Un film que j'ai pas mal visionné plus jeune, pas revu depuis plus de 15 ans, il se revoit gentiment, pour les néophytes ça peut-être balot mais il garde ceci dit une certaine force notamment dans sa deuxième partie où Stuart Gordon se fait plaisir et se lâche grave avec des scènes bien salaces, il faut voir Barbara Crampton sentir le plaisir montée avec un Jeffrey Combs inerte, le passage est chaud mais drôle à la fois car il reste de marbre par contre dès que le rézonateur se met en marche il se réveille directement.
Le casting est sympa, avec trois des acteurs de Re-Animator plus Ken Foree. Les amateurs du genre étaient en extase à sa sortie, car Stuart Gordon et Brian Yuzna forment une sacrée équipe. Jeffrey Combs et Barbara Crampton resteront les acteurs fétiches de Stuart Gordon et par la suite Brian Yuzna fera également appel à Jeffrey Combs pour ses différents films comme le WTF Beyond Re-Animator.
Aux Portes de l'Au-Delà est un film d'estime pour de nombreux fans du genre, il faut reconnaître qu'il possède une atmosphère malsaine où se côtoient le fantastique, l'épouvante et l'érotisme. D'ailleurs le résonateur est une sacrée métaphore sexuelle au prétexte justifiant les quelques passages chauds surtout celui où Barbara Crampton hypnotise l'écran tout de cuir et ficelle vêtue. La première partie du film n'est pas très prenante - celà dit l'ambiance est déjà là - même si on se demande ce qui va se passer mais dès lors que le Docteur Pretorious refait surface le film prend tout son sens. Les effets visuels ne sont pas minables malgré les années, le film regorge de grands moments, dont une jolie folie engloble le film à réserver aux spectateurs avisés, ce qui paraît soft au début se transforme par la suite en cauchemar phallique avec des allusions bien portées sur le sexe tout le long du film. Après Re-Animator, le duo a su recréer une certaine ambiance pour un film tout aussi important que leur première collaboration.
Nous n'arrivons même plus à compter les débordements comme les quelques énucléations très graphiques, et surtout les passages écoeurants où la glande pinéale surgît. C'est du lourd, rares sont les films de ce calibre aussi barré sans être neuneu. Là où Re-Animator possédait malgré tout des petites notes d'humour, Aux Portes de l'Au-Delà est nettement plus sérieux, à aucun moment nous ne voyons un seul des personnages rire ou occasionner des petites blagues voir même des clins d'oeil. Non, ici le film porte bien son nom. Et dire qu'à l'époque le film ne fût interdit en France qu'aux moins de 13 ans, la censure était bien veillante. ^^
C'est assez étonnant qu'à travers toutes ces années le film n'a pas souffert par rapport à la technique et autres, qu'est-ce que ça fait du bien de visionner un film sans effets ou ajouts numériques, là c'est du cinéma d'artisans, les monstres et autres idées sont faits avec les moyens du bords mais surtout avec un savoir indéniable, voilà pourquoi plus de 27 ans après nous sommes toujours aussi content de revoir pareilles bobines. Les années 80 c'était bien, c'était fun et pour ceux qui pensent que le cinéma de genre à commencer avec Scream et bien faites un petit tour dans la filmographie de Stuart Gordon et Brian Yuzna, des mecs qui n'en ont rien à foutre, en tout cas ils s'en foutaient à l'époque.
Avec toute cette excitation il va falloir que je me refasse le Beyond Re-Animator où le grand-guignolesque n'a jamais été aussi barge, sans être aussi ultime que Re-Animator premier du nom et Aux Portes de l'Au-Delà.