Devenue la marquise de Plessis-Bellières à la fin du deuxième épisode de ses aventures, Angélique entame le troisième en se retrouvant à nouveau veuve (évidemment, tous ses veuvages facilitent de nouvelles amours, sans lesquelles Angélique s'ennuierait). Louis XIV l'appelle au bout de son deuil pour en faire sa favorite, croit-il, et son envoyée de charme auprès de l'ambassadeur de Perse en visite à paris.
Ce dernier, qui ne fait que passer, est interprété par le beau Sami Frey, auquel on confie un rôle d'oriental fourbe, cruel et sadique jusqu'au grotesque. Son personnage est comme les autres, simpliste et tout en clichés. "Angélique et le Roy" est une nouvelle illustration des conquêtes amoureuses et des malheurs d'Angélique qu'elle multiplie au gré d'un scénario jamais à court d'idées, même mauvaises.
Le film est naïf, ce qui fait son charme d'une certaine façon, dès lors qu'on le prend pour ce qu'il est et ce qu'assument les auteurs: un feuilleton rocambolesque, une fantaisie simili-historique. Fort de jolis costumes, robes et livrées et des jardins de Versailles, Borderie réalise un divertissement pimpant dont la mise en scène est commandée par les nombreux rebondissements de l'intrigue; c'est-à-dire qu'on ne devine pas de la part du réalisateur une réflexion globale sur le sujet et pas davantage sur son héroine, qu'il dirige mal. Courageuse et rebelle au hommes qui la convoitent, avant de tomber dans leurs bras l'instant d'après, Angélique est un personnage aux émotions généralement incohérentes qu'on jugera, selon notre indulgence, soit fantaisiste, soit inhabité.