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Bertie Quincampoix
105 abonnés
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4,0
Publiée le 26 juin 2017
Une mise en scène formidablement maîtrisée, un noir et blanc sublime, un scénario de traque superbement désespéré, un couple Alain Delon-Léa Massari qui fonctionne à merveille... le deuxième long-métrage d'Alain Cavalier, s'il est assez peu connu, est une véritable pépite. S'inscrivant dans l'actualité brûlante de la guerre d'Algérie, il narre l'histoire d'un homme proche de l'OAS qui décide de tout plaquer, car révulsé intérieurement par l'injustice et la violence gratuite. Un film "physique" à la fois fougueux et impressionnant de maturité.
Le combat dans l'île, L'insoumis et Mise à sac : les trois premiers longs-métrages d'Alain Cavalier, dont les deux premiers ont eu maille à partir avec la censure, impressionnent encore aujourd'hui par leur maîtrise. Ils vieillissent moins que bien des œuvres des années 70 et 80, de par leur sécheresse narrative qui s'accompagne d'une sorte de romantisme noir. L'insoumis se déroule à une époque soigneusement évitée par le cinéma français, à savoir les derniers soubresauts de la guerre d'Algérie, marqués par les actions désespérées de l'OAS. Mais le film abandonne vite son aspect politique pour se centrer sur son personnage principal, un déserteur qui a ensuite libéré l'otage qui était sous sa surveillance. Cet homme, à force de mauvais choix, se retrouve au bout de sa route et son parcours final s'apparente à un calvaire, avec la blessure physique qui le fait souffrir autant que celle, psychologique, qui le taraude. L'histoire d'amour qui arrive inopinément n'offre pas le meilleur côté de L'insoumis mais Lea Massari, énigmatique, et Alain Delon, magnétique, dans l'un de ses tout meilleurs rôles, font de ce couple maudit quelque chose d'obscurément beau. Concis et viscéral, ce film, longtemps invisible, a sa place dans les anthologies du cinéma français.
C'est un film intimiste, presque un huis clos sur le personnage central tellement l'histoire et la tension du film repose dur lui. Bien sur il y a des personnages secondaires très importants pour l'histoire mais c'est Delon qui fait le film. C'est l'histoire d'un homme qui a fui son pays, le Luxembourg pour des raisons familiales peu claires, pour finir par s'engager dans la Légion pour atterrir en Algérie. Il va déserter et se retrouver dans une affaire d'enlèvement avec son ancien chef lui aussi déserteur. Cette affaire étant censé lui rapporter suffisamment d'argent pour rejoindre la France et le Luxembourg afin de revoir sa fille qu'il n'a pas vu depuis 6 ans et reprendre une vie normale. Malheureusement cela ne passe pas comme prévu, il est obligé de tuer un des ses acolytes, il semble d'ailleurs que tuer dans la vie civile ne lui pose guère de problèmes. Il s'enfuit avec une des personnes enlevée. On sent un homme qui a été profondément changé par la guerre et qui est devenu violent, sur de lui, pour qui les obstacles mis sur sa route ne sont rien d'autres que des petites broutilles. Malheureusement rien ne va se passer comme il le veut, car le chemin du retour ne sera pas aussi en ligne droite qu'idéalement.
Le nombre de réalisateurs français qui ont évoqué au moins une fois la Guerre d'Algérie dans leur oeuvre peuvent largement se compter sur les doigts des deux mains pour ce qui est encore aujourd'hui un sujet tabou. Alors l'évoquer une seconde fois à une période où le conflit n'avait que pris fin qu'il y a deux ans, il faut bien avouer qu'Alain Cavalier avait une bonne dose d'audace. La première partie qui parle de désertion, d'OAS et de leurs méthodes pour parvenir coûte que coûte à leurs fins méritent rien que pour ces raisons qu'on s'y arrête. Mais la seconde avec la fuite traîne en longueur et s'avère beaucoup trop "déjà-vu" pour être à la hauteur du reste.
"L'insoumis" est un bon film mais ne va pas au delà. La faute à des acteurs pas toujours convaincant et une histoire qui alterne moments forts et scènes téléphonées.
Second long-métrage d’Alain Cavalier, L’insoumis est l’un des rares films français sur la guerre d’Algérie. Il est d’autant plus rare qu’il eut une courte existence cinématographique du fait qu’il fût victime de censure et d’un procès. C’est donc sous la gouvernance de Charles De Gaulle que le cinéaste dût retirer toutes les séquences montrant les pieds noirs dans la résistance. L’insoumis met en scène un Alain Delon qui n’a plus d’espoir face à une guerre qui n’a pas de sens à ses yeux. Il se réfugie à Alger et tente de regagner le Luxembourg. Pour obtenir l’argent nécessaire, il participe à la séquestration d'une avocate chargée de défendre des Algériens. Cette dernière réussie à s’échapper en le soudoyant… Loin d’être optimiste, le long-métrage réalisé en 1964 montre un homme qui court après sa propre mort. Avec son regard noir, Delon délivre une prestation nerveuse face à une Léa Massari énigmatique. Petit bijou d’exception, l’œuvre alterne l’idylle amoureuse et la blessure physique et citoyenne. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
A part l'affiche tout ce qu'il y a de plus mauvais et raccoleur, tout est bon dans ce film, le troisième du réalisateur Alain Cavalier (dans l'état-civil Fraissé) et qui a aujourd'hui (2017) 85 ans. Que n'ait-on pu écouter ses souvenirs de tournage... Après des études à l'IDHEC et la férule de Louis Malle, l'homme connaît son métier. Au sein d'un casting peu ruineux mais judicieusement choisi, Delon excepté en ce qui concerne le cachet peut-être,, il arrive à nous séduire avec cette histoire sur fond de guerre d'Algérie mais brièvement... On s'assoit dans son fauteuil, et on savoure. Une histoire trépidante, sans monotonie, une histoire d'amour... Je n'avais jamais vu jusqu'alors ce film, mais j'ai été séduit ! Le noir et blanc ne fait qu'ajouter à la beauté des images... willycopresto
Deux ans seulement après la Guerre d’Algérie, Alain Cavalier signe un drame passionnel sobre et poignant (mais moins convaincant dans sa dernière partie) sur le destin tragique d’un déserteur en quête d’une impossible rédemption, servi par une mise en scène en N&B sublime et porté par le couple charismatique Delon/Massari. 3,25
On pourrait croire que le sujet d'Alain Cavalier est une façon comme une autre de revenir sur la guerre d'Algérie. Mais on s'aperçoit vite que l'intérêt majeur du film tient moins aux évènements algériens qu'au portrait et au cheminement psychologiques de Thomas, le personnage qu'interprète Alain Delon. Engagé dans une guerre qui n'est pas la sienne, l'insoumis, légionnaire luxembourgeois en rupture familiale, désigne aussi un homme libre, un individualiste n'obéissant à aucune règle, à aucune idéologie. Lassé des combats, il entreprend un retour au pays. D'abord mercenaire taciturne, sa rencontre puis sa cavale avec une avocate du FLN nous révèle progressivement l'humanité de Thomas. Certes le personnage n'est pas bouleversant ou irrésistible, et le regard que Cavalier porte sur lui peut sembler parfois abrupt, mais le metteur en scène sait, avec une sobriété et une sécheresse qui font la personnalité et la sincérité de son film, intégrer dans un récit d'actions palpitantes toute la complexité d'un anti-héros réaliste.
Je déserte la TV qui diffuse ce soir les oeuvres emblématiques d'Alain Delon mort ce matin. L'insoumis est l'un de ses rares films encensé par la critique que je n'avais pas encore vu. L'erreur est réparrée et je dois admettre que c'est l'un de ses meilleurs films. Alain Delon est prodigieux de réalisme et de sincérité formant avec Léa Massari un couple improbable mais dont l'histoire prend chaire et gagne en crédibilité au fur et à mesure que l'intrigue se développe. Le noir et blanc est parfaitement maitrisé, Alain Cavalier filme au plus près ses personnages dans une économie de moyens qui confine à l'épure racontant une histoire de rédamption qui nous tient en haleine jusqu'au plan final.
L'histoire d'un soldat déserteur pendant la guerre d'Algérie, agissant au nom de l'OAS, il sauve malgré tout une avocate qu'il tenait en otage. Avec elle, il veut revenir chez lui. Blessé, cela finira mal pour lui. L'intérêt du film est sa date 1964. Il se passe juste après la guerre d'Algérie, d'où un accueil public mitigé. C'est néanmoins un assez bon film, non politisé. C'est un film d'action rondement mené mais sans excès de style. Delon porte tout le film. Il y a quelques longueurs et l'histoire d'amour est trop prévisible et fait trop clichée bien qu'elle soit bien filmée. La fin, tragique, a du style. Seul moment émouvant du film.
Belle association Cavalier - Delon pour cette réalisation qui prend pour point de départ la guerre d'Algérie. L' histoire d' amour entre cet ancien militaire joué par Delon et l'avocate qu'il a kidnappée, magnifiquement interprétée par Léa Massari occupe une grande place dans la 2eme partie du film. Alain Cavalier filme avec une grande finesse ce couple traqué par la police et qui s'aime dans la clandestinité. Delon est au sommet de son art, il n'a pourtant que 29 ans. La scéne finale est magnifique.