« Tu sais, des gars comme toi, c’est une attraction, on devrait les encadrer. »
Incontournable du cinéma populaire des années ‘60/’70, Un Idiot à Paris doit énormément à la qualité de jeu de Jean Lefèvre, pourtant souvent cantonné dans des seconds rôles stéréotypés et, soyons honnêtes, mal interprétés. Il faut croire que jouer un idiot fut le rôle de sa vie. Quoi qu’il en soit, on retrouve, avec cette adaptation d’un roman de René Fallet (Le Triporteur, Le Beaujolais Nouveau est Arrivé, Les Vieux de la Vieille, La Soupe aux Choux), les dialogues et les acteurs habitués des audiardises (Bernard Blier, Robert Dalban, Jean Carmet, André Pousse). Notons que c’est aussi la première apparition officielle de Pierre Richard.
Ce qui frappe le plus dans cette œuvre de Serge Korber, réalisateur hétéroclite, c’est sans aucun doute le décalage entre un bredin, un idiot de la campagne, et l’effervescence de la capitale, l’authenticité du premier et la vacuité de la seconde, le tout admirablement mis en lumière par la fabuleuse Dany Carrel mais aussi dans le monologue de Marcel Pitou, l’évadé des HLM de l’Haÿ-les-Roses (Yves Robert).
C’est enfin une merveilleuse histoire d’amour, tendre et poétique.
Bref, Un Idiot à Paris reste un chef d’oeuvre indépassable.