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ronny1
40 abonnés
913 critiques
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2,0
Publiée le 15 février 2019
« Boulevard » n’est pas un grand film. Malgré un scénario intéressant, les dialogues cousus de fil blanc de René Barjavel, avec un argot fabriqué (évident pour ceux qui ont lu un San Antonio de l’époque) plombent l’ensemble déjà inégal dans sa réalisation. Les points positifs restent de jolis plans de la butte Montmartre et de la place Pigalle des années soixante. Les femmes sont également épatantes (depuis « Pot-Bouille » la misogynie récurrente du réalisateur semble s’être évaporée), de la sexy Magali Noël en guêpière noire au décolleté très avantageux, à la fraîcheur de la scène de la foire avec Marietta (Monique Brienne) et sa copine, en passant par l’adorable « mama » de Marietta. Toujours dans la séquence foraine, Duvivier nous fait revenir sur terre, où le match revanche entre Dicky (Pierre Mondy) et son ancien rival sur le ring sera, une fois de plus, truqué. Mais c’est à peu près tout quant à la noirceur légendaire du non moins légendaire cinéaste. Le happy end et les tenues impeccables du « pauvre » Jojo (Jean Pierre Léaud très bon) rappellent les travers de Mauro Bolognini qui résumait la pauvreté dans les décors, où évoluent des personnages bien habillés, repus et proprets! Dans ces conditions, difficile de croire à la misère et à la faim qui va de pair. Doute encore accentué par la comparaison inévitable avec « Les 400 coups » de François Truffaut, réalisateur en pleine ascension, qui lança la carrière de Jean-Pierre Léaud. A l’opposé, après le balourd « Marie Octobre », Duvivier prouve ici qu’il est bien en plein déclin.
Ce que l'on retient des amours adolescentes de Jojo, rêvées ou repoussées, c’est cette formidable galerie de portraits sous les toits de Paris où cohabitent des gens bien différents ( artistes, famille, colporteur … ) portraiturés au plus près du quartier qui les accueille et que de Duvivier filme avec tendresse. Pigalle, le Sacré-Cœur , Saint-Germain des Prés, Paris en noir et blanc et les toits de Paris où le gamin passe le plus clair de son temps. Une ambiance filmée au plus près du pavé, des cartes postales jaunies , avec ses petits cœurs qui s’accrochent quand Jojo, fier à bras et fanfaron décide de tomber le masque, et de vivre avec son âge. Jean-Pierre Léaud sort à peine des « 400 coups » de Truffaut. Tout aussi nature et spontané face à ces adultes aguerris aux feux des projecteurs. Monique Brienne, Magali Noël, Pierre Mondy, Jacques Duby… Je vous parle d’un temps… AVIS BONUS Des éclairages sur l'époque et le style Duvivier au moment où la nouvelle vague commence à déferler Pour en savoir plus : lheuredelasortie
Boulevard est l’adaptation cinématographique du roman éponyme de Robert Sabatier. Le titre fait référence au boulevard de Clichy qui traverse les places Blanche et Pigalle. Le quartier de Pigalle, ses commerces spécialisés dans le strip-tease et ses chambres de bonnes constituent les décors de ce film tourné en 1960. Ce long-métrage n’est pas porteur d’un message fort et tient bien plus de la bluette. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/lumiere2023/#B