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rogerwaters
143 abonnés
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4,0
Publiée le 7 décembre 2015
Deuxième volet des aventures de Coffin Joe après A minuit, je posséderai ton âme (1964), le long-métrage de José Mojica Marins démarre sur les chapeaux de roue avec un générique complètement barré qui laisse présager un grand moment d’hystérie. Heureusement, le rythme du film est moins heurté par la suite, même si de nombreux passages viennent rendre l’ensemble totalement délirant. On apprécie particulièrement les saillies anticléricales débitées par ce monstre dont les méthodes sont toujours aussi radicales. On aime moins la conversion finale, qui ressemble à s’y méprendre à une concession de dernière minute afin de contourner la censure. Cela ne retire rien à l’aspect frondeur, quasiment anarchiste, de cette production qui ose absolument toutes les déviances. C’est fou, sadique, complaisant, d’un total mauvais goût et, l’air de rien, magnifiquement tourné avec un noir et blanc superbe. Bref, du grand cinéma bis, légitimement culte. A réserver toutefois à un public averti.
Malgré son allure décrépie à la fin du volet précédent, Zé do Caixao (ou Coffin Joe pour nos amis anglophones) est de retour. Un petit séjour à l’hôpital, un passage par un tribunal d’incompétents, et hop, notre croque-mort serial killer revient tranquillou dans son village. Toujours à la recherche de la femme idéale pour assurer sa descendance, il se livrera à moult fourberies, séductions macabres, et tueries. Ce second volet se lâche davantage sur la partie horrifique (et érotique aussi, d’ailleurs). Avec de très nombreuses morts, dont quelques exécutions bien senties. Et puis il y a cette fameuse séquence cauchemardesque, clairement la meilleure du film, où Zé rêve qu’il est envoyé en Enfer ! Et en couleurs s’il vous plaît ! A côté, l’intrigue n’est malheureusement pas toujours passionnante. La faute à un certain éparpillement, à des dialogues moyens, et à des acteurs médiocres. A part José Mojica Marins et son interprétation enflammé de Zé. Ceci dit je relève aussi le courage des actrices, qui se sont laissées recouvrir d’araignées et de serpents. Je n’en ferai pas autant…
Ce film est la suite directe de "A minuit je possederai ton âme" , tournée 3 ans plus tard (1967) . Zé est toujours vivant , il a survécu aux fantomes de ses victimes qui voulaient se venger de lui à la fin du premier film . Terrorisant de plus belle la population locale , toujours obsédé par sa quête de la femme idéale qui lui donnera le fils parfait , il enlève plusieurs femmes avant de les supprimer (toujours avec des araignées) car elles ne correspondent pas à ce qu'il recherche . Il séduit alors la fille d'un colonel , assassinant le frère de cette dernière au passage . Laura est comme Zé , elle ne croit en rien , elle est cruelle et elle est amoureuse de lui . Elle décède cependant alors qu'elle est enceinte . Zé est fou de douleur et la popuation en profite pour se débarasser (définitivement ?) de lui ... Nouvel ovni dans le cinéma Brésilien , cette suite reprend les ingrédients qui ont fait le succès du premier film : univers baroque , charisme du personnage , pamphlets anti cléricaux et soliloques philosophiques sur la religion , le bien et le mal ... Le film va cependant plus loin dans le "gore" (appelons cela comme ça) avec des meurtres à la hache (effets spéciaux minimalistes cependant !) ... Plus loin aussi dans l'érotisme : scènes plus osées , jeunes femmes dévêtues (nuisettes transparentes , sous vêtements apparents , poitrines nues ...) . Malgré l'athéisme et l'esprit diabolique du personnage , les références religieuses se font plus nombreuses : chants d'Alleluia quand Zé apprend que Laura est enceinte , sons de cloches pendant la bagarre (!!!) . Zé , personnage abject , immoral et sadique , continue d'incarner la révolte contre les tabous de l'époque . Mais la société et la morale finissent par triompher : Zé se convertit et accepte Dieu au moment de mourir ... Un film à décourvrir