Au cinéma, « Angélique et le Roy » faisait preuve d’un essoufflement certain et Bernard Borderie avec « Sept hommes et une garce » s’est lamentablement ramassé à la fois financièrement et qualitativement. « Brigade anti – gangs » ne relevant guère le niveau, Le réalisateur, les scénaristes et la production opérèrent une remise en cause salvatrice. L’adaptation du roman « Indomptable Angélique » se fit en deux films : celui-ci et « Angélique et le sultan ». Ici, film de pirate et érotisme ont pris le pas sur le côté historique et romance, même si Angélique retrouve son bien aimé. Le film est découpé en deux parties. La première est très navale avec la galère commandée par Le Duc de Vivonne, grand amiral de Louis XIV, dont la sœur, Madame de Montespan était la maitresse du Roi. La bataille navale, un peu convenue, est honorable, même si elle souffre de la comparaison avec celles des films hollywoodiens. La deuxième bascule carrément dans l’érotisme sadique. Ainsi Angélique d’abord violée, puis jetée en fond de cale, échappe de justesse à un viol collectif (seule scène où Michèle Mercier montre ses seins), puis à droit au supplice des chats avant l’exposition nue de la « marchandise » au marché des esclaves, le tout agrémenté de quelques baffes par ci par là. En fait le film fonctionne bien et cela pour plusieurs raisons. Une durée ramassée en une heure et demie, évitant ainsi les remplissages par des péripéties inutiles. La plupart des scènes sont soigneusement scriptées, ce qui n’était plus le cas dans l’opus précédent. Réalisé à Cinecita il offre un gros travail sur les décors, bien illustré par la photographie d’Henri Persin. De plus, en quittant Versailles et la France, les personnages sont remplacés par de nouveaux caractères, cassant la monotonie qui s’était peu à peu installée. Ils sont interprétés par Roger Pigaut en capitaine des pirates (étonnante composition d’un misogyne revanchard) et Christian Rode, convaincant Duc de Vivonne. Comme, une fois de plus, le couple Mercier-Hossein fonctionne à merveille, même au cours d’une dispute inattendue, mais sommes toutes très logique, l’interprétation est donc au niveau. Très différent, de « Angélique, Marquise des Anges » mais pas loin d’atteindre le même niveau.