complices. Il exerce un chantage sur le Présidant américain en lui demandant de lire un document ultra secret à la télévision américaine révélant les agissements d'une guerre totale de l'armée au Vietnam afin d'éclairer les citoyens sur les manipulations politiques de l'époque. Ensuite, Charles Durning, qui incarne le Président US David Stevens, un homme charismatique, objectif et certainement sincère, trop sincère qui est déchiré, entre son désir d'informer la nation sur ce fameux document, et de répondre ainsi aux exigences du commando, et la nécessité de recueillir les avis de son conseil de sécurité nationale. Si le rôle de Charles Durning paraît tout à fait inconcevable dans la réalité (rappelons qu'il s'agit d'un film de science fiction), l'acteur met tout son talent dans son personnage. Le troisième homme que je citerai, c'est Melvyn Douglas, qui interprète Zachariah Guthrie, le secrétaire d'état à la Défense. Il est le conseiller le plus avisé du Président, celui dont les analyses sont les plus pertinentes et les plus décisives, à la fois, tranchantes et mesurées. Ses expressions sur son visage marquent son déterminisme et son réalisme politique. Pour ma part, c'est sans doute l'un de ses meilleurs rôles à l'écran et certainement le meilleur acteur dans ce film. Il suffit d'observer son regard dans la scène finale. Pour mémoire, n'oublions pas le grand Richard Widmark, dans un rôle secondaire mais non dénué d'intérêt en tant que chef d'état-major des armées, mais aussi invraisemblable en donnant des ordres directement à des tireurs d'élite. Pour mémoire, il faut savoir que Burt Lancaster et Robert Aldrich étaient considérés comme des personnes très engagées à gauche par les médias US. Notons au passage la fâcheuse manie des distributeurs français de l'époque de vouloir attribuer systématiquement un titre franchouillard pour le moins inapproprié : "L'ultimatum des trois mercenaires" faisant immédiatement penser à un western. Le titre américain était beaucoup plus poétique et évocateur en regard de la thématique du film et aurait pu se traduire par "A la dernière lueur du crépuscule". Ce fut l'un des derniers films de Aldrich, qui, bien qu'un échec commercial aux États-Unis, constitue pour moi l'un de ses chefs-d'œuvre.
L'Ultimatum des trois mercenaires est un film saisissant. Non seulement, Aldrich y met en exergue le profond malaise post-Vietnam, mais il critique également très sévèrement la politique de son pays avec un style très sobre où la tension est omniprésente. Burt Lancaster incarne le général Dell, homme de bien, honnête et droit, qui menace d'envoyer des missiles qui provoqueraient une troisième guerre mondiale, si le président ne rend pas publique un rapport qui explique les vraies raisons -idéologiques- de l'engagement américain au Vietnam. C'est un peu comme si un réalisateur faisait aujourd'hui un film sur le fait que les Etats-Unis sont allés en Irak pour le pétrole. En claire, Aldrich pense que la politique américaine se soucie plus de l'ordre et de la guerre froide que de la vérité. L'Ultimatum des trois mercenaires offre donc une vision très noire du pouvoir et de la politique. Ouvertement contestataire, brillant dans l'idée, le film est plutôt bien réalisé, avec une utilisation judicieuse du split-screen, et montre habilement les rouages politiques. A réserver aux amoureux des années 70...
Amputé d’une heure lors de sa sortie en 1978, ce petit bijou revient dans l’intégralité de son écrin, dans lequel les mœurs politiques sont disséquées par un orfèvre. On oubliera simplement l’ouverture un rien calamiteuse pour mieux comprendre les rouages d’une gouvernance sans scrupule. Quand il n’était pas bon de révéler les dessous de la guerre du Vietnam…
Les intentions d'Aldrich dans ce film sont louables et courageuses, mais le résultat est loin d'être à la hauteur. Le scénario contient une erreur fondamentale, tout chantage démesuré ne peut être que l'œuvre d'un fou, or dans le film Lancaster est montré comme quelqu'un de déterminé mais sain d'esprit. Ça ne tient donc pas debout et c'est assez embêtant pour le ressort dramatique du film. L'évolution de l'attitude du président est également improbable, on début j'menfoutiste et niais, il devient un président moral… et puis quoi encore ? Sinon sur le film lui-même : les scènes d'actions sont rares et sans surprises (on sait très bien par exemple que son spoiler: machin vert ne va pas éclater ) mais on va nous dire que ce n'est pas un film d'action. Admettons et occupons-nous des scènes de parlottes qui deviennent vite aussi ennuyeuses qu'interminables. La fin du film relève un peu le niveau.. Les acteurs : on a connu Lancaster en meilleure forme, Charles Durling fait le boulot, Melvyn Douglas est transparent et Widmark s'amuse comme un petit fou. Et tout cela est finalement bien décevant.
Si la filmographie de Robert Aldrich est traversée de plusieurs titres de qualités exceptionnelles (" en quatrième vitesse", " le grand couteau", "attaque", " Vera Cruz" " Pas d'orchidée pour Miss Blandish", " Qu'est il arrivé à Baby Jane ?"...), la dernière partie de sa carrière est observée avec plus de réserve.
C'est ainsi l'exemple de " l'ultimatum..." (1977), raccourci à sa sortie en salle puis proposé dans un nouveau montage dans les années 2010.
Film d'action ( ce n'est pas la partie qui me semble la plus réussie) et surtout politique ( le débat autour de la table ovale qui réunit le président américain et ses collaborateurs est formidable).
C'est le thème des motivations cachées de la guerre du Viet-nam et son corollaire ( montrer aux soviétiques que les usa sont capables du pire, afin de convaincre de leur capacité morale a déclencher le feu nucléaire ) sur lequel s'attarde Aldrich.
Le film s'inscrit aussi indirectement dans la veine des films critiques sur l'arme atomique ( " docteur Folamour" de Kubrick et " Point limite" de Lumet) mais aussi sur ceux qui évoquent directement ou subtilement l'assassinat du président Kennedy (" JFK" de Stone, " A cause d'un assassinat" de Pakula, " la théorie des dominos" de Stanley Kramer...)
Aldrich porte aussi son regard sur les intentions cachées d'un gouvernement qui fait pourtant de la défense de la Liberté son cheval de bataille.
La thèse exprimée ici par Aldrich est confirmée par la révélation journalistique de la fameuse affaire dite des " pentagon papers", traitée au cinéma plusieurs décennies plus tard par Spielberg dans le film éponyme.
Ce n'est pas un des meilleurs opus de Aldrich, mais le sujet est suffisamment fort pour que cet opus soit vu et surtout considéré à sa juste valeur.