Le film commence plutôt honorablement. Bon, on sent déjà les problèmes, notamment une interprétation très inégale. Si Maccione s’en sort bien dans un rôle qu’il connait par cœur, si Andréa Ferréol est elle aussi convaincante, pour le reste c’est au petit bonheur la chance ! Riton Liebman, notamment, donne l’air de réciter son texte, c’est gênant ! Sylvie Nordheim est plutôt à la hauteur et vient doper la partie centrale du film, aussi parce qu’elle passe la moitié du temps nue, il faut être franc (mais l’actrice dégage une aisance bienvenue dans un casting qui manque, globalement, de naturel). Malgré tout, le film démarre vite, l’humour n’est pas très fin, mais passons, et il y a même une certaine pertinence, tant dans le conflit générationnel que dans le rapport aux femmes d’un homme dragueur vieillissant qui s’interroge sur ses infortunes. Pour ma part, les trente premières minutes du film sont de loin les meilleures, car après, ça part en cacahuètes. Quand Sylvie Nordheim débarque, on vire sur un tout autre film, avec une histoire de bordel qui parfois s’enlise dans le franc n’importe quoi. Ok, il y a des originalités, comme le fait de proposer un bordel occupé par des hommes (ça change), mais le scénario oublie carrément ce qui se passait avant, et l’on se retrouve avec une sorte d’histoire policière et d’infiltration pas désagréable mais qui aurait dû faire un autre film. Là, elle casse l’intérêt de la première partie, et en plus, on perd la pertinence sociale qui faisait le sel de cette même première partie au profit d’une intrigue de pur divertissement qui s’avère proche de la farce balourde. Puis arrive la dernière partie, et là je dis non ! Déjà elle est plus courte et donne l’impression d’être expédiée en version abrégée, mais en plus on sombre complètement dans l’absurde et le ridicule. Aldo, incapable de se détacher de son personnage culte nous le ressort comme un cheveu sur la soupe, le scénario dévie en cacahuète, les personnages perdent toute consistance, les quinze dernières minutes sont un supplice. Ces quinze minutes résument ce qu’ont trop souvent été les films de Maccione, malheureusement.
A cela, il faudra ajouter que le film n’est pas vraiment une réussite visuelle. Ca manque de folie (le bordel par exemple, ça manque de fantaisie), les décors sont moyens, la photographie est anodine, la musique est décevante. Reste quand même un montage dynamique et une réalisation plutôt propre et alerte elle aussi, mais pas exempte de faux raccords et autres lacunes très sensibles par moment.
Pour ma part, Aldo et Junior n’est pas consternant, mais il y a pratiquement trois films en un tant le scénario est chaotique. Le premier est pour moi le meilleur, le plus pertinent, celui qui dit le plus de choses sous le vernis de la comédie franchouillarde balourde et celui qui offre le meilleur rôle à Maccione. Le deuxième est juste divertissant et encore, faudra être bon public car c’est de la comédie très franchouillarde, et le troisième est nullissime. C’est du niveau d’un mauvais Pécas ou Philippe Clair. Dommage. Un métrage mineur et dispensable. 2