Doté d'un des titres les plus sarcastiques qui soit, "La Dolce Vita" ne cesse d'emerveiller plus de quarante ans après sa sortie. En partant de l'étude d'un microcosme, Fellini dévoile certaines des plaies incurables qui sont celles de la condition humaine. Le film joue ainsi de parralléllismes constants, au niveau stylistique et symbolique, et cela sans tomber dans de simples oppositions. Bien plus, Fellini montre comme indissociables des éléments qui semblent s'exclure. Au vertige insouciant et hédoniste que choisit Marcello, derrière lequel se cachent l'absence de sens et l'amertume qui en découle, répondent les figures de l'amour emprisonnant d'Emma, de celui désespérée de Steiner et de l'amour absent du père. Et, quand à la fin, Marcello voit réapparaître une figure simple et belle, le vacarme qui l'entoure ne lui permet plus d'en entendre la voix.
Les années 60 furent décidément un âge d'or (hélas bien révolu!) pour le cinéma, et notamment pour le cinéma italien qui était alors l'un des plus créatifs. Fellini les a inaugurées en grande pompe (en même temps que «L'Avventura» d'Antonioni) en signant avec «La Dolce Vita» un film charnière entre l'esthétique néoréaliste des années 50 et son style fantasmatique propre qui trouvera à s'épanouir dans ses autres chefs-d'oeuvre que sont «8 1/2» et «Juliette des esprits». On y suit la tourbillonnante descente aux enfers d'un journaliste, Marcello, perdu dans la société décadente de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie romaines. Et la danse macabre s'avère féroce et effrayante d'autant plus qu'elle est filmée avec une retenue bienvenue, sans aucune complaisance inutile. À son terme, Marcello se retrouve à l'intersection des deux branches d'une alternative. Il a le choix entre la pureté, symbolisée par la jeune fille au visage d'ange ombrien, et la décadence, symbolisée par le monstre marin. Et Fellini, pessimiste, nous le montre faire le choix de la déchéance. Comme la plupart des films ultérieurs du maestro, «La Dolce Vita» rompt avec les formes traditionnelles de narration pour se présenter comme une enfilade de scènes suggestives dont le seul fil conducteur est précisément le personnage de Marcello. Les images, déjà puissamment oniriques, sont de toute beauté et la musique de Nino Rota parfaitement en situation. En un mot comme en cent, «La Dolce Vita» est un chef-d'oeuvre absolu, à découvrir ou à redécouvrir. Pour ce qui me concerne, c'est à nouveau l'un de ces vingt bijoux que j'emporte sur mon île.
Deux étoiles seulement pour cet incontournable de Fellini ? Oui , et avec des regrets .
Ni mauvais , Marcello et à la limite dans une certaine mesure Anita sauvent ce qui peut être sauver mais la discontinuité du scénario , les scènes ratées , le manque tout simplement de simplicité ( La première heure doit être consacrée à l'étude faciale des différents personnages féminins , sinon n'espérez même pas entraver quelque chose ) , l'histoire quasi inexistante , contribuent à faire de ce film une longue agonie décevante . ( Car le spectateur , bon camarade , ne desespère comprendre quelque chose avant le générique ) .
J'oserais croire que mes mots sont guidés par une compétence restreinte en commentaire cinématographique , tout comme il est probable que je sois passé à l'ouest de la symbolique du film ( symbolique que l'on voit pourtant ébauchée un peu partout , mais qu'on n'arrive jamais vraiment à tenir entre ses mains ) . De plus , il s'agit là d'une première impression "à chaud" suivant le premier visionnage du film .
Comme quoi , le nom du réalisateur et de son acteur ne seront pas ici un gage de valeur , le film est loin d'être réussi . Je n'aime pas non plus juger un film sur sa durée , mais ici , il faut l'avouer , on s'ennuie ferme , des longueurs à n'en plus finir , ne font qu'aggraver le jugement que l'on porte sur le film .
ALors , ce sera deux étoiles , pas une de plus , pas une de moins . ( Le film n'est quand même pas un navet , malgré ce qu'on peut lire dans un des commentaires de ce site ) .