Bon, je visionne donc le premier film de la saga L’Effet papillon, après avoir visionné le deuxième voici quelques temps, et je dois dire que si le deuxième m’avait plu, ce premier est un petit cran au-dessus.
Le casting fait bonne impression. Ashton Kutcher trouve un rôle solide et qu’il mène avec conviction, lui qui n’est pas toujours très judicieux ni dans ses choix de films ni dans ses choix de rôle. Il prouve ici qu’il pourrait se faire une bonne place comme acteur dramatique en portant des rôles graves (quoique pas toujours dénué d’humour. Sa prestation est efficace, et il est entouré par des interprètes au niveau. Amy Smart surprend dans une série de personnage qu’elle endosse très bien, et les seconds rôles ne déméritent pas du tout. D’autant que les personnages sont réellement travaillés. C’est surement d’ailleurs cela qui aide bien les acteurs, ils ont vraiment des rôles bien écrits à porter, et forcément cela facilite le jeu des acteurs.
Le scénario souffre de longueurs au démarrage. On ne sait pas trop où le film veut aller, la phase d’exposition est un peu longue, et comme ensuite le métrage à beaucoup à développer, vu son intrigue, et bien cela l’oblige à être davantage (trop ?) synthétique. De plus le film cède aussi un peu trop à la facilité, avec des rebondissements pas toujours des plus crédibles, ou qui surviennent de façon un peu artificielle. En somme L’Effet papillon apparait parfois forcé. Néanmoins il faut quand même reconnaitre au film un déroulé enthousiasmant en terme de rythme après la première partie, une intrigue originale, et le métrage surprend par les thèmes graves qu’il brasse. Cela le tire au-dessus du simple divertissement, et finalement il y a une profondeur qui fait plaisir à voir dans un métrage qui aurait pu se contenter de distraire et d’amuser. Ce n’est pas le cas, et c’est louable.
Visuellement c’est convaincant. Le film n’a pas un immense budget et se montre donc d’une grande sobriété, ce qui lui sied fort bien. La réalisation est fluide, dynamique quand il le faut, mais aussi très futée. On sent que les réalisateurs voulaient faire quelque chose d’intelligent, et il y a plusieurs scènes qui font bel effet par la manière dont elles sont tournées (celle où Kutcher se réveille dans le lit avec une bien mauvaise surprise). Niveau décors, rien de transcendant mais c’est largement suffisant pour convaincre, et il y a un travail parfois très habile sur la photographie, qui vient donner du relief au film. La musique aussi, discrète mais bien présente intervient utilement pour donner de la tonalité, renforcer l’atmosphère où les émotions.
En fait cet Effet papillon premier du nom est en effet un bon film qui mérite sa critique positive générale sur allocine. Ce qui est surtout appréciable c’est son dépouillement, sa volonté de ne pas faire de chichi inutile, et les sujets qu’il aborde au travers de cette idée de SF. Mettre de la profondeur dans un film quand on n’a pas les moyens de faire des effets spéciaux, voilà qui est judicieux, et qui paye indéniablement ici. Alors certes il y a des longueurs, certes il y a des ficelles trop grosses parfois, jusqu’à la caricature, mais enfin ce serait dommage de ce priver d’un film de qualité. 4.