Gene Hackman et Roy Scheider cours après les trafiquants de drogue français dans le New-York des années 70 pour William Friedkin. La French Connection, réseau marseillais de trafic d’héroïne tente de s’implanter dans la grande pomme alors que deux inspecteurs s’obstinent à vouloir faire tomber les distributeurs. Un classique du cinéma policier qui voyait Friedkin, réalisateur deux ans plus tard du célèbre exorciste, marquer au fer rouge le monde du polar d’une empreinte très distincte, propulsant qui plus est Gene Hackman, qui n’était pas un premier choix, aux portes de la gloire. Distingué, le film de Friedkin reste encore aujourd’hui, une référence du genre, pour son approche très direct du milieu de la drogue et d’une brigade des stups.
Finalement, que les trafiquants soient français ne change rien au fait que Gene Hackman porte en grande partie le film sur ses épaules. Nerveux, obstiné et violent, son personnage n’est pas sans liens avec l’inspecteur Harry qu’incarnera par la suite Clint Eastwood. De fil en aiguille, la police remonte la filière, s’orientant vers un final que Friedkin a voulu spectaculaire, pour l’époque, mais loin d’être attendu. Le réalisateur aura conclu son œuvre sur une note singulière, pour ne rien révéler, laissant la porte ouverte à la suite moyenne de Frankenheimer. Quoiqu’il en soit, le film démontre un professionnalisme majeur et un sens obtus de la mise en scène de la part d’un cinéaste pas toujours très bien compris, dans ses choix.
New-York, façon années 70, constitue un formidable décor naturel, des rues crasseuses de Brooklyn au centre de Manhattan, en passant à maintes reprises par les ponts réunissant les diverses agglomération de la mégapole. Le temps est maussade, le monde est austère et la police, du moins l’inspecteur Doyle se débat pour faire régner l’ordre alors que les narcotiques déferlent dans les rues, alors que New-York en est à la plus fade saison de son existence. Malheureusement, Friedkin n’aura pas su donner une ampleur suffisante à ses méchants du moment, des voyous raffinés qui n’équivalent ni en charisme ni en présence le formidable Gene Hackman. Notons qui plus est que les quelques séquences à Marseille ne sont pas très enivrantes.
C’est finalement les longues séquences de filatures puis une formidable poursuite à métro et voiture qui marquent le film. Friedkin est qui plus est un réalisateur qui n’esquive jamais la violence lors de ses règlements de comptes, ses séquences morbides qui voient souvent le sang couler. Un film policier de la vieille école qui ravira les amateurs du genre, malgré son rythme répétitif et son final coup de poing. De nombreuses séquences méritent d’être retenues et l’acteur principal méritait bien son Oscar. Remarquable mais ayant drôlement vieilli, au contraire du Parrain de Coppola, du Dirty Harry de Don Siegel ou de l’Exorciste du même William Friedkin. 15/20