Robert, grand reporter, délaisse et trompe sa femme, celle-ci le sait. Lorsqu’il engage une nouvelle liaison, plus durable semble-t-il, elle en a la preuve, il avoue, ils se séparent. Robert comprend alors qu’il l’aime toujours et cherche à la reconquérir.
Lelouch, à l’instar de réalisateurs qui le dépassent de cent coudées, tels Fellini ou Kubrick, est un cinéaste de la forme, c’est à dire qu’il est plus intéressé par la façon d’exprimer son propos que par le propos lui-même ; vu la simplicité et la banalité du scénario ici développé, on ne peut que s’en réjouir. Lelouch reprend le procédé de séparation du son et de l’image utilisé dans « un homme et une femme », mais il en abuse. Plus intéressantes sont, entre autres, la fausse interview de la compagne de Robert où les questions sont supprimées, l’intervention éclair de Léon Zitrone, un dialogue d’explication du couple haché par les roulements du train de nuit, et l’élégante trouvaille de conclusion du film.
Mais le plus contestable, ce sont ces séquences, souvent longues, qui pourraient être supprimées sans aucune conséquence pour l’action. Elles peuvent être savoureuses, comme l’interview des mercenaires, belles comme le safari en Ouganda et la chevauchée dans Central Parc enneigé, incongrues, comme les actualités chinoises ou nazies, mais ont pour effet immédiat de transformer cette comédie dramatique en une suite décousue de documentaires.