Un deuxième visionnage s'impose, j'ai pas tout saisi, évidemment j'ai saisi que c'était génial mais cette construction assez étrange comme un succession de sketches toutefois liés les uns aux autres qui répètent le même schéma inlassablement, celui que tient le film, une curiosité d'abord qui devient fascination puis vire à la drôlerie, à l'amusement pour virer à une forme de cynisme auto-complaisant et assez dérangeant. Certaines scènes sont magnifiques évidemment toutes celles avec Anita Ekberg qui sont d'une drôlerie incroyable que ce soit pour son personnage ou les réactions qu'il suscite, j'aurais aimé que le film ne soit que ça, mais il faut bien que la situation évolue et ça aurait pu se montrer lourd cette représentation de la femme. Ou tout ce qui traite au thème du cirque, cher à Fellini mais ici il y a cette poésie, cette mélancolie à la fois drôle et triste. Et cette manière de filmer un personnage qui quitte un groupe ça à l'air de rien comme ça mais simplement parfait et à chaque fois. Je pourrais en citer plein comme ça, la scène de la voiture en pleine nuit une parodie de romance qui ne cesse de varier entre attirance et répulsion. Et moi qui aime beaucoup le travail de Fellini, surtout pour sa poésie, souvent très drôle et pleine d'esprit je dois admettre que là il m'a souvent perdu en route, j'espérais que le film tienne cette promesse tout du long, cette légèreté frivole, mais j'ai ressenti pas mal de temps morts (enfin c'est la construction du récit qui veut ça) mais tout de même j'ai souvent décrocher pour ensuite reprendre le fil complètement emballé. Et puis c'est pas génial quand il veut y introduire un discours philosophique, c'est toujours à mi-chemin entre la moquerie et une idée qu'il soutient (à laquelle j'adhère rarement d'ailleurs), c'est la force et la faiblesse du film, c'est toujours ça le problème quand on est ambivalent, on en sait jamais réellement où il se place. Un de ces quatre je le reverrais, pas de si tôt, il y a trop de choses à découvrir, mais ça s'impose, ne serait-ce que pour l'apprécier pleinement car ça se sent de bout en bout, que c'est un chef-d’œuvre.
Attention chef d'oeuvre ... ou pas, tout dépend de votre sensibilité et de l'interprétation que vous vous faites du ciné italien décennie 60-70'. Les films de Fellini sont plutôt atypique mais La Dolce Vita est sûrement son oeuvre la plus accessible, la plus appréciable, son meilleur film sans doute. La réalisation est au poil avec quelques plans et quelques scènes de toute beauté, une ou deux scènes ont marqué la mémoire cinéphile, un des dernier grand film en noir et blanc . Le film en fera décrocher plus d'un par son rythme lent et son scénario décousu assez plan-plan, contemplation de la bourgeoisie italienne entre autres. Heureusement Mastroianni est là, il irradie le film de toute sa classe naturelle (les costumes aidant aussi), ne serait-ce que pour Marcello à l'aise en costard derrière ses grande lunettes noires (inspirant toute une génération), il faut voir ce film. Je n'avais pas vu un acteur si beau et charismatique à l'écran depuis Brando dans Sur les quais, De Niro dans Le Parrain 2 ou Gosling dans Drive dans une moindre mesure. Le film se démarque aussi par sa trame inhabituel, supprimant l'un de ses personnage principal au 2/3 du film, imité la même année par deux autres chefs d'oeuvre (L'avventura, Psychose). Pour le reste Anouk aimée est d'une sensualité à toutes épreuves et les autres seconds rôles, quoique peu mis en avant, ne sont pas déplaisant. Très bon film. Ah et j'oubliai la musique tour a tour joyeuse, triste ou dansante mais continuellement géniale, une des plus belle BO du 7ème art signé du grand Nino Rota
Deux étoiles seulement pour cet incontournable de Fellini ? Oui , et avec des regrets .
Ni mauvais , Marcello et à la limite dans une certaine mesure Anita sauvent ce qui peut être sauver mais la discontinuité du scénario , les scènes ratées , le manque tout simplement de simplicité ( La première heure doit être consacrée à l'étude faciale des différents personnages féminins , sinon n'espérez même pas entraver quelque chose ) , l'histoire quasi inexistante , contribuent à faire de ce film une longue agonie décevante . ( Car le spectateur , bon camarade , ne desespère comprendre quelque chose avant le générique ) .
J'oserais croire que mes mots sont guidés par une compétence restreinte en commentaire cinématographique , tout comme il est probable que je sois passé à l'ouest de la symbolique du film ( symbolique que l'on voit pourtant ébauchée un peu partout , mais qu'on n'arrive jamais vraiment à tenir entre ses mains ) . De plus , il s'agit là d'une première impression "à chaud" suivant le premier visionnage du film .
Comme quoi , le nom du réalisateur et de son acteur ne seront pas ici un gage de valeur , le film est loin d'être réussi . Je n'aime pas non plus juger un film sur sa durée , mais ici , il faut l'avouer , on s'ennuie ferme , des longueurs à n'en plus finir , ne font qu'aggraver le jugement que l'on porte sur le film .
ALors , ce sera deux étoiles , pas une de plus , pas une de moins . ( Le film n'est quand même pas un navet , malgré ce qu'on peut lire dans un des commentaires de ce site ) .
Je n'ai découvert ce film que récemment mais quel film ! je pense l'avoir regardé 4 ou 5 fois depuis et le regarderai souvent encore... A voir absolument en VO ! Ce film est d'une profondeur et d'une richesse remarquable. On en découvre de nouvelles facettes à chaque fois. A la fois enthousiasmant et désespérant et d'une terrible llucidité. Un âge d'or du cinéma, immortel.
Titre ironique voire cruel ! Car, sous une apparence festive, Fellini ne dépeint que des gens insatisfaits et superficiels. Son propos : la nécessité de vivre intensément le présent, et de ne pas le fuir éperdument.
Le tourbillon de la vie vaine est représenté le plus souvent de nuit par une succession de très hauts et de très bas, l'écart se creuse jusqu'à ce que ces moments finissent par se confondre : spoiler: effervescence des flashs puis misère de la prostitution et tentative de suicide / insouciance puis violence / apparition divine mais absence de miracle et décès / invitation dans un château puis tragédie, etc. La dégradation morale amène ainsi à refuser le mariage et à célébrer un divorce, à se comporter de manière dégradante : les hommes deviennent bêtes (tandis qu'une raie géante figure une nature morte "palpitante" à la Chardin).
La nouvelle génération suit les traces de l'ancienne, d'autant plus facilement que ce sont les valeurs qui ont changé. Les enfants ne sont pas à la fête : deux mentent, deux meurent. Seule une adolescente, préservée du monde du personnage principal par un peu d'eau, laisse entrevoir peut-être une note d'espoir.
Oeuvre splendide où de nouveau l'enfer social et la décadence des classes aisées sont mis en avant par Fellini. Mais c'est aussi l'occasion de tacler le refuge absurde de la pauvreté dans la religion avec cette scène de miracle tournant au drame , et de la richesse s'enfermant dans leurs appartements / bibliothèques entre intellectuels, où finalement certains préfèrent se suicider. Marcello, le héros, est en conflit interne avec sa recherche d'hédonisme et de jeunesse perdue (au point de ne pas reconnaître la jeune femme à la fin du film, ni ne l'entendre, et s'en détourner, après une soirée à clamer l'épicurisme contre la vieillesse) mais aussi cette société d'image où paparazzi et tv cherchent à mettre en image tout et n'importe quoi (paparazzi, miracle, veuve éplorée...). Superbe.
Que dire qui n'est déjà été dit sur ce film mythique qui rendit la fontaine de Trevi mondialement célèbre et qui fit du nom d'un personnage Paparazzo un nom commun (plutôt au pluriel paparazzi). Film divisé en différentes séquence comme un film à sketchs avec comme fil conducteur l'errance d'un journaliste désabusé dans une Rome en pleine transformation, film sur le désenchantement du monde, le vide d'une société qui a remplacé Dieu par des idoles...qui s'effondrent : la star est une femme battue, l'intellectuel tue ses enfants, et même les apparitions de la Vierge sont fausses et donnent lieu à un cirque indécent. Mais c'est aussi une réalisation superbe, une caméra fluide, magnifiquement filmé, un noir et blanc très contrasté, des blancs très lumineux en particulier sans que le noir soit obscur... Et comme toujours chez Fellini, un humour grinçant et un optimisme joyeux. Mastroianni est magnifique
Voilà un film visuellement impressionnant. J'ai senti que je ne pourrais pleinement comprendre cette oeuvre entièrement au premier visionnage... mais sa polysémie fait sa force pour moi. D'une grande complexité, le film dresse avec maîtrise et audace le portrait d'une Rome bicéphale ; antique et empreinte d'un catholicisme puritain d'un côté, fougueuse et extravagante de l'autre. Les scènes d'ouverture et de clôture se font écho : d'abord la beauté factice de la statue du Christ, enfin la crue réalité de la nature avec ce cadavre échoué. La galerie de personnage défilant devant Marcello est passionnante, et certains sont si intéressants qu'on aimerait les revoir ensuite... Marcello court après son rêve inatteignable de jouissance intellectuelle (l'art, etc), sociale (nombreux amis) et charnelle (la Femme idéale) : de nuits chaotiques en aubes épuisées de toute substance, il poursuit une illusion, représentée par Steiner, ce vieil et lointain ami qu'il retrouve et qui a tout (femme et enfants, amis, culture, richesse). Cette quête devient touchante au fur et à mesure, et sûrement un jeune voulant tout voir de la vie admirera ce personnage qui n'inspirera que compassion et pitié aux plus âgés. Je n'ai cependant pas été emballé par la musique originale de Nino Rota, mais la force de ce noir et blanc somptueux compense largement, nous offrant par exemple la scène mythique de Anita Ekberg, femme idéale/inaccessible se baignant dans la fontaine de Trévi... Il faudra que je le revoie assurément, car j'ai eu le sentiment d'être dépassé. En tout cas voilà un film qui me paraît résumer une grande partie de l'esthétique de Fellini, de l'univers du divertissement au scénario lâché, jusqu'à la musique... qui a atteint pour moi son sommet dans La Strada (1954). À voir absolument !
Marcello et la société du spectacle en plan large et mouvements de camera. Des orgies aux miracles, ou l'impossibilité permanente d'exister, l'art étant reclus. Seul le clown poéte dénonce.
Considéré comme étant le plus grand chef d'oeuvre du cinéma Italien, La Dolce Vita, réalisé par Frederico Fellini, n'est pas un film qui m'a convaincu, en fait il m'a un peu déçu. Il y à quand-même des qualités. À commencer par les magnifiques et somptueux décors de Rome, couplés à une mise en scène élégante et soigneuse. J'ai beaucoup apprécié le fait que l'art soit ultra présent tout le long du film. J'ai beaucoup aimé la scène culte de la fontaine de Trevi. En revanche, le reste ne m'a pas du tout convaincu. Il y a trop de personnages, qui sont pas du tout attachants, et il n'y a aucun véritable fil rouge ; alors certes c'est voulu, mais moi j'ai pas du tout aimé, ce qui fait que je me suis énormément ennuyé. Une déception, mais une déception relative : je reverrais un jour la Dolce Vita, avec un regard plus mature, afin de me faire un second avis.
Surement l'un des meilleur film italien... La réalisation est impeccable et le jeu d'acteur excellent cependant il tire un peu en longueur... Mais dans l'ensemble c'est bien !
Si le néoréalisme souffre souvent du manque d'épique, de dramatique, que propose la vie normale, il a tout de même vu produire quelques monuments de réalisation et d'écriture. La dolce vita, film scandale et pionnier, en est un.
Le film suit le personnage de Marcello, un écrivain qui se laisse aller à la facilité de chroniquer les évènements mondains pour un journal à scandale. Ceci étant, l'histoire permet deux descriptions: La première est celle de Rome, ses bourgeois (une manie de l'époque, mais le sujet est traité ici avec beaucoup plus de subtilité que chez d'autres, Chabrol en tête), ses religieux et ses paparazzi, terme inventé pour le film. La deuxième est celle de Marcello, dont on suit l'évolution, recherchant puis fuyant une vie et un travail plus exigeants.
Tourné en plusieurs grandes séquences correspondant à des moments de vie de Marcello, le film utilise un symbolisme intelligent pour décrire sans dénoncer, même si les défauts d'une société sautent aux yeux sous la caméra de Fellini. Peut-être est-ce grâce à des films de cette trempe d'ailleurs, que cette société évolua, ces défauts disparaissant plus ou moins, ce qui rend "la Dolce Vita" un peu daté dans le propos.
C'est donc avec "La Dolce Vita" que je découvre le cinéma de Federico Fellini et quelle claque ! Claque esthétique tout d'abord avec ces plans sublimes, quasi picturaux par moment qui n'ont jamais été égaler au cinéma depuis plus de 50 ans. Intéressons nous désormons au fond ; nous suivons Marcello, jeune casanova, journaliste qui déambule dans le milieu mondain de Rome. Déambuler est bien le mots adéquat pour désigner notre protagoniste, il erre dans ce milieu très fermé qu'est le show - business et n'arrive pas à trouver sa propre identité. Entre journalisme et écriture, sa frivolité amoureuse face à l'amour inconditionnel que lui porte Emma. Pour accentuer cela, Fellini est très intelligent dans sa réalisation. Dans la quasi totalité du film, Marcello est en retrait par rapport au monde qui l'entoure il n'est jamais vraiment impliqué dans les conversations et est d'une légèreté à toute épreuve. De plus, il semble que les jours et les nuits s'enchaînent et se ressemblent, sans réelle discontinuité. Marcello est comme enfermé dans ce monde et malgrés tous ses efforts pour ne pas sombrer complètement dans ce milieu, son destin est comme couru d'avance. La bipolarité de notre protagoniste se retrouve dans l'écriture des personnages secondaires, ils se divisent en deux catégories. D'une part Emma, la jeune fille, le père de Marcello ainsi que le meilleur ami de ce dernier qui sont les plus terre à terre et ceux à qui Marcello doit se rattacher si il ne veut pas complètement sombrer dans cette société mondaine. D'autre part, nous retrouvons tout le reste des personnages à l'écran. Dans la dernière partie du film, Marcello alcoolisé pour la première fois semble avoir complètement lâché prise , lui qui était toujours en contrôle depuis le début. La dernière scène va dans ce sens, Marcello n'arrive pas à discerner les dires de la jeune fille comme s'il s'était complètement abandonné au sein de cette société. L'oeuvre de Fellini est donc d'une justesse à toute épreuve, maîtrisée de bout en bout et dont toutes les scènes sont lourdes de sens.
La Douceur de vivre, titre initial pour sa sortie française, insuffle un vent de liberté à un cinéma en proie à des sensations fortes. Des sensations réelles et complètement désaxées, l'histoire contée par Fellini est celle des apparences, des apparences trompeuses. Un homme subjuguée par toutes les femmes qui l'entourent ( Anita Ekberg, Anouk Aimée,...) qui ne peut hélas quitter celle qui l'aime. Un homme au désir littéraire immense qui ne peut se résoudre à quitter sa vie parsemer de paparazzi. Un homme pris au piège des festivités de mondains marginaux. Au final, Fellini dresse le tableau de tout humain pris au piège de l'existence. Marcello, le reporter arriviste, demeure intrigué par les extravageances des êtres qui évoluent autour de lui (gens du peuple et mondains), hélas sa curiosité semble l'emporté sur son désir de ne plus se soumettre à cette mascarade. La mascarade de la vie...