Cette histoire de détective se tient dans sa majeure partie, bien orchestrée en quasi-huis clos, très réaliste. Mais elle bascule à la fin dans un registre mélodramatique aux accents lourdement psychanalytiques, puis religieux. Il est alors question de pardon impossible et d'autopunition. Le film prend ainsi une tournure très morale, empreinte de puritanisme et soulignée (pour ne pas dire appuyée) par l'interprétation de Kirk Douglas et d'Eleanor Parker.
William Wyler cherche à reconstituer la vie dans un commissariat avec ses suspects qui passent, ses policiers, et les histoires de chacun. Sauf que William Wyler est complètement bloqué par son unité de lieu, le commissariat (car on ne va quasiment jamais s'en aller de cet endroit), son film ne respire jamais, sa mise en scène ne parvient jamais à rien faire de cet endroit. Mais bon, le film devient franchement agaçant quand le personnage de Kirk Douglas apparaît à l'écran (c'est à dire à peu près tout le temps). Il est opposé à un autre flic, les deux représentants une sorte de vision de la police, mais bon, Kirk Douglas est un flic pourri mais qui n'est jamais réellement condamné, il y a une sorte de fascination de Wyler pour le personnage de Douglas qui m'écoeure, dans le sens où c'est un flic consciencieux et qui est pas corrompu du coup on lui passe tout, c'est le flic à l'ancienne et chez Wyler il y a une tendresse pour ce personnage qui me gène complètement. Vraiment décevant.
Huis-clos dans un commissariat lors d'une fin de journée bien remplie, "Histoire de détective" est passionnant. Les nombreux personnages sont tous intéressants, qu'ils soient policiers ou encore criminels. C'est d'ailleurs dans la confrontation qu'ils se révèlent, Kirk Douglas étant particulièrement excellent dans son rôle de policier qui ne fait aucune concessions quitte à passer pour un salaud. La mise en scène est un peu statique mais est bien construite et c'est surtout l'interprétation qui y est pour beaucoup dans le fait qu'on se laisse prendre par toutes ces histoires de détectives. Et puis c'est quand même le premier film américain qui montrait, sous le Code Hays, la mort d'un policier.
Les quelques films de Wyler que j’ai vu ont la particularité d’être un peu statiques ce qui ne leur permet pas de passer allégrement le cap des ans. Celui-ci tiré d’une pièce de théâtre ne faillit pas à la règle, se déroulant quasiment de manière permanente dans la même pièce : un commissariat de police new yorkais. Malgré ce côté étriqué un peu gênant le film se défend tout à fait grâce à la prestation habitée d’un Kirk Douglas très inspiré. Il campe à merveille ce flic droit dans ses bottes et au bout du rouleua qui se voit pris dans ses propres contradictions quand il apprend qu’un truand sur lequel il s’acharne a mis dans le passé sa propre femme enceinte l’obligeant à se faire avorter. Le monde s’écroule autour de lui et l’édifice déjà fragile de son mental s’écroule d’un pan devant cette criante vérité. Il aura beau essayer de se convaincre, son amour ne le mettra pas à l’abri de ses préjugés moraux et il devra laisser partir sa femme. Il ne lui reste plus alors qu’à s’offrir en victime expiatoire face à la rebellion d’un déliquant tentant de fuir du commissariat. On comprend ce qui a séduit Wyler dans cette pièce très en phase avec les problématiques de l’époque mais la démonstration est quand même trop manichéenne et pesante malgré Kirk Douglas et William Bendix. Sympathique.
La journée d'un commissariat new-yorkais où l'on reste quasiment confiné au premier étage de l'immeuble ; mais on ne ressent aucune lourdeur dans la réalisation, William Wyler en très grand professionnel sachant varier les cadrages et faire de temps en temps quelques petites scènes à l'extérieur pour éviter cela. De plus les situations et les personnages sont suffisamment variés pour qu'on ne s'ennuie pas une seconde. Kirk Douglas, flic à la morale implacable et qui ne veut se permettre aucun sentiment humain envers les accusés, écrase de sa présence forte l'écran et trouve par la même occasion un de ses meilleurs rôles. Mais les seconds couteaux parviennent tout de même à se distinguer en particulier William Bendix, en policier qui a l'empathie qui manque à celui joué par Douglas, Lee Grant, en voleuse à la tire dépassée par les événements, et la très belle Eleanor Parker, en épouse tendre. Dommage que la fin très appuyée vienne gâcher considérablement cet édifice qui est une nouvelle preuve du talent d'un immense réalisateur.
Une intrigue sous forme de huis-clos malheureusement pas passionnante, mais néanmoins intéressante grâce au grand Kirk Douglas en inspecteur rude. Avec William Wyler à la réalisation, Kirk Douglas, Eleanor Parker ou encore Cathy O'Donnell (actrice qui a joué dans peu de films, mais dans deux que j'adore : L'homme de la plaine et surtout Ben-Hur), on peut légitimement attendre beaucoup de cette adaptation d'une pièce de théâtre, malheureusement pour moi ce film manque beaucoup de rythme, il y a peut-être trop de dialogues et aussi peut-être une absence musicale. Bref c'est loin d'être le meilleur film de Wyler.
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4,0
Publiée le 5 juin 2011
Comme l'ensemble du cinèma amèricain, le cinèma policier a ètè aux Etats-Unis, dans la pèriode de la guerre froide, victime de la rèpression et de la censure maccarthyste! Quelques films très intèressants pourtant ètaient rèalisès à cette èpoque, comme le solide "Detective Story" de William Wyler, dont le personnage principal est un policier "pensant" et maniaque de l'ordre que joue remarquablement Kirk Douglas, au point de commettre de regrettables erreurs qui vont finalement l'amener - dans l'exercice de ses fonctions - à un final inattendu! Les seconds rôles sont ègalements de bonne qualitè notamment Eleanor Parker et William Bendix! Un très bon classique des annèes 50 qui nous tient en haleine, dont l'intention ètait surtout de convaincre le pays de la nècessitè de possèder des institutions policières et militaires efficaces, constituant la meilleure dèfense contre tout èventuel danger intèrieur et extèrieur! Mise en scène brillante de Wyler...
Sorte de huis-clos dans un commissariat de New-York qui commence par la lassitude des agents qui se plaignent d'être trop tranquilles. Or, durant une journée pas comme les autres, entre petits vols et gros délits, leur quotidien va basculer, en particulier celui de Jim Mc Leod, inspecteur implacable, obsédé par un sens de la justice qu'il veut punitive. "Detective story" s'éparpille parfois dans du portrait inutile (la femme qui a volé le sac à main), mélange avec un pathos trop appuyé vie privée et vie de flic (Jim) pour aboutir, enfin, façon grand mélo, à une interconnexion fatale de nos personnages. En bref, une histoire pas passionnante, essentiellement un drame axé "vie intime" qui empiète sur, et finit par la bouffer, l'atmosphère proprement policière.
C'est avant tout l'adaptation d'une pièce de théâtre et ça se sent même si William Wyler se sort très bien de cet exercice de style. Dans ce huis clos où les personnages sont un poil stéréotypés, Kirk Douglas fait merveille en flic sans indulgence.