Mouais, bon, avec tout le bien que j’avais entendu de Calme blanc, je ne peux pas dire que j’ai été non plus super emballé.
Le souci c’est d’abord le fond, et dans un thriller de ce genre, forcément, cela impacte assez durement le film au final. Ça manque beaucoup de relief. Le film avance sur un rythme lent, ne dégrossi pas grand-chose, notamment sur les raisons du massacre, sur la relation qui s’installe entre Kidman et Zane, laquelle tourne autour d’une scène de sexe, de l’impossibilité de Kidman à charger une carabine énorme, même en s’y reprenant à trois reprises, alors que plus tard elle se débrouille bien mieux avec un harpon. Assez incohérent parfois, il est solide au départ, et puis ensuite ça manque singulièrement d’inspiration, ça vivote le temps d’arriver au dénouement, avec tout de même cette surprise finale franchement assez grossière tant c’est classique. Forcément il n’y a pas beaucoup de suspens, la tension n’est pas vraiment au rendez-vous, c’est finalement un métrage assez plat, qui se pique parfois d’un effet sanglant ou d’une scène hot pour être plus sulfureux.
Le casting est bon, mais mal utilisé. Sam Neill passe l’essentiel du film à évacuer l’eau d’un bateau, et à communiquer en morse avec sa femme. Un tel talent pour si peu, cela m’a relativement déçu je dois dire. Billy Zane et Nicole Kidman forment donc le couple vedette. Le second est plutôt bon pour rendre la folie de son personnage, mais il peine assez à effrayer. On ne parvient pas à sentir qu’il met en danger Kidman, laquelle semble d’ailleurs toujours avoir un coup d’avance sur lui, ce qui n’est pas pour rien dans ce sentiment que de toute façon il ne pourra pas prendre le dessus. Kidman tient la route, mais elle aussi ne semble jamais avoir vraiment peur du méchant. Parfois on a l’impression de voir La Guerre des Rose !
Sur le plan de la réalisation, Noyce offre un métrage honorable. Sa mise en scène a quelques atouts, et il distille des jumpscare parfois efficaces (la poulie), et il y a quelques scènes à spectacle bienvenues (le bateau en flammes). Dans ce huis-clos il se débrouille correctement, et s’appuie sur une photographie aux couleurs froides et sur une bande son sobre et inquiétante pour parvenir parfois à instaurer une ambiance étrange et mystérieuse. Cela ne suffit pas vraiment cependant pour faire de Calme blanc un film angoissant ou tendu comme il aurait pu l’être. A noter un peu d’érotisme et quelques séquences violentes, mais enfin, rien de bien sérieux.
En conclusion, Calme blanc est un film sans grand relief. Les seuls qualités formelles du film ne parviennent pas à faire oublier un scénario terne, mou, partant d’une bonne idée mais mal développée, et des acteurs a priori enthousiasmants, mais bien mal utilisés. Je donne 2.